Déclaration de politique générale en amont du Conseil européen
Dans sa déclaration de politique générale en amont du Conseil européen, le chancelier fédéral Olaf Scholz a fait l’éloge de la cohésion et de la force de l’UE. Il a également affirmé que le soutien à l’Ukraine se poursuivrait aussi longtemps que nécessaire.
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En amont de sa participation au Conseil européen de Bruxelles jeudi, le chancelier fédéral Olaf Scholz a fait l’éloge de la force et de la cohésion de l’UE dans une déclaration de politique générale. C’est précisément grâce à cette attitude que l’Europe a montré qu’elle avait des réponses et des solutions aux défis de notre temps. M. Scholz a esquissé les efforts fructueux de l’UE dans le soutien à l’Ukraine, ainsi qu’en matière de médiation et d’aide humanitaire dans le conflit à Gaza.
« Le projet de paix européen sera fort »
Mercredi, le chancelier fédéral Olaf Scholz a de nouveau évoqué la notion de tournant historique. Car la remise en cause des principes de paix et de sécurité en Europe par la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine n’est rien de moins que cela, selon lui. Les frontières ne doivent pas être déplacées par la force, a-t-il affirmé. Il doit y avoir un consensus sur le fait « qu’aucun pays ne devrait avoir peur de son puissant voisin » et « que le droit l’emporte sur la force ». L’Europe a trouvé la bonne réponse selon M. Scholz, qui a eu des mots clairs à l’égard des agresseurs : « Le projet de paix européen sera fort dans un monde en pleine transformation. »
Un élément important de l’aide à l’Ukraine est le soutien financier étendu : outre le paquet financier de 50 milliards d’euros jusqu’en 2027, le Conseil européen a créé un fonds de soutien à hauteur de cinq milliards d’euros. De plus, les « bénéfices exceptionnels » issus des avoirs de l’État russe gelés dans l’UE doivent être utilisés pour appuyer la lutte défensive de l’Ukraine, selon M. Scholz. « Ces fonds doivent être consacrés en priorité aux besoins les plus urgents de l’Ukraine, à savoir l’aide à la défense du pays », a précisé le chancelier.
Trois principes du soutien
La priorité absolue est d’étendre et de consolider les livraisons d’armes à l’Ukraine, a expliqué M. Scholz devant le Bundestag. Il a ainsi appelé au développement des capacités de production, tant en Allemagne qu’en Europe, mais aussi directement en Ukraine. Le chancelier a de nouveau précisé les trois principes fondamentaux du soutien au pays agressé : « Nous soutiendrons l’Ukraine aussi longtemps que cela sera nécessaire. » Ensemble, nous veillerons également à ce que l’OTAN ne devienne pas partie au conflit, a-t-il poursuivi. Enfin, « nous n’accepterons pas de paix dictée par la Russie aux dépens de l’Ukraine. »
Bien que la brutalité de la guerre que mène la Russie soit difficilement égalable, le système répressif russe montre des signes de faiblesse, selon le chancelier. C’est pourquoi il est d’autant plus important que l’UE soit unie dans son soutien à l’Ukraine. Si le président russe pense qu’il lui suffit de faire durer cette guerre en attendant que nous faiblissions dans notre soutien, il fait erreur », a déclaré le chancelier. Des élections truquées, la persécution de l’opposition, l’exclusion de candidats à l’élection présidentielle, tout cela n’est « pas un signe de force », a-t-il ajouté.
Conseil européen – Les 21 et 22 mars, le Conseil européen se réunit à Bruxelles à l’invitation du président du Conseil Charles Michel. Au cours de ces deux jours, les discussions porteront principalement sur le soutien continu de l’UE et de ses États membres à l’Ukraine, ainsi que sur la situation au Proche-Orient. Les dirigeants de l’UE se pencheront également sur la question de la sécurité et de la défense, avec un accent particulier sur l’industrie de la défense. L’ouverture éventuelle de négociations d’adhésion avec l’Ukraine, le Moldova et la Bosnie-Herzégovine sera aussi évoquée. Enfin, des questions relatives à la migration et à une stratégie commune en matière de politique migratoire et d’asile seront à l’ordre du jour.
Perspective de solution à deux États
Outre la guerre en Ukraine, le chancelier fédéral Olaf Scholz a également abordé la guerre à Gaza dans sa déclaration de politique générale et a clairement rappelé que l’Allemagne, en tant qu’amie d’Israël, se tenait à ses côtés. Le gouvernement fédéral continue d’appeler à un cessez-le-feu durable dans ce conflit, afin de permettre une aide humanitaire accrue. « Ce à quoi nous devons parvenir le plus rapidement possible, c’est à un cessez-le-feu d’une durée un peu plus longue, dans le cadre duquel les otages sont libérés et les corps des personnes qui ont perdu la vie sont restitués », a déclaré le chancelier fédéral. Pendant cette période, davantage d’aide humanitaire doit parvenir à Gaza.
L’objectif du gouvernement fédéral, de l’Union européenne, des États-Unis et de beaucoup d’autres est de favoriser la perspective d’une solution à deux États, a expliqué le chancelier au Bundestag. « Il faut maintenant voir à quoi pourrait ressembler un avenir où Israël et un État palestinien coexistent pacifiquement. » Cela suppose toutefois une réforme urgente de l’Autorité palestinienne. Olaf Scholz a déploré ici un manque flagrant de légitimité, aucune élection n’ayant eu lieu depuis 17 ans. Le chemin vers la réalisation de cet objectif reste long, mais « il me semble qu’il pourrait actuellement être plus réaliste qu’il ne l’a été depuis longtemps, ce qui ne signifie pas qu’il soit à portée de main, loin de là », a déclaré M. Scholz.
Une coopération plus étroite en matière d’armement et de défense
Les multiples défis de ces dernières années ont également montré à la communauté européenne ses propres limites et dysfonctionnements. Olaf Scholz a réitéré ses idées pour l’UE de demain et a également abordé mercredi les points de réforme importants. En plus de renforcer sa coopération en matière d’armement et de défense, l’Europe doit gagner en compétitivité. M. Scholz a salué la réduction d’un quart des exigences bureaucratiques comme une étape importante. Il estime toutefois qu’il est encore possible d’améliorer les choses au niveau européen.
Selon le chancelier, le rôle de l’Europe dans un monde qui comptera bientôt 10 milliards d’habitants doit être un rôle fort et orienté vers l’action. « Seule l’Europe pourra nous donner, dans le monde de demain, la force, la puissance dont nous avons besoin pour défendre la prospérité et la démocratie », a déclaré le chancelier.
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