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10e sommet Europe-Asie à Milan Assumer ensemble des responsabilités

La chancelière fédérale continue de déployer des efforts intensifs en vue d'un apaisement des tensions en Ukraine. En marge du sommet Europe-Asie (ASEM), elle a mené des entretiens séparés avec les présidents russe et ukrainien. Ce dossier a également été abordé dans des réunions avec d'autres participants de l'UE.

La chancelière fédérale Angela Merkel au début du sommet Europe-Asie

Plus de 50 chefs d'État et de gouvernement d'Europe et d'Asie se rencontrent pour discuter lors du sommet Asie-Europe

Photo : Bundesregierung/Denzel

La lutte contre l'EIIL et contre Ebola étaient également à l'ordre du jour.

Les participants au sommet ont longuement discuté de la crise ukrainienne. La discussion des questions litigieuses, menée dans le cadre de nombreuses rencontres bilatérales, s'est poursuivie vendredi dans un cadre plus large, à l'invitation du premier ministre italien Matteo Renzi.

Consultations intenses au sujet de l'Ukraine

M. Renzi s'est dit « vraiment confiant » à l'issue de ces entretiens. La chancelière fédérale s'est montrée plus réservée, constatant qu'il y avait des « points de vue très différents » sur l'histoire de ce conflit. Elle a également indiqué qu'il y avait un certain consensus autour du plan de paix de Minsk, « qui a également reçu le soutien des présidents Poutine et Porochenko. Cependant, concernant l'application des différents points, d'importantes divergences persistent », a-t-elle affirmé. C'est pour cela qu'il est « bon que le dialogue se poursuive. Mais, comme je le disais, une percée n'est toujours pas en vue. »

Outre Mme Merkel, MM. Porochenko et Poutine et le chef du gouvernement italien qui les recevait, le président français François Hollande, le premier ministre britannique David Cameron, le chef de la Commission européenne José Manuel Barroso et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy ont aussi participé à la réunion de vendredi matin. 

D'autres négociations étaient au programme du vendredi midi, cette fois-ci au « format normand », réunissant Mme Merkel ainsi que MM. Hollande, Poutine et Porochenko. La discussion est « un processus fluide », a affirmé la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral Christiane Wirtz vendredi, à Berlin. « Visiblement, toutes les parties concernées y ont un intérêt. »

Les exigences essentielles n'ont pas encore été remplies

La situation en Ukraine demeure extrêmement difficile, malgré la conclusion d'un cessez-le-feu. C’est ce qu'avait déclaré la chancelière fédérale jeudi devant le Bundestag. Les rapports quotidiens continuent de faire état de combats et de victimes. La Russie doit intervenir dans ce contexte et apporter une « contribution décisive à la désescalade ». 

« La mise en œuvre complète de l'accord de Minsk conclu en septembre doit être un aspect essentiel de cette contribution », a affirmé Mme Merkel. Cet accord prévoit notamment le retrait des armes russes, une protection efficace de la frontière sous la supervision de l'OSCE et la tenue d'élections locales dans l'est de l'Ukraine qui soient « conformes au droit ukrainien », comme l'a précisé la chancelière fédérale.

Entretiens individuels avec MM. Poutine et Porochenko

Une discussion entre la chancelière fédérale et le président russe a eu lieu jeudi en fin de soirée. Y ont été abordés les différents aspects de la mise en œuvre, jusqu'ici insuffisante, de l'accord de Minsk, comme un cessez-le-feu complet, la surveillance de la frontière russo-ukrainienne et la tenue d'élections locales conformes au droit ukrainien à Donetsk et Lougansk.

Le sommet Europe-Asie était la première rencontre du président Poutine avec des chefs d'État et de gouvernement occidentaux depuis les cérémonies de commémoration du « Jour J » en France en juin. La chancelière fédérale Merkel et le président Poutine s'étaient entretenus au sujet de l'Ukraine en juillet, en marge de la finale de la Coupe du monde de football à Rio de Janeiro.

Jeudi, Mme Merkel a également rencontré le président ukrainien Petro Porochenko. Ils se sont aussi entretenus de l'état de la transposition de l'accord de Minsk. Tous deux ont regretté que de nombreux aspects n'aient pas encore été mis en œuvre.

Dialogue souhaité entre représentants de haut niveau

Gernot Erler, coordinateur du gouvernement fédéral pour la Russie, a fait preuve dans ses propos d'un optimisme prudent. Il espère que Milan marquera une « étape intermédiaire importante » dans le sens d'une solution à la crise. Ces dernières semaines, une question s'est posée de façon de plus en plus prégnante : dans quelle mesure un groupe de contact « n'étant pas formé de personnalités de haut rang » peut-il obtenir des résultats ? De l'avis de M. Erler, il est nécessaire, pour parvenir à des résultats, de mener un « dialogue permanent » à un niveau plus élevé, comme c'est le cas à Milan.

S'attaquer ensemble aux problèmes mondiaux

« Nous aborderons des questions d'importance mondiale qui concernent aussi bien l'Europe que l'Asie », avait déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel à son arrivée à Milan. Il s'agit d'entretiens importants placés sous le thème de la « prise de responsabilités communes pour un monde toujours plus interconnecté », avait-elle poursuivi.

Plus de 50 chefs d'État et de gouvernement d'Asie et d'Europe ont participé au 10e sommet Europe-Asie. Ensemble, ils ont discuté de sujets importants à la fois pour l'Europe et l'Asie, à savoir la durabilité et la sécurité. La coopération financière et économique, des questions régionales et internationales ainsi que la coopération en matière d'emploi et d'éducation et des aspects sociaux et culturels étaient également inscrits tout en haut du programme du sommet. Des rencontres entre parlementaires et représentants du monde économique et de la société civile ont également eu lieu en marge du sommet.

Discours de la chancelière sur les thèmes du sommet

Avant son départ pour le sommet Europe-Asie, la chancelière fédérale avait souligné, dans une déclaration de politique générale, que les grands défis mondiaux ne pouvaient être « surmontés qu'ensemble ». L’ASEM est un « grand et important forum » dans le cadre duquel les chefs d’État et de gouvernement peuvent régulièrement « discuter des questions qui présentent un intérêt commun pour l’Europe et pour l’Asie ». À cet égard, Angela Merkel avait cité des exemples empruntés à la politique mondiale actuelle.

Les voies maritimes librement accessibles et sûres ainsi que les questions territoriales faisant l'objet d'une controverse en Europe et en Asie sont des thèmes qui ont été également abordés durant le sommet. Ont aussi été évoqués la lutte contre l'organisation terroriste de l'« État islamique », la lutte contre le virus Ebola et les attentes placées dans l'Europe. Il s'agit en fin de compte de réfléchir « à nos possibilités de renforcer la compétitivité, la croissance et l’emploi en Europe de façon ciblée et durable », a affirmé Mme Merkel.

Le sommet Europe-Asie (ASEM) a été lancé en 1996 à l'initiative de Singapour et de la France, alors à la présidence du Conseil de l'Union européenne. L'ASEM vient compléter la Coopération économique Asie-Pacifique (CEAP) déjà existante par une approche euro-asiatique. Pour l'UE, l'ASEM est l'unique plateforme de discussion qui offre la possibilité d'une rencontre entre tous les membres de l'Union européenne et d'importants partenaires asiatiques.

Aujourd'hui, 51 partenaires participent au sommet. Le groupe européen est constitué des États membres de l'UE, de l'UE (représentée par le Service européen pour l'action extérieure, SEAE) et d'un sous-groupe composé de la Suisse et de la Norvège, non membres de l'UE.

Côté asiatique, les pays qui font partie de l'ASEM sont la Chine, le Japon, la Corée du Sud, 10 États de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), le secrétariat de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, l'Inde, le Pakistan, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Russie, la Mongolie et le Bangladesh. L'adhésion de la Croatie (groupe européen) et du Kazakhstan (groupe asiatique) a été officiellement entérinée lors du sommet d'octobre 2014. La Turquie et l'Ukraine, entre autres, ont manifesté leur intérêt pour une coopération future. Jusqu'ici, aucune discussion approfondie n'a eu lieu à ce sujet.

Les ministres des Affaires étrangères de l'ASEM se sont rencontrés pour la dernière fois à New Delhi, les 11 et 12 novembre 2013. Leur prochaine rencontre est prévue pour 2015 et se tiendra au Luxembourg.