Un documentaire produit par des organisations ukrainiennes de défense des droits de l'homme suscite l'inquiétude du gouvernement fédéral. Le documentaire suggère que l'emploi de la torture dans l'est de l'Ukraine, contrôlé par les séparatistes prorusses, serait beaucoup plus répandu que ce que l'on savait jusqu'ici.
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Les parties au conflit doivent mettre fin à la barbarie, a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert.
Le gouvernement fédéral a suivi avec beaucoup d'attention les comptes rendus des médias au sujet des allégations de torture, tout comme les propos du rapporteur du Conseil de l'Europe pour les crimes de guerre commis dans l'est de l'Ukraine, Marie-Luise Beck, a déclaré à Berlin le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.
Les reproches faits aux parties au conflit doivent être pris très au sérieux, selon M. Seibert. « Nous croyons que chacune de ces allégations doit être vérifiée et que les coupables doivent être traduits en justice », a-t-il exigé. Il a exhorté les parties au conflit à « mettre fin à la barbarie dans la zone en conflit telle que décrite précisément dans ces rapports ».
Le gouvernement en appelle tout particulièrement à la Russie pour qu'elle use de son influence sur les groupes séparatistes dans l'Est ukrainien « pour les inciter à la modération ».
Le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères Martin Schäfer a ajouté que le gouvernement était étonné des chiffres évoqués. L'étendue des violations des droits de l'homme est le fruit des conditions proches de la guerre civile régnant dans la région du Donbass, a-t-il expliqué. Les personnes qui sont aux commandes dans cette zone ne respectent pas le droit et la loi « comme nous l'attendons et comme cela va de soi pour nous ».
Les cas d'enlèvements et de torture décrits confirment la conviction du gouvernement fédéral selon laquelle « il est absolument nécessaire d'avancer dans la mise en œuvre des accords de Minsk », en particulier en ce qui concerne le cessez-le-feu, mais aussi dans les négociations politiques. Celles-ci piétinent depuis des mois, selon M. Seibert. « Les progrès sont minimes. On en constate de temps à autre, mais nous devons enfin avancer. »
Selon M. Seibert, les rapports permettent de conclure que la sécurité et le cessez-le-feu dans l'Est ukrainien sont les conditions nécessaires à l'organisation d'élections locales. « C'est pourquoi ils constituent des exigences essentielles dans le cadre de la mise en œuvre des accords de Minsk. »
Le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères Martin Schäfer a ajouté que c'était la raison pour laquelle le « groupe Normandie » avait, lors de ses dernières rencontres, demandé à l'OSCE d'élaborer des concepts de sécurité permettant de mettre en place de telles conditions dans les régions séparatistes. On a, en outre, réfléchi à ce à quoi pourrait ressembler une loi électorale locale correspondant aux normes européennes de démocratie et de primauté du droit.
Celle-ci devrait garantir la possibilité d'exercer le droit de voter et de se présenter comme candidat, et de mener une campagne électorale dans un environnement sûr. Nous n'en sommes pas encore là, nous luttons dans ce sens depuis des mois, selon M. Schäfer.