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Services de renseignement Clarifier les accusations

La chancelière fédérale Angela Merkel a de nouveau réclamé l’éclaircissement de l’affaire d’espionnage américain. La relation transatlantique est actuellement mise à l’épreuve, a-t-elle déclaré devant le Bundestag lors de sa déclaration gouvernementale au sujet du sommet européen du Partenariat oriental.

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Un ordinateur portable devant des câbles de réseau connectés à une armoire serveur

Angela Merkel : Une alliance ne peut reposer que sur la confiance

Photo : Bundesregierung/Tybussek

L’Allemagne et les États-Unis partagent des valeurs, des expériences et des intérêts communs, a insisté la chancelière fédérale. « Nous défendons ensemble des sociétés libérales, ouvertes et démocratiques ». La relation transatlantique constitue pour les deux partenaires un garant essentiel de la liberté et de la sécurité, a-t-elle poursuivi.

Angela Merkel avait déjà déclaré au sujet des premiers soupçons selon lesquels les services secrets américains auraient vraisemblablement mis son téléphone portable sur écoute : « S’espionner entre amis, ça ne va pas du tout ». Une alliance ne peut reposer que sur la confiance, avait-elle affirmé le 24 octobre, avant le début du Conseil européen qui s’est tenu à Bruxelles.

Renforcement du contre-espionnage

Le ministre fédéral de l’Intérieur Hans-Peter Friedrich a lui aussi souligné l’importance de la communauté de valeurs qui unit les États-Unis et l’Allemagne. Toutefois, la politique d’information du gouvernement américain « laisse à désirer » depuis l’annonce des mises sur écoute par la NSA (services de renseignement américains). Le silence ouvre la voie à « toutes sortes de théories de complot », a expliqué M. Friedrich.

À la suite de ces révélations, le contre-espionnage de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV) a notamment été renforcé. En outre, il existe depuis des années un dialogue étroit avec l’économie numérique : au cours de divers sommets sur les technologies de l’information, les questions relatives à la sécurité de l’Internet ont été examinées.

Le ministre fédéral de l’Intérieur a demandé à ce qu’au niveau européen, le règlement général sur la protection des données soit rapidement mis en œuvre, et à ce que le transfert de données personnelles soit rendu transparent pour les citoyens. Ceux-ci doivent aussi avoir la possibilité de s’y opposer. Il a ajouté qu’il était en discussion avec la commissaire européenne Neelie Kroes au sujet de la création d’un « cloud » européen. Une tâche importante de l’Union européenne pourrait consister à offrir un espace sécurisé pour les données européennes.

Entretiens aux États-Unis

Le 6 novembre, les présidents du service fédéral de renseignement (BND) et de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution (BfV) avaient fait un compte rendu de leur voyage aux États-Unis à l’organe de contrôle parlementaire en charge des services secrets. Ils s’étaient rendus à Washington pour faire toute la lumière sur les soupçons d’espionnage portant sur les services de renseignement américains.

Le président du BND, Gerhard Schindler, et le président du BfV, Hans-Georg Maaßen, s’étaient entretenus avec leurs interlocuteurs respectifs aux États-Unis. Après la réunion, le chef de la Chancellerie fédérale, Ronald Pofalla, avait déclaré qu’un accord sur la coopération future des services de renseignement américains avec l’Allemagne faisait toujours l’objet de négociations.

Le travail des services secrets américains est actuellement pris sous la loupe aux États-Unis. Le président des États-Unis Barack Obama présentera les résultats de cet examen mi-décembre. « Je pense que dans ce contexte, nous avons de bonnes chances de redéfinir la base de la coopération entre l’Allemagne et les États-Unis dans le domaine des services de renseignement », ce qui représente « une chance unique de rétablir la confiance perdue », selon M. Pofalla.

Une meilleure protection de la vie privée

Le 1er novembre, l’Allemagne et le Brésil avaient présenté une initiative de résolution commune en faveur d’une protection plus efficace de la vie privée auprès du Comité des droits de l’homme de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’initiative de la résolution est une première étape pragmatique vers la mise en œuvre de l’un des éléments du plan à huit points qu’avait présenté la chancelière fédérale en juillet 2013 lors de la Conférence de presse fédérale.