Protéger la vie juive
L’antisémitisme n’a pas sa place en Allemagne : la lutte contre l’antisémitisme est une mission centrale de notre État de droit démocratique et de l’ensemble de la société. Le gouvernement fédéral met tout en œuvre pour continuer de renforcer et de promouvoir la vie juive en Allemagne. Voici un aperçu de ses actions.
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Dans sa déclaration gouvernementale devant le Bundestag, le 12 octobre de cette année, le chancelier fédéral Olaf Scholz n’a pas laissé le moindre doute : « L’antisémitisme n’a pas sa place en Allemagne. Nous mettrons tout en œuvre pour nous y opposer. Nous le ferons en notre qualité de citoyennes et de citoyens, en tant qu’individus portant une responsabilité politique. »
Droit pénal et protection des institutions juives
Une lutte efficace contre l’antisémitisme implique tout d’abord la condamnation des délits antisémites par des sanctions juridiques. À cela s’ajoutent de vastes mesures de protection des institutions juives en Allemagne. En outre, le gouvernement a adopté une Stratégie nationale pour la vie juive et la lutte contre l’antisémitisme (NASAS).
- Article 130 du Code pénal, incitation à la haine : norme pénale importante pour la protection de la coexistence pacifique et la protection contre des propos blessants ou dégradants portant atteinte à la dignité humaine au motif de certaines caractéristiques. Une peine d’emprisonnement de jusqu’à 5 ans peut être appliquée dans ce cas.
- Les motifs antisémites, un facteur aggravant : si l’auteur agit pour des motifs ou à des fins antisémites, cela doit constituer une circonstance aggravante. C’est pourquoi le mobile « antisémite » a été expressément intégré dans les règles de fixation de la peine en 2021.
- Interdictions d’association : les associations peuvent être interdites si leurs fins ou activités sont contraires aux lois pénales ou si elles sont dirigées contre l’ordre constitutionnel ou l’idée d’entente entre les peuples. Le chancelier fédéral Olaf Scholz et la ministre fédérale de l’Intérieur ont annoncé une interdiction d’activité du Hamas en Allemagne et du groupe Samidoun qui, à Berlin, a fait l’apologie de la terreur du Hamas.
- Protection des institutions juives : cette année, le gouvernement fédéral a décidé d’augmenter à 22 millions d’euros ses versements annuels au Conseil central des juifs en Allemagne. L’objectif est notamment de renforcer la sécurité des communautés juives. Juste après le début de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, les services de sécurité allemands ont accru la protection des institutions juives et israéliennes dans le pays.
- Stratégie de lutte contre l’antisémitisme : à la fin de l’année dernière, le gouvernement fédéral a adopté la Stratégie nationale pour la vie juive et la lutte contre l’antisémitisme (NASAS). C’est la première stratégie gouvernementale qui traite exclusivement de la lutte contre l’antisémitisme et de la promotion de la vie juive. Son objectif est de renforcer les juifs en Allemagne et de rendre plus visibles les réalités de leur vie.
Programmes de soutien du gouvernement fédéral
L’objectif est de prévenir et de combattre l’antisémitisme à tous les niveaux de la vie sociale et politique. C’est pourquoi le gouvernement fédéral s’engage en ce sens à travers une série de mesures et de projets, dont :
- Le programme fédéral « Demokratie leben! » (vivre la démocratie) : depuis 2015, ce programme promeut, aux niveaux communal, régional et fédéral, différentes mesures qui traitent non seulement de l’extrémisme mais également du thème de l’antisémitisme. En font partie par exemple les projets « Meet a Jew » du Conseil central des juifs en Allemagne ou « Schalom und Salam miteinander » de Kubus e.V.. Cette année, 182 millions d’euros sont consacrés au programme fédéral.
- Kompetenznetzwerk Antisemitismus (réseau de compétences sur l’antisémitisme) : dans le cadre du programme fédéral « Demokratie leben! », différents réseaux de compétences sont également promus depuis 2020, parmi lesquels figure un réseau axé sur l’antisémitisme qui réunit 5 organisations actives dans toute l’Allemagne et fortes de plusieurs années d’expérience dans la prévention de l’antisémitisme, la formation de l’esprit critique en matière d’antisémitisme et le conseil. En font notamment partie le Centre Anne Frank et le Bundesverband der Recherche- und Informationsstellen Antisemitismus (Centre de recherche et d’information sur l’antisémitisme). Les groupes cibles du réseau de compétences sont les enfants et les adolescents mais également le personnel éducatif.
- Travail de prévention à l’école : le ministère fédéral de l’Éducation encourage les projets de prévention de l’antisémitisme à l’école. Le programme EMPATHIA³, par exemple, prépare et forme les enseignants durant leur formation à la confrontation à des propos portant atteinte à la dignité humaine. Un autre projet, l’AIES, développe notamment du matériel pédagogique numérique pour prévenir l’antisémitisme.
- Échanges de jeunes : le centre de coordination ConAct pour les échanges entre jeunes israéliens et allemands soutient les échanges extrascolaires de jeunes et de main-d’œuvre qualifiée. Il vise à encourager la compréhension mutuelle. Il contribue aussi de manière importante à la compréhension entre les peuples. Le ministère fédéral de la Famille promeut ces échanges.
L’Allemagne dispose par ailleurs d’un délégué du gouvernement fédéral pour la vie juive en Allemagne et la lutte contre l’antisémitisme. Felix Klein est l’interlocuteur des groupes juifs et des organisations sociales ainsi que le médiateur entre la Fédération, les Länder et la société civile pour la lutte contre l’antisémitisme. Par ailleurs, il est en charge de la coordination interministérielle des mesures de lutte contre l’antisémitisme du gouvernement fédéral.