La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, la crise au Proche-Orient : à un moment où la sécurité européenne et mondiale est menacée, l’importance du partenariat stratégique entre l’UE et les Balkans occidentaux paraît d’autant plus évidente. Elle a été réaffirmée dans la déclaration de Bruxelles par les participants au sommet UE-Balkans occidentaux. « L’avenir des Balkans occidentaux est au sein de notre Union », peut-on lire dans le document.

Le 13 décembre, les 27 États membres de l’UE et six pays partenaires des Balkans occidentaux se sont réunis à Bruxelles pour le sommet annuel UE-Balkans occidentaux. Le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen y représentaient l’UE.

Ces échanges annuels lors du sommet UE-Balkans occidentaux ont pour objectif de réaffirmer la perspective européenne des Balkans occidentaux et de mettre en avant le soutien important que l’UE apporte à ces pays.

Le terme « Balkans occidentaux » a, outre son sens géographique, également une signification politique. Il a été introduit dans le langage de l’UE lors du sommet européen de Vienne en 1998 et désigne les États de la péninsule balkanique qui ne sont pas encore membres de l’UE. Ainsi, outre l’Albanie, certains États successeurs de la Yougoslavie (la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie) sont actuellement considérés comme des États des Balkans occidentaux, mais pas la Slovénie ni la Croatie, qui ont respectivement rejoint l’UE en 2004 et 2013.

Dans sa déclaration gouvernementale devant le Bundestag, le chancelier fédéral Olaf Scholz a plaidé en faveur de l’adhésion des pays des Balkans occidentaux à l’UE. Selon le chancelier, il est grand temps, après plus de 20 ans, que toutes les parties concernées, qu’il s’agisse de candidats à l’adhésion ou d’États membres de l’UE, aient une vision claire de ce grand projet qui « constitue une occasion historique d’enraciner fermement et une bonne fois pour toutes la région en Europe, et de reléguer les conflits dans le passé », a déclaré le chancelier. La région en tirera profit, de même qu’une UE géopolitique.

Nécessité de réformes

Le chancelier a toujours été clair sur le fait qu’il appartient à chaque pays candidat de définir le rythme de ce processus. « Les pays doivent se préparer à entrer dans l’Union européenne. La clé de ce processus réside dans les réformes », a-t-il notamment déclaré le 16 octobre 2023, à l’issue de la rencontre au sujet des Balkans occidentaux dans le cadre du processus de Berlin.

Selon la déclaration de Bruxelles, des réformes majeures doivent être engagées concernant l’État de droit et l’économie. L’UE souligne la nécessité de déployer des efforts soutenus dans la lutte contre la corruption et la criminalité organisée, de renforcer le soutien aux droits de l’homme et à l’égalité entre les femmes et les hommes.

L’UE a déjà entamé des négociations d’adhésion avec le Monténégro, la Serbie, l’Albanie et la Macédoine du Nord. La Bosnie-Herzégovine a acquis le statut de candidat à l’adhésion, mais n’a pas encore commencé les négociations. Le Kosovo est un candidat potentiel à l’adhésion.

L’UE soutient les Balkans occidentaux

Afin de jeter une base économique solide pour l’avenir et faire face ensemble aux répercussions négatives de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, l’UE apporte son aide aux partenaires des Balkans occidentaux, notamment au moyen de son train de mesures de soutien à l’énergie, d’un montant d’un milliard d’euros sous forme de subventions qui peuvent générer 2,5 milliards d’euros d’investissements.

La poursuite de la mise en œuvre du plan économique et d’investissement (PEI) et du programme en matière d’environnement ainsi que de la stratégie numérique pour les Balkans occidentaux contribuera à renforcer l’économie et la résilience de la région, notamment en soutenant davantage une connectivité sûre et résiliente, la transition énergétique et la diversification des approvisionnements énergétiques.

Une contribution au rapprochement : favorisant la compréhension mutuelle et le sentiment d’appartenance entre l’UE et les Balkans occidentaux, un nouveau campus du Collège d’Europe sera créé à Tirana. Des étudiants des Balkans occidentaux et d’ailleurs, ainsi que des étudiants des États membres de l’UE, pourront venir étudier dans la capitale albanaise à partir de 2024.

Après le sommet UE-Balkans occidentaux, le chancelier fédéral Olaf Scholz restera temporairement à Bruxelles pour participer à la réunion du Conseil européen avec les autres chefs d’État et de gouvernement.