La conférence avec les pays de l’ouest des Balkans montre « qu’il est de notre mission commune de faire en sorte que ces pays puissent connaître un bon développement, qu’ils puissent pas à pas évoluer en direction de l’Union européenne ». C’est ce qu’a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel dans sa déclaration avant l’ouverture du sommet à Trieste.

Outre l’Allemagne, la France, l’Autriche, l’Italie, le Royaume-Uni et la Commission européenne participaient à ce sommet. Les chefs d’État et de gouvernement ainsi que les ministres compétents se sont consultés avec les six pays de l’ouest des Balkans : l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, le Monténégro et la Serbie. La Slovénie et la Croatie, déjà membres de l’UE, étaient également représentées. Les six autres pays des Balkans occidentaux aspirent eux aussi à adhérer à l’UE. Les sommets annuels des Balkans occidentaux entendent les soutenir dans cette voie.

Coopération réussie avec les Balkans occidentaux

Depuis le début de la série de sommets avec les pays des Balkans occidentaux, l’on constate déjà des succès, selon la chancelière. Elle en a cité pour exemples la coopération pour la jeunesse, la future coopération scientifique ainsi que de nombreux autres projets communs d’infrastructures. « La stabilité politique dans cette région est également une stabilité politique pour nous. Nous avons pu le voir au travers de multiples expériences », a souligné Mme Merkel.

Intégration et réconciliation régionales

Un autre objectif important de cette rencontre était d’améliorer la coopération régionale dans les Balkans occidentaux. Celle-ci comprend entre autres un programme de « connectivité », à l’aide duquel des améliorations doivent voir le jour en matière d’infrastructures de transport et informatiques, mais aussi dans le domaine de l’approvisionnement en énergie.

La suite du processus de réconciliation des six pays des Balkans occidentaux entre eux a également constitué un thème de la rencontre.

Il a aussi été question de soutenir les processus de réformes économiques et sociales dans ces pays. Cela vise à renforcer leur perspective d’adhésion à l’UE et à œuvrer pour les rendre aptes au marché commun.

Outre la coopération économique et la lutte contre la corruption, la coopération en matière de jeunesse – et en particulier l’office des Balkans pour la jeunesse nouvellement créé – joue elle aussi un rôle important.

Faire avancer la numérisation

Lors d’une rencontre tripartite en amont du sommet, la chancelière Angela Merkel s’est entretenue avec le président du Conseil italien Paolo Gentiloni et le président français Emmanuel Macron de l’avenir du travail de l’Union européenne.

Ils ont également abordé les perspectives économiques : « Tous les pays de l’Union européenne ont retrouvé une croissance économique. C’est une bonne chose, et cela donne de l’espoir », selon la chancelière, qui a précisé : « Nous devons aller aussi davantage dans le sens des nouvelles technologies modernes, par exemple en créant un marché intérieur numérique. »

Relever ensemble les défis

Concernant les nombreux migrants qui arrivent en Italie, la chancelière s’est prononcée en faveur d’une lutte européenne renforcée contre les causes de migration : « L’Italie a accompli de grandes choses concernant l’enregistrement et l’arrivée des réfugiés. Mais nous sommes tous trois d’avis que nous devons avant tout nous préoccuper de lutter contre les causes d’exil et de migration. »

C’est pourquoi les partenariats migratoires avec le Niger et d’autres pays d’Afrique sont particulièrement importants. « Nous nous engageons ensemble à stabiliser la situation politique en Libye », a affirmé Mme Merkel. Il faut pour cela trouver des voies légales tout en luttant simultanément contre les causes de migration.

Un large consensus règne autour de cette question. « L’Europe ne peut être seulement une Europe économique, l’Europe doit aussi être une Europe qui relève tous les défis de façon solidaire », a ajouté la chancelière.

Le sommet des Balkans occidentaux a lieu chaque année depuis 2014. Il découle d’une initiative allemande pour le centenaire du début de la Première Guerre mondiale. Après Berlin, Vienne et Paris, la rencontre s’est tenue cette année dans la ville italienne de Trieste. Le Royaume-Uni veut accueillir le prochain sommet, en 2018.