Angela Merkel : « un échange bon et ouvert »

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La chancelière fédérale rencontre le président américain Angela Merkel : « un échange bon et ouvert »

Lors de la conférence de presse conjointe à la Maison Blanche, Angela Merkel a déclaré que cela lui avait fait très plaisir d’avoir un premier entretien personnel avec Donald Trump. Il lui importait de parler ensemble plutôt que de parler de l’autre, et d’identifier des intérêts communs.

Angela Merkel et Donald Trump dans le bureau ovale.

La première rencontre de la chancelière fédérale et du président américain se tient dans le bureau ovale.

Photo : Bundesregierung/Kugler

Angela Merkel rencontrait le président américain Donald Trump pour la première fois. À l’issue de leur entretien en tête-à-tête, elle a dressé le bilan suivant : « Notre premier échange a été très bon et ouvert ». Elle a ajouté qu’elle se réjouissait donc des nouveaux entretiens à venir et que l’on « continuera de coopérer étroitement au niveau des conseillers » dans plusieurs dossiers.

Cette visite de la chancelière allemande chez le président Donald Trump constitue la première rencontre personnelle des deux dirigeants. Prévu au départ pour le mardi 14 mars, ce rendez-vous avait dû être reporté juste avant à cause d’intempéries attendues sur la côte est des États-Unis. Ce report avait été décidé lundi soir, juste avant le départ de l’avion.

Des intérêts de sécurité partagés

La chancelière a remercié les États-Unis pour leur soutien pendant plusieurs décennies. Si la croissance économique a été possible au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c’est « tout spécialement grâce au plan Marshall », a-t-elle insisté. De plus, les États-Unis sont également toujours restés aux côtés de l’Allemagne pendant la guerre froide. Pour finir, jamais la réunification de l’Allemagne divisée n’aurait été concevable sans l’appui des Américains. « Nous nous réjouissons aujourd’hui de pouvoir vivre dans la liberté et la sécurité dans un pays uni », a souligné Mme Merkel.

La chancelière a remercié le président américain pour son engagement clair en faveur de l’OTAN. « L’OTAN est pour nous très importante et ce n’est pas sans raison que nous avons affirmé, lors du sommet du Pays de Galles, que l’Allemagne augmentera elle aussi ses dépenses de défense », a-t-elle relevé. En 2014, au Pays de Galles, l’Allemagne s’était engagée à atteindre d’ici à 2024 un niveau de dépenses de défense représentant 2 % de son PIB et elle a accru son budget de la défense de 8 % l’année dernière.

Le thème de la sécurité et de la défense a « bien entendu de nombreuses facettes » en dehors de l’OTAN, par exemple la question de l’aide au développement ou celle du soutien aux missions en Afrique. Des soldats africains se battent sur ce continent pour garantir leur liberté et leur sécurité. Le « dialogue se poursuivra » dans ce domaine, a assuré Mme Merkel. En Afghanistan, l’Allemagne compte rester engagée, tout comme les États-Unis ». « Nous coopérerons main dans la main en Afghanistan », a annoncé la chancelière allemande, ce que le président américain a confirmé.

Combattre le terrorisme et œuvrer pour des solutions pacifiques

En matière de lutte contre le terrorisme international, « nous combattons ensemble le terrorisme islamiste », a souligné Mme Merkel. L’Allemagne poursuivra son travail de formation en Iraq au même titre que ses activités de surveillance en Syrie. On recherchera également ensemble des solutions politiques, que ce soit en Syrie ou en Libye, a-t-elle ajouté.

« Je suis ravie de voir que l’administration américaine est attachée, de même que son président personnellement, au processus de Minsk, a constaté Mme Merkel. Il faut résoudre cette question car il y va d’une Ukraine sûre et souveraine d’un côté, « mais aussi de la possibilité d’améliorer à nouveau les rapports avec la Russie, à condition que les problèmes soient résolus ». Les accords de Minsk sont « une base pour y parvenir, malheureusement nous n’avons pas encore beaucoup avancé », a déploré la dirigeante. C’est pourquoi il a été décidé de « travailler très étroitement » au niveau des experts au cours des prochains mois pour obtenir des résultats.

Exploiter le potentiel économique

« Je suis ici en tant que présidente du G20 », a déclaré Mme Merkel. « Cette année, nous organiserons le sommet du G20 et je me réjouis que le président Trump ait dès maintenant accepté de venir à Hambourg y assister. Les discussions portant sur ce sommet se poursuivront.

« Nous sommes également partisans d’échanges équitables. Ce doit être une situation gagnant-gagnant pour tout le monde », a-t-elle insisté. On continuera d’échanger sur les détails, a-t-elle fait savoir. Lors de l’entretien avec des jeunes en formation et des dirigeants d’entreprise, « le potentiel inhérent à nos deux économies » est apparu clairement. Il était très émouvant de voir le travail d’avenir fourni dans ce domaine, a constaté la chancelière. En particulier dans la transition entre la production industrielle classique et la production industrielle du type « Industrie 4.0 », les capacités, la formation et l’apprentissage sont de la plus haute importance, « non seulement pour les jeunes mais aussi pour ceux qui se sont éventuellement retrouvés au chômage et ont encore besoin d’une formation pour pouvoir réintégrer le marché du travail », un thème qui joue un grand rôle dans nos deux pays, a-t-elle conclu.

Échanges équitables entre l’UE et les États-Unis

Mme Merkel a souligné qu’elle représentait, en tant que chancelière de la République fédérale d’Allemagne, les intérêts allemands. Il importe en conséquence de discuter des différents intérêts de façon cordiale avec les États-Unis. Il s’agit « de trouver des solutions, des compromis intéressants pour les deux parties. Cela doit être équitable. » Finalement, chacun attend de son chef de gouvernement « qu’il en ressorte quelque chose de concret pour les populations. »

En référence aux différentes conditions commerciales mentionnées par le président Donald Trump, la chancelière a déclaré : « Le succès de l’Allemagne dans le domaine économique, mais également dans le domaine de la sécurité et de la paix, est toujours une réussite dans laquelle une face de la médaille est la réussite allemande et l’autre face est la réussite de l’unité européenne. »

À cet égard, elle se réjouirait d’une reprise des négociations concernant le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI/TTIP) : « Pour moi, il s’agit en effet d’un accord bilatéral entre l’UE et les États-Unis d’Amérique. » Sur ce plan, l’Allemagne a délégué des compétences à l’Union européenne.

Enfin, selon la chancelière, la mondialisation doit bien sûr être conçue de façon ouverte, mais aussi équitable. La liberté de circulation en est un élément crucial. Si la migration illégale doit être endiguée, les personnes tentées par l’exil doivent dans le même temps avoir de meilleures perspectives dans leurs pays d’origine.