Lors de leur rencontre, la chancelière fédérale Angela Merkel et le premier ministre Jüri Ratas ont surtout parlé des projets au cœur de la présidence estonienne du Conseil de l’UE. Le 1^er juillet, le pays prendra le relais de Malte à la présidence tournante du Conseil de l’UE pour six mois.

Les rapports bilatéraux jouent également un rôle important. À l’issue des entretiens, Mme Merkel a mis en avant les excellentes relations entre les deux pays. L’Estonie et l’Allemagne sont liées par « un partenariat et une amitié remarquables », a-t-elle affirmé.

Un projet d’avenir : la numérisation

Au vu du rôle de précurseur de l’Estonie sur le plan de la numérisation, la présidence estonienne du Conseil de l’UE s’est fixé pour objectif de faire avancer l’Agenda numérique. Il est prévu de mettre en œuvre les mesures issues de la Déclaration de Rome.

Le Partenariat oriental et les migrations sont également à l’ordre du jour. La chancelière a assuré le premier ministre estonien de son soutien. « Nous ferons tout du côté allemand pour soutenir la présidence estonienne et la faire réussir », a-t-elle déclaré.

Une journée spéciale pour les Européens

La chancelière a évoqué l’importance de cette journée pour les Européens. L’on célèbre en effet deux projets de haute importance pour tous les citoyens des pays membres : le 30^e anniversaire du programme européen de soutien Erasmus et la disparition des frais d’itinérance dans toute l’Europe.

« Des centaines de milliers, voire des millions, de jeunes sont entrés en contact au cours de ces trente dernières années parce que ce programme existe », a affirmé Mme Merkel au sujet d’Erasmus. « Je crois que cela a rapproché l’Europe. »

La disparition des frais d’itinérance pour les appels téléphoniques au sein de l’Europe est aussi « une bonne nouvelle pour les nombreux contacts que nous avons les uns avec les autres ».

La République d’Estonie est membre de l’Union européenne depuis 2004. En 2011, le pays a adhéré à la zone euro. Les relations diplomatiques germano-estoniennes, qui avaient été interrompues pendant l’occupation de l’Estonie par l’Union soviétique, ne sont rétablies que depuis le 28 août 1991.

Première présidence du Conseil pour l’Estonie

Pour la première fois depuis son adhésion à l’UE en 2004, le petit État du nord-est de l’Europe va prendre la présidence du Conseil de l’UE. Son tour n’était censé venir que début 2018, c’est-à-dire pour l’année du 100^e anniversaire du pays. Suite au référendum sur le Brexit, l’Estonie prend cependant la place du Royaume-Uni en juillet 2017. L’Estonie forme ainsi un trio avec la Bulgarie et l’Autriche.

Les États membres de l’Union européenne assurent à tour de rôle la présidence du Conseil de l’UE pour une durée de six mois. Pendant cette période, le pays concerné préside les réunions et les sessions à tous les niveaux du Conseil. Depuis 2009, les pays membres qui exercent la présidence travaillent ensemble pendant 18 mois en tant qu’équipe de trois présidences. Ce trio de présidences formule des objectifs à long terme et élabore le programme commun auquel le Conseil se consacrera pendant ces 18 mois. C’est en s’appuyant sur ce programme que chacun des trois pays définit de façon plus précise le programme de sa présidence pour six mois.