La crise des réfugiés « modifiera radicalement notre politique et engendrera de nouvelles priorités », a déclaré la chancelière fédérale lors d’une remise de prix à la Chancellerie fédérale. Angela Merkel a également insisté sur la nécessité de lutter avant tout contre les causes des migrations.
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Pour Mme Merkel, la remise du prix « Jeunes chercheurs » (Jugend forscht) aux lauréats a été l’occasion d’aborder avec les jeunes le thème de la fuite et de l’asile. « Il est beaucoup question aujourd’hui des développements mondiaux, du changement climatique, de la raréfaction des ressources et de la croissance démographique. Cela signifie que de plus en plus de pays doivent faire face aux mêmes défis. Nous apprenons lentement, mais sûrement, à penser global. »
Lutter contre les causes des migrations doit, selon la chancelière, constituer un champ prioritaire d’action de son pays : « Car nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes en Allemagne, nous devons au contraire renforcer très largement notre action sur place dans les zones en crise et fournir plus d’argent. »
Le nombre de réfugiés dans le monde est actuellement plus élevé qu’il ne l’a jamais été depuis la Seconde Guerre mondiale. « Chaque époque a ses propres défis à relever », a déclaré la chancelière.
Concernant le nombre croissant de réfugiés en Allemagne, le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a dit pour sa part : « Ces quatre derniers jours, 8 000, 9 000, 10 000 personnes sont arrivées chaque jour. » Septembre a été un « mois record », a ajouté le ministre allemand après l’adoption en conseil des ministres d’un ensemble de mesures législatives portant modification du droit d’asile (29 septembre).
M. de Maizière a cependant fait savoir qu’il ne serait en mesure de donner des chiffres fiables qu’à la fin du mois en raison de la difficulté actuelle à préciser un ordre de grandeur. En effet, une partie non négligeable des réfugiés se soustrait à l’enregistrement ou se déplace après l’enregistrement, ce qui mène à des doubles déclarations, a-t-il expliqué.
Le conseil des ministres a adopté mardi (29 septembre) de nombreuses modifications du droit d’asile afin de mieux gérer la situation des réfugiés en Allemagne. Ce train de mesures législatives prévoit notamment d’accélérer les procédures d’asile et de renvoyer plus rapidement chez eux les candidats à l’asile dont la demande a été rejetée.
Afin de parvenir à contrôler l’afflux toujours croissant de réfugiés, M. de Maizière a proposé lors d’une interview accordée le 30 septembre à RBB-Inforadio de mettre en place des contrôles semblables aux procédures déjà appliquées dans les aéroports.
« Nous devons mettre en œuvre deux directives européennes, celle relative aux conditions d’accueil et celle relative aux procédures d’asile », a précisé le ministre. L’une d’elles autorise les États nationaux à avoir recours à la frontière à des procédures dites terrestres (Landverfahren). « Nous avons déjà ces procédures dans les aéroports : on peut retenir quelqu’un à l’aéroport, établir si sa demande d’asile est de toute évidence infondée et le renvoyer », a expliqué le ministre.
Johanne Wanka, ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche, s’implique elle aussi dans la gestion de la crise des réfugiés : des mesures ciblées doivent favoriser leur intégration.
Au cours des prochaines années, quelque 130 millions d’euros supplémentaires seront investis à cet effet, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse (30 septembre). Ces investissements porteront prioritairement sur l’apprentissage de la langue allemande, la reconnaissance de compétences et de potentialités ainsi que l’intégration au niveau de la formation et de la profession.