Berlin a pris connaissance avec consternation de l’exécution de prisonniers en Arabie saoudite.

En tant qu’adversaire de la peine de mort, le gouvernement fédéral exige son abolition inconditionnelle partout où elle est pratiquée, a ajouté M. Seibert. L’exécution du cheikh Al-Nimr risque par ailleurs de renforcer le potentiel de tensions religieuses et politiques dans la région.

L’exécution du cheikh Al-Nimr en Arabie saoudite ainsi que l’occupation de l’ambassade saoudienne à Téhéran et la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays ont donné naissance à un nouveau foyer de crise au Proche-Orient.

M. Steinmeier appelle à la désescalade

Entre-temps, le chef de la diplomatie allemande s’est entretenu par téléphone avec ses homologues saoudien et iranien. Il a réaffirmé à cette occasion sa position, à savoir que le moment était venu maintenant « de s’engager sur la voie de la désescalade et de l’entente et, au mieux, du dialogue », a confirmé mercredi le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères, Martin Schäfer. M. Steinmeier a insisté mardi lors de son entretien téléphonique sur le fait que le processus de Vienne destiné à résoudre le conflit syrien ne devait pas être mis en péril.

Des acteurs responsables dans la région

La communauté internationale s’efforce depuis des années d’endiguer les conflits dans la région. Elle fait preuve pour cela d’un grand engagement politique et financier. Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, estime par conséquent que « l’Arabie saoudite et l’Iran nous sont tout spécialement redevables ». Et de poursuivre : « Nous avons besoin maintenant d’acteurs responsables dans la région, d’acteurs qui agissent de façon responsable, aussi bien à Riyad qu’à Téhéran. Je compte sur les responsables pour se montrer à la hauteur de la situation, je dirais même que c’est ce que j’attends d’eux. » Riyad et Téhéran ont, pense-t-il, le devoir de revenir à un soutien des solutions politiques, en Syrie, au Yémen et ailleurs, et de détruire ainsi le terreau propice à l’EIIL.

Dialogue inter-syrien

Le gouvernement fédéral a profondément déploré que l’Arabie saoudite ait rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran. « Les relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran, aussi conflictuelles soient-elles, sont d’une importance primordiale pour le règlement des crises en Syrie, au Yémen ainsi que pour la stabilité de toute la région », a commenté le porte-parole allemand. Les représentants de l’opposition sont justement réunis en ce moment en Arabie saoudite pour préparer le dialogue inter-syrien prévu à la fin du mois à Genève.

Pratiques restrictives en matière d’autorisation

Les exportations d’armements sont un instrument de la politique étrangère et de sécurité. La situation des droits de l’homme et les conditions sur place et dans la région sont examinées au cas par cas. C’est sur cela que s’appuient les procédures d’autorisation.

Concernant les éventuelles exportations d’armements dans la Péninsule arabique, le gouvernement fédéral suit une ligne restrictive. Les armes de combat et les chars d’assaut ou les armes utilisées à des fins répressives comme le G 36 ne sont pas autorisés. Le gouvernement fédéral n’a donc pas délivré d’autorisation par exemple pour l’exportation de G 36 à destination de l’Arabie saoudite.