Alep, un avertissement au monde

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Guerre civile syrienne Alep, un avertissement au monde

Les appels à l’aide des assiégés d’Alep sont un avertissement au monde, a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement fédéral. Trois heures de trêve par jour ne suffisent pas pour soulager la détresse des habitants. La Russie doit user de sa grande influence sur le président syrien.

Temps de lecture: 3 min.

Un homme, une femme et un enfant avec des bidons dans une rue d'Alep

Steffen Seibert : « Tuer et mourir doivent cesser à Alep »

Photo : picture alliance/AP Photo

Les appels à l’aide bouleversants des assiégés d’Alep sont un avertissement au monde, a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, avant d’ajouter : « Tuer et mourir doivent cesser à Alep. »

M. Seibert a mentionné notamment l’appel du Dr al-Khatib, qui s’est adressé directement à la chancelière fédérale Angela Merkel. Il fait partie de la trentaine de médecins restés dans la ville pour tenter de sauver des vies dans des circonstances indescriptibles. « La chancelière fédérale entend ces appels », a affirmé Steffen Seibert pendant la conférence de presse gouvernementale de lundi.

Pas de compromis mais du cynisme

Trois heures de répit par jour ne suffisent pas pour soulager la détresse des habitants d’Alep, a dit le porte-parole du gouvernement fédéral en faisant allusion à la proposition faite tout récemment par la Russie. « Cela doit ressembler à un compromis mais c’est en réalité du cynisme », a-t-il constaté.

En effet, tout le monde sait que cette pause humanitaire n’est en aucun cas suffisante pour réellement permettre l’approvisionnement de la population désespérée. Tous les experts en aide humanitaire, la Croix-Rouge internationale par exemple, le disent : pour ce faire, une pause nettement plus longue est nécessaire.

La responsabilité de la Russie est engagée

« La Russie est appelée à user de sa grande influence sur le président syrien », a insisté M. Seibert, d’autant plus que les couloirs qu’elle voulait ouvrir pour permettre aux civils de quitter la ville soit n’ont pas été ouverts soit se sont révélés inefficaces.

Le porte-parole a poursuivi en disant que le président syrien et son partenaire russe ne devaient pas se soustraire à ces minima humanitaires. Les habitants d’Alep vont-ils continuer à mourir ou, après des mois de souffrances, pourront-ils enfin obtenir de l’aide et espérer à nouveau ? La décision est entre les mains de Bachar al-Assad et de Moscou.

Accès à Alep

La ville d’Alep doit être librement approvisionnée en denrées alimentaires et biens médicaux. « Nous avons besoin au moins du cessez-le-feu limité que les Nations Unies s’efforcent actuellement d’obtenir au prix d’efforts intenses, sans succès jusqu’à présent », a déclaré M. Seibert.

Il est bon que le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, soit en déplacement en Russie pour s’entretenir avec son homologue notamment de cette très grave situation d’urgence de la population d’Alep. Avant même le début de la rencontre, M. Steinmeier s’était prononcé en faveur de tels couloirs humanitaires.

Des perspectives pour la Syrie entière

Dans une interview au « Welt am Sonntag », le ministre fédéral des Affaires étrangères avait plaidé auparavant en faveur d’accès humanitaires à Alep. Le gouvernement fédéral se concerte à l’heure actuelle avec l’ONU, les États-Unis et la Russie pour savoir comment fournir l’aide dont Alep a besoin de toute urgence, avait-il déclaré au journal.

Selon lui, il faut parvenir à une solution syrienne globale car « ce n’est pas la tentative de résoudre le conflit par la voie de la négociation qui nous a mis dans cette posture tragique mais l’illusion que le conflit puisse être résolu par des moyens militaires ».

Avec près d’un milliard de dollars, l’Allemagne est le premier fournisseur d’aide humanitaire à la Syrie en 2016. À Alep, Berlin soutient notamment des hôpitaux et l’approvisionnement en électricité, indispensable pour les pompes à eau. Le gouvernement fédéral participe par ailleurs avec les Nations Unies à l’approvisionnement en denrées alimentaires. Il finance aussi des mesures humanitaires dans d’autres régions de la Syrie et dans les pays voisins.

Des succès dans la lutte contre l’« emprise meurtrière de l’EI »

Des exemples comme la ville de Manbidj, située à la frontière turco-syrienne, montrent qu’il est possible de mettre un terme à l’emprise meurtrière de l’organisation État islamique, a déclaré M. Seibert. Cette ville vient s’ajouter aux villes en Syrie et en Iraq où l’on est parvenu à faire cesser cette tyrannie.

« Manbidj prouve qu’il est possible de refouler l’EI, de priver cette organisation de son auréole de gloire », a-t-il constaté, avant de mentionner dans ce contexte les forces locales terrestres et le soutien aérien fourni par la coalition internationale contre l’organisation État islamique.