L’UE s’accorde sur un embargo sur le pétrole russe

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Le chancelier fédéral au Conseil européen extraordinaire à Bruxelles L’UE s’accorde sur un embargo sur le pétrole russe

Lors du Conseil européen tenu à Bruxelles, la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine était au centre des discussions. Les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour interdire la quasi-totalité des importations de pétrole russe. Le chancelier fédéral a souligné que, grâce au fonds spécial pour la Bundeswehr, l’Allemagne apporterait une contribution nettement plus importante afin de garantir la sécurité en Europe.

Temps de lecture: 4 min.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz lors d’une conférence de presse suivant le Conseil européen

Le Conseil européen a mis en évidence « la grande unité et solidarité de l’Europe avec l’Ukraine », a déclaré le chancelier à Bruxelles

Photo : Gouvernement fédéral/Denzel

Les chefs d’État et de gouvernement se sont opposés par un grand élan d’unité à la rupture par la Russie du tabou que représente la volonté de déplacer à nouveau les frontières en Europe en ayant recours à la violence », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz lors de la conférence de presse en aval du Conseil européen. Adopté à l’unanimité, le sixième train de sanctions permettra également de mettre en place un embargo sur le pétrole russe. Ce sont 90 % des livraisons de produits pétroliers russes vers l’UE qui seront ainsi arrêtées en quelques mois. Les importations de pétrole par oléoducs seront exemptées dans un premier temps.

Pour le gouvernement fédéral ainsi que pour le gouvernement polonais, cela signifie : « Nous poursuivrons nos efforts pour renoncer d’ici la fin de l’année à l’importation de produits pétroliers russes », a affirmé Olaf Scholz. Outre l’embargo sur le pétrole, les dirigeants européens ont exclu de nombreuses institutions financières du système de paiement SWIFT. « Dans l’ensemble, ce Conseil européen a mis évidence la grande unité et solidarité de l’Europe avec l’Ukraine », a indiqué le chancelier.

Aide humanitaire, militaire et financière à l’Ukraine

Les États membres fournissent également une aide humanitaire. En effet, depuis le début de la guerre, près de 800 000 réfugiés ukrainiens ont été recensés en Allemagne. Cela montre à quel point les citoyennes et citoyens de notre pays ainsi que de nombreuses personnes au niveau régional ou communautaire contribuent à aider ceux qui recherchent de la protection et ont besoin de notre soutien.

Par ailleurs, l’Allemagne soutient l’Ukraine avec des armes dans son effort de résistance. « C’est ce que nous avons fait et continuerons de faire à l’avenir », a souligné Olaf Scholz. Sur cette toile de fond, il s’est ainsi entendu avec le premier ministre grec pour que l’Allemagne fournisse des véhicules blindés de combat allemands à la Grèce afin que le gouvernement grec puisse à son tour fournir des armes à l’Ukraine.

L’Ukraine reçoit également un soutien financier. L’Allemagne a déjà promis d’apporter une contribution importante, selon le chancelier, ajoutant « que nous débloquerons en effet un milliard d’euros en subventions directes. C’est ce que nous avons annoncé dans le cadre du G7 ».

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont en outre discuté de premières idées en vue de la reconstruction de l’Ukraine. « Ce sera une tâche de très très grande envergure pour les prochaines années, pendant très longtemps encore », a déclaré le chancelier. Selon lui, il convient de trouver une solution, de concert avec une multitude d’institutions et d’experts, pour que l’Ukraine puisse prendre un nouveau départ en dépit de la montagne de dettes accumulées et des ravages causés par la guerre et qu’elle puisse se reconstruire.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz aux côtés du président français Emmanuel Macron (à droite) et du premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel (à gauche) lors du Conseil européen à Bruxelles

Le chancelier fédéral Olaf Scholz aux côtés du président français Emmanuel Macron (à droite) et du premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel (à gauche) lors du Conseil européen à Bruxelles

Photo : Europäische Union/Dario Pignatelli

Faire avancer conjointement la transition climatique et la politique énergétique

Le paquet RePowerEU était au cœur des échanges des chefs d’État et de gouvernement sur la politique énergétique. Le 18 mai, la Commission européenne avait présenté ce plan en réponse à l’agression russe. « Notre volonté d’atteindre l’indépendance à l’égard des combustibles fossiles russes est une conséquence directe de l’attaque de la Russie », a déclaré le chancelier. « C’est un grand défi de trouver les moyens d’organiser tout cela et de réussir en parallèle à réaliser les investissements nécessaires afin de pouvoir stopper le changement climatique anthropique et de faire de l’Allemagne une économie neutre en carbone en peu de temps. »

Le plan RePowerEU comprend des mesures concrètes pour atteindre ces objectifs, à savoir :

- l’amélioration de l’efficacité énergétique,
- l’accélération de la transition énergétique,
- la diversification des sources d’approvisionnement.

Le chancelier fédéral a également évoqué les prix élevés de l’énergie, qui pèsent actuellement sur la population allemande.

À cet égard, l’Allemagne a adopté deux paquets de mesures d’allègement pour les citoyennes et les citoyens. Les mesures suivantes ont notamment été prises :

•    À compter du 1er juin, la taxe sur l’énergie pour les carburants sera baissée au minimum européen pendant trois mois.
•    Le ticket à 9 euros sera introduit dès le 1er juin pour les transports en commun en tant qu’alternative économique et écologique à la voiture.
•    Le 1er juillet, le prélèvement au titre de la loi sur les énergies renouvelables sera supprimé afin d’alléger les coûts d’électricité des consommateurs, un allègement qui se chiffre à 6,6 milliards d’euros.

Une contribution renforcée pour la sécurité de l’Europe

Enfin, les chefs d’État et de gouvernement ont également abordé la politique de sécurité et de défense. Leurs échanges ont notamment porté sur la question de savoir comment renforcer et coordonner les capacités européennes dans ce domaine. Il est important que « nous réussissions à mieux coordonner nos politiques d’approvisionnement et nos politiques industrielles en ce qui concerne la défense », a affirmé le chancelier.

Lors des discussions à Bruxelles, Olaf Scholz a souligné le fait important que l’Allemagne ait créé un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr. « La Bundeswehr devrait disposer bientôt en Europe de la plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’OTAN », a conclu le chancelier à Bruxelles.