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Commémoration des victimes de la Shoah Un avertissement pour le temps présent

Au cours d’une cérémonie solennelle, à laquelle assistait également la chancelière fédérale, le Bundestag a rendu hommage à la mémoire des victimes du national-socialisme. Anita Lasker-Wallfisch a évoqué à cette occasion ce qu’elle a vécu dans le camp de concentration d’Auschwitz.

Temps de lecture: 3 min.

Frank-Walter Steinmeier, Anita Lasker-Wallfisch et Angela Merkel au Bundestag

Anita Lasker-Wallfisch, une survivante de la Shoah âgée de 92 ans (au centre), a prononcé le discours commémoratif au Bundestag.

Photo : Bundesregierung/Denzel

Il faut aujourd’hui veiller à ce qu’une telle chose ne se reproduise jamais, a-t-elle dit dans son discours.

73 ans après la libération du camp de concentration d’Auschwitz, le Bundestag allemand a rendu hommage à la mémoire des victimes de la dictature national-socialiste le 31 janvier 2018. Des millions de personnes – la plupart de confession juive – sont mortes dans les camps de concentration et d’extermination nazis.

La chancelière fédérale Angela Merkel et le président fédéral Frank-Walter Steinmeier participaient à cet hommage en compagnie des représentants de tous les autres organes constitutionnels.

Lutter avec détermination contre l’antisémitisme

C’est la violoncelliste Anita Lasker-Wallfisch, âgée aujourd’hui de 92 ans, qui a tenu le discours commémoratif. Déportée avec sa sœur au camp de concentration d’Auschwitz en 1943, la jeune fille fut désignée pour intégrer l’orchestre féminin parce qu’elle jouait du violoncelle. L’orchestre devait, par exemple, jouer pendant que les codétenues se rendaient en rangs au travail forcé. En novembre 1944, les deux sœurs furent transférées au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Lors de la commémoration au Bundestag, Mme Lasker-Wallfisch a rappelé les atrocités commises contre les Juifs. Il faut aujourd’hui veiller à ce qu’une telle chose ne se reproduise jamais, a-t-elle mis en garde.

Dans son message vidéo, la chancelière fédérale avait appelé samedi (le 27 janvier) à combattre l’antisémitisme et la xénophobie. C’est « une honte qu’aucune structure juive ne puisse exister sans surveillance policière », s’indignait-elle.

Un devoir de responsabilité

En ouverture de la cérémonie, le président du Bundestag Wolfgang Schäuble a insisté sur l’actuelle responsabilité de l’Allemagne. Cette responsabilité découle de la faute dont les Allemands se sont rendus coupables sous le national-socialisme. Il est inacceptable, a-t-il martelé, que les Juifs soient, au quotidien, à nouveau la cible d’attaques antisémites.

Raphael Lasker-Wallfisch, le fils de la principale oratrice, prenait part en tant que violoncelliste au volet musical de la cérémonie au cours duquel ont été interprétées des compositions d’Ernest Bloch, originaire d’une famille juive de Genève.

Les jeunes face au national-socialisme

Des jeunes venus de douze pays participaient également à la commémoration. Ils mènent une réflexion sur le national-socialisme dans le cadre des rencontres de jeunes du Bundestag. Le programme a cette année pour thème « La résistance fondée sur la conscience » (Widerstand aus Gewissensgründen).

Ces jours derniers, les quelque 70 jeunes ont visité le mémorial du camp de concentration de Dachau ainsi que l’exposition permanente du groupe de jeunes résistants de la Rose blanche (Weiße Rose) à l’Université Ludwig Maximilian de Munich. Outre la cérémonie commémorative au Bundestag, ils ont pris part à une table ronde avec le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, Anita Lasker-Wallfisch et sa sœur, Renate Lasker-Harpprecht.

Depuis sa proclamation en 1996 par le président fédéral Roman Herzog, le 27 janvier est la Journée du souvenir des victimes du national-socialisme. Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques libéraient le camp de concentration d’Auschwitz, où 1,1 million de personnes avaient été assassinées. Environ six millions de Juifs sont morts pendant la Shoah. Depuis 1996, la cérémonie du souvenir des victimes du national-socialisme est célébrée chaque année au Bundestag.