L’ancien président fédéral Roman Herzog s’est éteint ce mardi à l’âge de 82 ans. La chancelière fédérale Angela Merkel a loué en M. Herzog un « ancien président très aimé » et un « patriote qui a servi notre pays de nombreuses manières ». Avant de devenir chef de l’État, M. Herzog avait été président de la Cour constitutionnelle fédérale.
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Roman Herzog était devenu en 1994 le septième président fédéral de la République fédérale d’Allemagne, succédant ainsi à Richard von Weizsäcker. Il occupa cette fonction jusqu’en 1999. La chancelière fédérale Angela Merkel a rendu hommage au mandat du disparu : « Roman Herzog a rempli cette fonction suprême avec son style inimitable. Il cultivait la franchise, il était dénué de prétention, plein d’humour et même d’autodérision. »
C’est toujours avec clarté que Roman Herzog exprimait sa conviction selon laquelle le pays devait sans cesse évoluer et se renouveler, a ajouté Mme Merkel. Son discours appelé « Ruckrede » (« discours du sursaut ») tenu en 1997 à Berlin, dans lequel M. Herzog appelait à de vastes réformes en Allemagne, reste dans les mémoires.
Aussi bien sur le plan de la politique européenne que dans la réflexion sur le passé de l’Allemagne, M. Herzog a su émettre des signaux importants, « par les mots justes comme par le silence là où il n’y avait pas de mots, comme dans l’ancien camp d’extermination d’Auschwitz », a déclaré Mme Merkel.
« Un grand spécialiste du droit constitutionnel, grand responsable politique et grand homme d’État nous a quittés aujourd’hui », a déclaré le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier suite au décès de Roman Herzog. « Sa vie publique et politique a toujours été inséparable de son œuvre dans les domaines juridique et scientifique. »
Le président fédéral Joachim Gauck a rendu hommage à son prédécesseur, « personnalité marquante qui a influencé et modelé l’image que l’Allemagne avait d’elle-même et le vivre-ensemble dans notre société ». M. Herzog a défendu le pays et sa constitution libérale avec « compétence, intelligence et une grande expérience de la vie », a souligné M. Gauck dans une lettre de condoléances adressée à la veuve de Roman Herzog, Alexandra Freifrau von Berlichingen.
Avant de prendre la fonction de chef de l’État, cet ancien professeur de droit constitutionnel avait officié depuis 1983 en tant que magistrat à la Cour constitutionnelle fédérale, d’abord vice-président, puis président à partir de 1987.
Roman Herzog est né en 1934 dans la ville de Landshut, en Basse-Bavière. Après des études de droit, un doctorat et une habilitation à diriger des recherches à Munich, il tint à partir de 1965 une chaire de droit public à l’Université libre de Berlin. En 1969, il commença à exercer à l’École supérieure allemande des sciences administratives de Spire. En 1973, M. Herzog devint membre titulaire du Synode de l’Église évangélique. Il était marié depuis 1959 avec la professeure d’économie domestique Christiane Krauß, décédée en 2000. Le couple a eu deux fils. En 2001, Roman Herzog a épousé Alexandra Freifrau von Berlichingen.
C’est en 1970 que M. Herzog intégra la CDU. En 1973, le premier ministre Helmut Kohl le nomma secrétaire d’État au sein du gouvernement du Land de Rhénanie-Palatinat. En 1978, ce natif de Basse-Bavière devint ministre des Affaires culturelles dans le gouvernement du Land de Bade-Wurtemberg, où il fut ensuite ministre de l’Intérieur de 1980 à 1983.
Même après la fin de son mandat de président fédéral, M. Herzog est resté engagé politiquement. En 2000, il présida la Commission chargée d’élaborer la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et présenta les recommandations de la Commission Herzog pour le futur financement des partis. Depuis 2003, il dirigeait la « Convention pour l’Allemagne », dont la préoccupation principale est l’amélioration de la capacité de réforme de l’Allemagne.