Angela Merkel : envoyer des signaux clairs aux auteurs de délits

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Après les violences à Cologne Angela Merkel : envoyer des signaux clairs aux auteurs de délits

En réponse aux agressions commises dans la nuit de la Saint-Sylvestre, Angela Merkel est décidée à « envoyer des signaux clairs à ceux qui refusent de respecter notre ordre juridique ».

Temps de lecture: 6 min.

Le 31 décembre 2015, une foule nombreuse est réunie sur le parvis de la gare centrale de Cologne. Durant la nuit de la Saint-Sylvestre, des femmes ont été victimes d'agressions sexuelles et de vols à la gare centrale de Cologne

Durant la nuit de la Saint-Sylvestre, des femmes ont été victimes d'agressions sexuelles et de vols à la gare centrale de Cologne

Photo : picture alliance / dpa

Il va donc falloir examiner les possibilités d'expulsion, et aussi parler d'un renforcement de la présence policière, a précisé la chancelière.

« Tous les citoyens ont droit à la sécurité. » C’est ce qu’a affirmé le porte-parole adjoint du gouvernement fédéral, Georg Streiter, le 8 janvier pendant la conférence de presse gouvernementale. Afin de tirer les conséquences justes, il est indispensable de faire la lumière sur les événements, a-t-il ajouté.

« La chancelière condamne des « actes criminels répugnants »

En marge de la visite du premier ministre roumain, Dacian Cioloş, le 7 janvier à Berlin, Mme Merkel a qualifié les violences commises à Cologne durant la nuit du Nouvel An de « totalement inacceptables ». Et elle a martelé : « Ce sont des actes criminels répugnants qu'un État ne saurait tolérer, et que l'Allemagne non plus ne tolérera pas. »

Il est essentiel que tout ce qui s'est passé à Cologne soit mis sur la table. Il faut également clarifier les questions concernant l'existence éventuelle, au sein des groupes, d’une sorte de mépris des femmes. Les citoyennes et citoyens ont le droit d'obtenir des réponses et « nous avons, en tant qu'institution publique, le devoir d'apporter les réponses appropriées », a-t-elle poursuivi. S'il faut modifier la législation ou renforcer la présence des forces de police, alors ce sont les réponses nécessaires. « Nous ne devons néanmoins cesser de parler des fondements de notre vie culturelle commune en Allemagne  », a insisté Mme Merkel.

Il convient par ailleurs de toujours vérifier « si, concernant les obligations de quitter le territoire et les reconduites à la frontière, nous avons vraiment déjà fait tout ce qu'il faut pour envoyer des signaux clairs à ceux qui refusent de respecter notre ordre juridique ».

Comme l'a fait savoir le ministère fédéral de l'Intérieur vendredi (8 janvier), des réfugiés se trouvent également parmi les suspects identifiés à ce jour. La Police fédérale a en effet identifié 31 responsables dont les noms sont connus de ses services, dont 29 ressortissants étrangers et deux de nationalité allemande. 18 d'entre eux ont le statut de demandeur d'asile, a-t-il été précisé.

Angela Merkel a téléphoné à la maire de Cologne

Au cours d'un entretien téléphonique mardi (5 janvier) avec Henriette Reker, maire de Cologne, la chancelière Angela Merkel avait exprimé son indignation face aux « actes de violence répugnants » et aux agressions sexuelles ayant eu lieu pendant la nuit de la Saint-Sylvestre. Elle a réclamé une réponse sévère de l’État de droit. Tout doit être mis en œuvre pour enquêter sur les coupables de la façon la plus rapide et la plus exhaustive possible, et pour que ceux-ci soient punis sans considération de leur origine ou de leur passé.

Sigmar Gabriel demande une condamnation rapide des coupables

Le ministre fédéral de l'Économie et de l'Énergie, Sigmar Gabriel, a lui aussi exigé une enquête approfondie et une punition rapide des coupables. « La punition doit être immédiate, sinon notre État de droit perd son autorité », a-t-il affirmé lors d'une interview accordée au quotidien allemand Bild (8 janvier). C'est à la police et aux tribunaux d'agir, a-t-il constaté.

Sigmar Gabriel a plaidé pour une « tolérance zéro face à la criminalité et aux agressions sexuelles ». Si des réfugiés ou des demandeurs d'asile se trouvent parmi les coupables, il faudra songer à les expulser, a-t-il déclaré. « C'est pourquoi nous devons explorer toutes les possibilités offertes par le droit international afin de renvoyer des demandeurs d'asile criminels dans leur pays d'origine », a poursuivi le ministre. En effet, « le risque de se retrouver derrière les barreaux dans leur pays est bien plus dissuasif pour les auteurs des violences que de faire un séjour dans une prison allemande ».

Traduire systématiquement les responsables en justice

Le ministre fédéral de la Justice, Heiko Maas, a réaffirmé jeudi dans une interview au Berliner Morgenpost : « Il faut tout faire pour identifier les coupables et les traduire en justice systématiquement. Plus jamais personne ne devra être exposé sans aucune protection à une foule aussi débridée. »

Auparavant, Thomas de Maizière, le ministre fédéral de l'Intérieur, avait déclaré que tous les coupables devaient être punis, sans considération de leur origine. Dans une interview au quotidien allemand Bild (6 janvier), il avait affirmé qu'aucune information fiable n'était encore disponible quant à l'identité des coupables. « Si des réfugiés ont participé, il faut en parler ouvertement  », avait-il précisé.

Agressions inacceptables contre les femmes

« Les violences et délits commis dans la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne ainsi que dans d'autres villes sont terrifiants et ne peuvent être tolérés », a martelé M. de Maizière mardi (5 janvier). « Les agressions contre les femmes, en particulier, sont abominables et inacceptables. »

Manuela Schwesig, ministre fédérale de la Famille, a dit partager son point de vue : « Les femmes ne sont pas des proies. Nous ne tolérerons les agressions d'aucune sorte contre des femmes », a-t-elle posté sur Facebook (5 janvier).

Ne pas tolérer de sociétés parallèles

M. de Maizière avait déclaré par ailleurs que l'émergence de sociétés parallèles devait être contrée par tous les moyens. « Nous voulons que le processus d'intégration soit respecté de manière contraignante des deux côtés, l’État et les migrants. » Il doit être clair que « toute personne qui vit et veut vivre ici en Allemagne doit respecter notre droit et notre ordre social, et s'intégrer. Nous nous opposerons avec les moyens de l’État de droit à quiconque ne le fera pas. »

Ceux qui s'y refusent à la longue doivent s'attendre à des désavantages, tels que des baisses de prestations. Les étrangers délinquants devront quitter le pays en cas de délits graves, a fait savoir M. de Maizière.

C'est ce qu'a confirmé Heiko Maas jeudi (7 janvier) : « Quiconque croit pouvoir se placer chez nous au-dessus du droit et de la loi doit être puni, quel que soit l'endroit d'où il vient. D'ailleurs, la nouvelle base juridique, qui vient d'être renforcée, est sans aucune ambiguïté : les demandeurs d'asile peuvent également être expulsés pendant la procédure d'asile s'ils ont été condamnés à une peine privative de liberté d'un an ou plus. Les juridictions compétentes décideront du niveau des peines. »

Pas de soupçon généralisé sur les réfugiés

Thomas de Maizière a cependant précisé qu'il était tout aussi hors de propos de faire peser sur les réfugiés un soupçon généralisé que de garder le silence face à des structures criminelles lorsqu'elles sont manifestes.

Les autorités policières compétentes, à l'échelon fédéral et des Länder, enquêtent actuellement à plein régime. M. de Maizière entretient pour cela un dialogue intensif avec ses collègues des Länder : « Nous sommes unanimes : les auteurs de telles violences doivent faire l'objet d'enquêtes systématiques. »