Qui dit politique dit responsabilités

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Déclaration de politique générale Qui dit politique dit responsabilités

Des événements majeurs se profilent sur la scène européenne : dans sa déclaration de politique générale devant le Bundestag, Angela Merkel a présenté la position du gouvernement fédéral à l’occasion du Conseil européen qui commence aujourd’hui et du sommet Europe-Asie qui suit.

Temps de lecture: 6 min.

Bundeskanzlerin Angela Merkel bei ihrer Regierungserklärung zum EU-Rat und ASEM-Gipfel.

Le diable se cache dans les détails, déclare la chancelière à propos du Brexit. La possibilité de parvenir à un accord de qualité avec le Royaume-Uni est cependant toujours là

Photo : Bundesregierung/Denzel

Désinformation et cybersécurité en amont des élections européennes de 2019, sécurité intérieure, questions relatives à la gestion des migrations, développement de l’Union économique et monétaire, et bien sûr également le Brexit à venir : tels sont les grands thèmes du Conseil européen qui débute aujourd’hui à Bruxelles.

Dans le contexte des prochaines élections européennes de mai 2019, les chefs d’État et de gouvernement se consulteront sur les mesures à prendre pour préserver la sécurité intérieure, a annoncé Angela Merkel. L’objectif est d’améliorer les règles de traitement des données afin que les informations à caractère personnel provenant des médias sociaux, par exemple, ne puissent pas être exploitées à des fins de campagne électorale.

Par ailleurs, le Conseil européen veut créer des lignes directrices concernant les dispositions à prendre avec les partis qui pratiquent activement la désinformation durant leurs campagnes. « Dans de pareils cas, cela signifie également de réfléchir en dernier ressort à la mise en place de sanctions financières. Car qui dit politique dit responsabilités », a souligné Mme Merkel.

Ensemble contre les cyberattaques

En outre, le thème des cyberattaques est un dossier sur lequel nous souhaitons nous pencher, a dit la chancelière. L’objectif est de prévenir ces attaques et de nous mettre en garde mutuellement au cas où elles surviendraient, a-t-elle expliqué. Pour ce faire, la Commission européenne a déjà soumis, en 2017, des propositions dans le but, par exemple, de créer une Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA).

Afin de déjouer à temps les attentats terroristes, la mise en réseau des bases de données nationales doit être améliorée, a exigé la chancelière. Les attentats de Paris, de Barcelone ou de Berlin nous ont fait prendre conscience du fait que la lutte contre le terrorisme était aussi une course au savoir. « Il n’est pas acceptable de ne pas être en mesure d’empêcher des attaques sous prétexte que nos systèmes informatiques ne sont pas compatibles aux niveaux national et international. C’est un aspect sur lequel il nous faut travailler. » L’Europe n’est pas seulement décidée mais également toujours plus en mesure de protéger ses citoyens et d’honorer ainsi l’une de ses principales promesses, à savoir garantir la stabilité et la sécurité.

Migrations : pas d’initiatives nationales isolées

Dans la gestion des questions migratoires, il s’agit de renforcer la résistance de l’Europe aux crises, a souligné la chancelière. Elle a également fait référence aux dialogues citoyens sur l’avenir de l’Europe actuellement menés partout dans l’UE. À cette occasion, il lui est clairement apparu que la majeure partie des citoyens misent, dans le dossier de la fuite et des migrations, non pas sur des initiatives nationales isolées mais sur des solutions européennes. Ils rejettent l’isolationnisme au profit de la coopération.

La coopération européenne dans les questions liées à la fuite et aux migrations est donc également à l’ordre du jour du Conseil européen. L’objectif est de lutter de manière plus ciblée contre les passeurs et de renforcer la coopération d’Europol avec les pays tiers. Concernant la protection des frontières extérieures et les retours, il nous faut également nous améliorer, ensemble, a indiqué la chancelière. Le renforcement de l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne, autrement appelée Frontex, doit également faire l’objet de discussions. Sur ce sujet, les pays membres ont encore des points de vue très différents.

Il ne faut cependant pas nourrir de fausses attentes quant à la répartition équitable des réfugiés en Europe. Il s’agit d’un « sujet non résolu », a souligné la chancelière allemande.

Elle a réitéré l’importance particulière du renforcement de la coopération avec les pays d’origine et de transit. « Le thème de la migration nous montre que ce n’est qu’ensemble et par le dialogue avec les pays hors d’Europe que des solutions durables sur des questions majeures peuvent être trouvées. » Cela ne s’applique pas seulement au dialogue avec les États d’Afrique mais également à tous les partenaires stratégiques.

Consolider l’Espace économique européen

Pour l’Allemagne, l’une des nations commerçantes les plus actives au monde, il est très important de ne pas être exposée, seule, au libre jeu des flux financiers mondiaux. « En ces temps mouvementés, nous pouvons être heureux d’avoir une monnaie unique en Europe, l’euro », a souligné la chancelière.

Continuer de renforcer la stabilité et la résistance de l’Espace économique européen aux crises reste l’un des objectifs premiers du gouvernement fédéral. Le principe selon lequel chaque pays membre, au sein de l’Union monétaire, demeure dans un premier temps seul responsable de sa politique économique et budgétaire reste inchangé. « Chaque pays de la zone euro se doit d’œuvrer pour la stabilité », a clairement dit la chancelière.

La politique nationale a des répercussions sur d’autres États membres de la zone euro

Dans le même temps, l’Union économique et monétaire nous lie si étroitement les uns les autres « que la politique nationale a également des répercussions sur les autres États membres », a fait remarquer Angela Merkel. « La stabilité budgétaire est l’une des conditions essentielles en vue de garantir le bon développement économique de chaque pays.

Toutefois, la solidité des finances publiques est également l’un des prérequis pour avoir confiance dans l’Union monétaire. » La chancelière a clairement indiqué qu’elle agirait avec toute la détermination possible pour que continue de s’appliquer en Europe le principe suivant : « Responsabilité et solidarité, prise de responsabilité et contrôle, ce sont les deux faces d’une même médaille. »

Brexit : des efforts des deux côtés

L’accord de sortie est ficelé à 90 %, mais sur la question de l’avenir de la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, aucune percée n’a été réalisée jusqu’ici, a résumé la chancelière fédérale.

« Il est bien connu qu’en matière de négociations, le plus difficile vient à la fin et, ici, le diable se cache dans les détails », a poursuivi la chancelière. C’est pourquoi il s’agit, précisément dans la situation actuelle, de travailler à l’élaboration d’une solution convaincante pour les deux camps en s’appuyant sur les principes européens et, surtout, en agissant de manière concertée en tant qu’UE à 27. La possibilité de parvenir à temps à un accord de sortie de qualité et viable est toujours là, a souligné la chancelière.

Angela Merkel a souligné à nouveau : « J’espère que le Royaume-Uni restera, y compris après sa sortie, un partenaire proche et de confiance pour l’Europe. » Cependant, une gouvernance responsable doit aussi savoir se préparer à tous les scénarios, dont celui d’une sortie sans accord. Le gouvernement fédéral a déjà entamé les préparatifs en ce sens.

Il doit toutefois également être clair que, dans les négociations avec le Royaume-Uni, la différence entre pays membre de l’UE et partenaire de l’UE en tant qu’État tiers doit être nette et le sera.