Développer la coopération européenne avec l’Afrique

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La chancelière fédérale Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et des représentants de pays européens et africains pendant la rencontre avec la presse à Paris

L’Europe et les pays africains veulent coopérer plus étroitement dans la lutte contre les filières d’immigration clandestine.

Photo : Bundesregierung/Steins

Tel est le résultat de la rencontre de la chancelière fédérale et du président français Emmanuel Macron avec des représentants des pays européens et africains à Paris.

« Nous devons combattre l’immigration clandestine et trouver des réponses humanitaires », a déclaré clairement Angela Merkel lors de la réunion de Paris. Emmanuel Macron a lui aussi souligné de son côté : « Solidarité, humanité, efficacité sont les principes qui ont prévalu à l'action que nous souhaitons conduire. » Au cours du mini-sommet organisé à l’invitation du président français, la chancelière allemande a discuté avec des représentants de pays européens et africains de la coopération avec l’Afrique dans les questions concernant les réfugiés.

Participaient à cette réunion à l’Élysée, outre le président Emmanuel Macron et la chancelière Angela Merkel, les présidents italien et espagnol, Paolo Gentiloni et Mariano Rajoy, ainsi que la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Côté africain, y assistaient le président tchadien, Idriss Déby Itno, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, et le président du conseil présidentiel libyen, Fayez al-Sarraj.

Une coopération renforcée dans la lutte contre les passeurs

Angela Merkel a tout d’abord souligné que la coopération entre l’Italie et la Libye dans la lutte contre les passeurs fonctionnait bien. Le nombre de migrants arrivant en Italie a en effet nettement baissé au cours de ces derniers mois.

Tandis que 23 500 personnes étaient encore arrivées en Italie au mois de juin et que 530 avaient perdu la vie en Méditerranée, on comptait au mois de juillet 11 500 arrivants et 210 morts. D’après les chiffres relevés au 23 août pour le mois en cours, 3 082 personnes sont arrivées de Libye par la route méditerranéenne, et 23 ont péri. Il existe « une très nette corrélation entre le nombre de personnes qui part et le nombre de celles qui meurent en route », a déclaré la chancelière. « Cela signifie que nous avons de ce point de vue également une responsabilité humanitaire à gérer de façon ordonnée ces voies illégales. »

Comme l’a expliqué ensuite Mme Merkel, on est prêt, de manière générale, à répartir les réfugiés arrivant en Europe par la Libye. Le HCR doit cependant décider des cas d’urgence. « Or cela ne peut fonctionner que si nous parvenons à bien différencier ces personnes des migrants économiques transitant par la Libye sur leur chemin vers l’Europe. » La possibilité d’un tel accueil de réfugiés est en outre associée à la cessation de la migration irrégulière. « Sinon, c’est un faux signal que nous enverrions. » Ceux venus pour des raisons économiques doivent rentrer chez eux, a insisté la chancelière.

Soutenir davantage les pays de transit

En même temps, les pays de transit comme le Niger et le Tchad doivent bénéficier d’un plus grand soutien. « Car si nous voulons stopper les trafiquants d’êtres humains à Agadez, cela ne peut se faire qu’avec l’aide au développement », a poursuivi la chancelière. Il est par ailleurs nécessaire d’aider aussi les pays concernés par les migrations sur le continent africain même. Et puis, a terminé la chancelière, il faut coopérer avec les pays d’origine.

Selon le président français, les réfugiés d’Afrique pourront à l’avenir commencer la procédure de demande d’asile pour l’Union européenne dès le Tchad et le Niger. Le projet sera accompagné par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Comment l’Allemagne et l’UE veulent-elles procéder ?

En amont de la réunion, la chancelière avait dit clairement dans un message vidéo que l’Allemagne et l’UE voulaient coopérer non seulement avec la Libye, le Niger et le Tchad, c’est-à-dire avec les pays de transit, mais aussi avec les pays d’origine. Angela Merkel estime qu’il est essentiel de combattre les causes de migration, d’endiguer l’immigration irrégulière et de mieux gérer les migrations.

Selon elle, les pays européens se sont engagés, avec la Commission européenne, à mettre en place des partenariats spéciaux pour la migration avec le Niger, le Tchad et le Sénégal. Il s’agit par ailleurs « de trouver des voies sûres d’un point de vue humain et humanitaire pour permettre aux personnes de séjourner en Libye sans se mettre en danger » tout en les encourageant, le cas échéant, à rentrer dans leur pays.