Heiko Maas promet le soutien de l’Allemagne

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Explosion à Beyrouth Heiko Maas promet le soutien de l’Allemagne

Une semaine après les explosions dévastatrices survenues à Beyrouth, le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas s’est rendu au Liban pour se faire une idée de la situation sur place. Le chef de la diplomatie allemande a remercié les secouristes pour leur travail et a assuré le pays du soutien de l’Allemagne.

Temps de lecture: 4 min.

Le chef de la diplomatie allemande dans l’épicentre de l’explosion dans le port de Beyrouth

Heiko Maas dans l’épicentre de l’explosion dans le port de Beyrouth

Photo : Xander Heinl/photothek.net

« L’ampleur des dévastations et des destructions est à peine imaginable », a-t-il déclaré dans le port de Beyrouth où il s’informait de la situation et des conséquences de la catastrophe.

Le 4 août 2020, de puissantes explosions s’étaient produites à Beyrouth, causant des destructions massives dans toute la capitale libanaise. Ces explosions dont la puissance équivaut à celle libérée par un tremblement de terre de magnitude 4,5 avaient été ressenties jusqu’à Chypre, à plus de 250 km.

Quatre millions d’euros remis pour l’aide d’urgence

L’Allemagne s’est engagée à verser au Liban 21,8 millions d’euros au titre de l’aide d’urgence. Heiko Maas vient de remettre les quatre premiers millions afin que « l’aide arrive là où il faut », a-t-il souligné. À Beyrouth, il a notamment rencontré des représentants de la Croix-Rouge libanaise avec lesquels il s’est entretenu de la meilleure utilisation possible des fonds que se sont engagés à verser l’Allemagne et d’autres pays.

« Pour le moment, nous voulons aider à soulager la souffrance de la population et veiller à ce que tout ce qui a été détruit soit reconstruit le plus vite possible », a-t-il poursuivi.

Nécessité de réformes en profondeur

À Beyrouth, les manifestations contre les dirigeants politiques se poursuivent malgré la démission du gouvernement. Heiko Maas a parlé sur place avec des représentants de la société civile de l’avenir du pays et de la reconstruction après la catastrophe. Le pays, estime-t-il, a besoin de toute urgence de réformes économiques rapides. Pour cela, il est indispensable que l’aide internationale soit maintenue à moyen et à long terme.

Le ministre allemand avait déjà noté à ce sujet dimanche dernier : « Sans des réformes urgentes, il ne peut y avoir ni changement durable ni stabilité. C’est exactement ce que le peuple libanais réclame à juste titre : il faut que les intérêts particuliers et les vieux clivages soient surmontés et que l’intérêt de la population devienne prioritaire. »

Conférence internationale des donateurs

Lors de la conférence internationale de soutien et d’appui à Beyrouth et au peuple libanais organisée par la France dimanche dernier, le gouvernement fédéral avait annoncé son intention d’augmenter les fonds qu’il fournit pour soulager l’extrême détresse au Liban. L’Allemagne met donc 20 millions d’euros supplémentaires à disposition au titre de l’aide humanitaire et de la coopération au développement, somme qui vient s’ajouter au montant de 1,5 million d’euros versé par le gouvernement fédéral pour des mesures d’aide d’urgence juste après l’explosion à Beyrouth.

La conférence des donateurs pour le Liban a réuni au total des fonds à hauteur de 252,70 millions d’euros. La Commission européenne y contribue pour plus de 33 millions d’euros, financés par les États membres. Cet argent est destiné notamment à fournir des équipements médicaux.

Intervention de l’Agence fédérale de secours technique (THW) et de la Bundeswehr

Après les explosions dévastatrices survenues dans le port de la capitale du Liban le 4 août, le gouvernement fédéral avait envoyé à Beyrouth des secours de l’Agence fédérale de secours technique (THW), ainsi que des soldats de la Bundeswehr. Une grande partie de l’unité de déploiement rapide de secours à l’étranger (SEEBA) est entre-temps de retour en Allemagne. La mission des secouristes du THW restés sur place consiste à évaluer la stabilité des bâtiments endommagés et à conseiller l’ambassade en matière de coordination de crise.

L’unité de réanimation volante de la Bundeswehr (StratAirMedEvac – transport stratégique de patients) se tient toujours prête à l’aéroport de Cologne-Wahn. Elle peut transporter jusqu’à 44 patients couchés, dont 6 en réanimation. Cette unité a été créée à l’origine pour rapatrier des soldats blessés depuis des régions de crise afin qu’ils bénéficient de meilleurs soins. Un centre de secours aéromobile du service de santé de la Bundeswehr est également prêt à Leer, en Frise orientale. Au besoin, il peut être transféré sur place en l’espace de 96 heures. Comprenant 10 lits, cette unité médicale mobile sert aux premiers secours.

Des lits dans un avion sanitaire

L’unité de réanimation volante de la Bundeswehr (StratAirMedEvac – transport stratégique de patients) peut transporter jusqu’à 44 patients couchés, dont 6 en réanimation

Photo : Bundeswehr/Kevin Schrief

Soutien via le mécanisme de protection civile de l’UE

Janez Lenarčič, commissaire européen à la gestion des crises, a annoncé l’activation du mécanisme de protection civile de l’Union européenne à la demande des autorités libanaises. Celui-ci permet de coordonner les aides et les secours offerts par les États membres. Par ailleurs, le système de satellites européen Copernicus est utilisé pour déterminer l’ampleur des dégâts.

Les explosions dévastatrices qui se sont produites dans le port de Beyrouth placent le Liban devant de grands défis, notamment concernant la gestion de la crise humanitaire. De plus, le pays était déjà dans une situation précaire avant la catastrophe : il traverse une grave crise économique et il est durement touché par l’épidémie de Covid-19.