À l’issue de la réunion des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro, la chancelière allemande ne s’est pas montrée très optimiste. Elle estime que les conditions nécessaires pour engager des négociations sur un troisième plan d’aide dans le cadre du Mécanisme européen de stabilité (MES) ne sont toujours pas réunies.

Athènes doit soumettre au plus tard jeudi des « propositions très détaillées » si elle veut avoir une chance d’obtenir un nouveau programme d’aide. Compte tenu de la dégradation de la situation en Grèce, il ne s’agit plus de prolonger le programme pour une courte durée mais d’adopter un troisième programme d’aide sur plusieurs années, a affirmé Mme Merkel.

Nouveau sommet extraordinaire des dirigeants de l’UE

« La discussion a été très sérieuse et très claire aujourd’hui », a constaté la chancelière, avant d’annoncer pour dimanche la tenue d’un nouveau sommet extraordinaire qui réunira cette fois les 28 pays membres de l’Union européenne. « Cette annonce montre déjà en soi que la situation est relativement grave », a relevé Mme Merkel, avant d’ajouter qu’il reviendrait à ce sommet de décider si les conditions nécessaires pour engager des négociations avec Athènes sont réunies.

« En d’autres termes, nous ne disposons que de quelques jours pour décider de la marche à suivre », a-t-elle poursuivi. Le Bundestag devra lui aussi approuver les négociations sur un nouveau plan d’aide à la Grèce. Mme Merkel a une fois de plus exclu toute réduction de la dette grecque. « Il n’est pas question de décote », a-t-elle martelé.

Le programme d’aide à la Grèce a expiré il y a une semaine. Les ministres des Finances de la zone euro se sont à nouveau réunis le 7 juillet à Bruxelles pour discuter de la situation. Le président du Conseil européen Donald Tusk avait invité le soir même les chefs d’État et de gouvernement des pays de la zone euro à se réunir eux aussi.

Réunion de l’Eurogroupe

« Nous sommes impatients de voir ce que veut le gouvernement grec », a déclaré le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble avant le début de la réunion avec ses homologues. « Nous respectons l’issue du référendum », a-t-il souligné, « mais sans programme il n’y a aucune possibilité d’aider la Grèce dans le cadre de la zone euro ».

Dimanche, les Grecs avaient voté en majorité contre la dernière proposition des créanciers (FMI, BCE et Commission européenne), suivant ainsi l’appel de leur gouvernement à voter « non ».