Le débat budgétaire se déroule dans un contexte de débats de société controversés et émotionnels, estime la chancelière. Il est important de mener ces débats « car il y va de l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe », a-t-elle souligné, ajoutant que le gouvernement fédéral souhaitait résoudre les questions sociales d’une manière qui renforce la cohésion dans la société.

Europe : résoudre ensemble la question migratoire

Concernant les migrations, les intérêts divergent au sein de l’UE, a-t-elle constaté. Les États membres se sont cependant accordés pour dire que ce défi les concerne tous. Selon Mme Merkel, les réponses devront correspondre à nos valeurs et au droit. Elles devront être solidaires et réalistes. C’est la gestion de la question migratoire qui décidera de l’avenir de l’Europe.

Le nombre de réfugiés arrivant par la Méditerranée a baissé, a poursuivi la chancelière. La protection des frontières extérieures de l’Europe reste prioritaire. Frontex sera renforcée. 10 000 policiers des pays membres de l’Union européenne seront mis à sa disposition. L’Allemagne apportera sa contribution. L’accord avec la Turquie a fait ses preuves : « Nous avons convenu de débloquer la deuxième tranche de financement. La Turquie fournit un travail remarquable pour soutenir les réfugiés », considère Mme Merkel.

Les migrations sont un problème planétaire qui exige des réponses mondiales. « Nous avons besoin d’un nouveau partenariat avec l’Afrique », a-t-elle insisté. 500 millions d’euros ont été alloués pour le fonds fiduciaire de l’UE. La question est de savoir si l’on peut conclure des accords avec les pays africains pour que les réfugiés restent dans leur pays.

Des migrations mieux ordonnées

« Il faut davantage d’ordre dans tous les types de migration », a poursuivi Mme Merkel. Il n’est pas concevable que les réfugiés décident de l’endroit où leur demande d’asile doit être traitée. Il faudra clarifier dans une loi relative à l’immigration de main-d’œuvre qualifiée où sont nos intérêts. Dans le domaine de l’intégration, la Fédération compte poursuivre sa contribution, « ce que traduit le budget », a souligné la chancelière. Le plan du ministre fédéral de l’Intérieur servira de base aux questions de migration.

Coopération économique

« Le bon fonctionnement de l’économie mondiale dépend de notre capacité à coopérer en partenariat. L’Allemagne s’investira en ce sens », a-t-elle affirmé, faisant référence au conflit commercial avec les États-Unis. Le gouvernement fédéral continue de miser sur la coopération dans le cadre de l’OMC, du G20, du G7 et de l’OTAN.

L’Allemagne est un partenaire fiable dans l’OTAN et fournit le deuxième plus gros contingent de troupes. Les dépenses de dépense et de développement augmentent. « Ne pas se préparer à la défense de l’Alliance serait dangereux », estime Mme Merkel.

L’accès rapide à Internet pour tous d’ici à 2025

Le numérique « transforme notre manière de vivre et de travailler », a également déclaré la chancelière. L’évolution des technologies, les infrastructures sont importantes, mais la protection des données est essentielle elle aussi. Le gouvernement fédéral a réagi sur le plan structurel en mettant en place une ministre adjointe au numérique, un cabinet du numérique et une commission d’éthique sur les données.

Le gouvernement fédéral se préoccupe des soucis et des craintes des citoyens quant à leur emploi par exemple en adoptant une stratégie nationale de la formation continue. Concernant le thème de l’intelligence artificielle, il faut à l’Allemagne une stratégie globale allant de la recherche aux applications. D’ici à 2025, tous devraient avoir accès à l’Internet à haut débit, a annoncé la chancelière.

Un bon bilan après 100 jours

Le constat de la chancelière : le gouvernement fédéral est en place depuis plus de 100 jours. Le budget 2018 a été adopté et ne prévoit pas de nouvelles dettes. Le taux de chômage est bas et certaines régions connaissent le plein emploi. L’évolution des salaires est bonne, le salaire minimum est en hausse. Les retraites augmentent très nettement cette année. Le gouvernement fédéral a décidé de majorer le revenu minimum exonéré d’impôt, de pallier l’effet multiplicateur de l’inflation et d’assurer des cotisations paritaires à l’assurance maladie. Les modalités de retour du temps partiel au temps plein ont été modifiées. « Le gouvernement fédéral travaille mais il lui reste beaucoup à faire », résume-t-elle.