Renforcer la souveraineté de l’Ukraine

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Petro Porochenko en visite à Berlin Renforcer la souveraineté de l’Ukraine

Angela Merkel a assuré maintenir le soutien apporté à l’Ukraine. « Le paquet de Minsk est le chemin que nous voyons pour parvenir à un règlement pacifique », a-t-elle déclaré à l’issue de son entretien avec le président ukrainien Petro Porochenko. La chancelière n’envisage de nouvelles sanctions contre la Russie que « si nécessaire ».

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s'entretient avec le président ukrainien Petro Porochenko

L'application des accords de Minsk était au centre de l'entretien de Mme Merkel et M. Porochenko

Photo : Bundesregierung/Steins

Mme Merkel a exprimé son « grand respect » aux dirigeants ukrainiens pour leurs efforts déployés en faveur d’un avenir pacifique en Ukraine. Après un échange de vues approfondi à la Chancellerie fédérale, elle a confirmé au président ukrainien que son pays lui maintenait son soutien.

Anniversaire de l’annexion de la Crimée

À l’occasion de l’anniversaire de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie, la chancelière allemande a dit clairement : « Je tiens à insister encore une fois sur le fait que nous ne l’oublierons pas, et ce parce que cet événement a remis en cause l’ordre de paix européen. » Et Mme Merkel d’ajouter : « Mais il est bien entendu tout naturel, et pour cette raison précisément, important que nous œuvrions pour une issue pacifique et que nous ne relâchions pas nos efforts avant le plein rétablissement de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »

Des éléments de résolution du conflit

Les tentatives de règlement englobent bien entendu la Crimée, mais au quotidien tout spécialement les régions de Louhansk et Donetsk. Dans ce contexte, l’Allemagne s’appuie sur trois éléments fondamentaux. Premièrement, elle soutient l’Ukraine. Deuxièmement, elle fait pression pour aboutir à une solution pacifique et diplomatique du conflit. Troisièmement, elle est prête à prendre, si nécessaire, de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie.

Ces sanctions ne sont cependant pas une fin en soi, a souligné la chancelière. « Nous n’en voulons pas mais si c’est inévitable, il faudra bien les appliquer. » Mme Merkel a donc précisé vouloir parler davantage de la mise en œuvre intégrale des accords de Minsk et moins de la prise de nouvelles sanctions.

À la lumière des nouveaux développements, l’Union européenne devra néanmoins, le cas échéant, décider d’autres sanctions, a-t-elle poursuivi. Elle a rappelé encore une fois à cet égard les causes du conflit, à savoir que c’est la Russie qui, enfreignant le mémorandum de Budapest de 1994, a violé l’intégrité territoriale de l’Ukraine souveraine.

Jeudi et vendredi, le Conseil européen se réunira à Bruxelles. La situation en Ukraine sera également au menu de cette réunion.

Minsk reste difficile à mettre en œuvre

Il n’empêche que la marche à suivre actuelle prévoit de faire le maximum pour que les accords de Minsk soient respectés. « L’application des accords s’avère compliquée et le cessez-le-feu n’est toujours pas respecté », a critiqué la chancelière.

Il importe maintenant de rendre le retrait des armes lourdes vérifiable. « De ce point de vue, d’énormes lacunes persistent du côté des séparatistes en ce qui concerne la spécification, le contrôle et le libre accès des observateurs de l’OSCE aux régions concernées. » La chancelière a remercié les collaborateurs de l’OSCE qui opèrent sur place, faisant remarquer qu’ils « font leur travail dans des conditions difficiles ».

En dehors du cessez-le-feu et du retrait des armes lourdes, il est essentiel que l’aide humanitaire puisse enfin démarrer. « Malheureusement, la Croix-Rouge internationale n’a pas encore réussi jusqu’ici à accéder suffisamment aux régions de Donetsk et de Louhansk. Il faut que cela s’améliore », a martelé Mme Merkel.

Soutien de l’Allemagne à l’Ukraine

Par ailleurs, l’Allemagne soutient le travail du groupe de contact trilatéral composé de représentants d’Ukraine, de Russie et des séparatistes sous la conduite de l’OSCE, a assuré la chancelière, tout en insistant sur le fait que les échanges de prisonniers devaient progresser. « Lorsque le retrait des armes lourdes sera certifié, le cessez-le-feu pleinement respecté et les détenus relâchés, alors nous aurons bien sûr de meilleures possibilités de faire avancer le processus politique », a-t-elle conclu.

La chancelière a expliqué qu’elle s’était entretenue avec le président Porochenko de la loi sur le statut des régions ukrainiennes, qui doit être adoptée prochainement, mais aussi de la situation économique. L’enjeu est en particulier de « bien mettre en œuvre » le programme du FMI. Sur ce plan aussi, « l’Allemagne est prête à fournir son aide », a réaffirmé Mme Merkel.

Pas d’alternative à Minsk

Angela Merkel a rappelé en outre les prestations anticipées fournies par l’Ukraine, lesquelles ont permis d’aboutir aux accords de Minsk en septembre 2014 et d’adopter en février 2015 l’ensemble de mesures en vue de l’application de ces accords. Le paquet de Minsk est « le chemin qui mène à un règlement pacifique, c’est pourquoi nous y restons fidèles », a souligné Mme Merkel.

« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir – et je peux en dire autant de la France – pour donner une chance à cette possibilité de règlement pacifique, même si nous avons encore beaucoup de travail devant nous. » Et Mme Merkel a ajouté qu’au vu des expériences faites entre le 12 février et aujourd’hui, il fallait s’attendre à ce que cela soit le cas.

Le président ukrainien Petro Porochenko séjourne depuis dimanche en Allemagne. Il s’est tout d’abord rendu à Dresde où il a parlé avec des soldats ukrainiens blessés pendant les combats. Lundi matin, il a été reçu par le président fédéral Joachim Gauck. Des entretiens avec le président du Bundestag, Norbert Lammert, et la ministre fédérale de la Défense, Ursula von der Leyen, figuraient au programme de l’après-midi.