La chancelière fédérale Angela Merkel a souligné au Bundestag que l'Allemagne devait aller de l’avant dans le dossier des réfugiés. C'est la seule manière de trouver une solution européenne, a-t-elle indiqué. La chancelière considère aussi que la politique financière solide du gouvernement fédéral constitue une bonne base pour répondre aux défis actuels.
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Lors du débat général au Bundestag, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné que l'économie était forte et que l'Allemagne se portait bien, et ce, grâce à la politique financière et budgétaire solide. Faisant référence à l'augmentation des coûts de la prise en charge des réfugiés, la chancelière a réaffirmé l'objectif, inscrit à la programmation financière à moyen terme, de ne pas contracter de nouvelles dettes. Selon Angela Merkel, « des finances solides contribuent à ce que nous puissions réagir à de nouveaux défis surgissant soudainement ».
Depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais un nombre aussi important de personnes en fuite n'avait été recensé, a affirmé Mme Merkel. Jusqu'à 800 000 réfugiés ou demandeurs d'asile arriveront cette année chez nous, a indiqué la chancelière, ajoutant que l'Allemagne apportait de l'aide.
À présent, il s'agit tout simplement de « se mettre à la tâche et d'éliminer tous les obstacles concrets ». Ainsi, une cohabitation pacifique avec les personnes arrivant en Allemagne sera possible. Il est clair que « nous ne pourrons pas simplement continuer comme avant », a souligné Mme Merkel.
La Fédération remplit ses engagements en prenant en charge six milliards d'euros supplémentaires pour l'année prochaine, dont la moitié ira aux Länder et aux communes. L'Allemagne peut venir à bout de cette tâche financièrement, car la conjoncture allemande est robuste malgré les risques inhérents à l'économie mondiale, et la demande intérieure est bonne, a dit la chancelière.
Mme Merkel a abordé les causes des flux de réfugiés, comme la situation instable dans des pays tels que la Syrie et l'Iraq. Elle a rappelé le soutien de l'Allemagne à la formation de 3 000 membres des forces de sécurité iraquiennes. La lutte contre l'État islamique(EI) demeure aussi l'un des grands défis, selon la chancelière, qui a également rappelé que certains des combattants de l'EI venaient aussi d'Allemagne et d'autres pays européens.
Ainsi, les conflits qui se déroulent aux portes de l'Europe nous rejoignent, a affirmé Mme Merkel. Cela a pour conséquence que jusqu'à 800 000 réfugiés ou demandeurs d'asile arriveront cette année chez nous. Les terribles images d'enfants morts, les destins horribles d'hommes et de femmes mettent en évidence la responsabilité qui nous incombe, selon la chancelière.
Mme Merkel a remercié à ce titre la marine allemande qui a déjà sauvé plus de 7 200 réfugiés en Méditerranée. La question des réfugiés est un défi national. « De la même façon que nous avons rapidement réagi face à la crise financière, nous réagissons face à ce nouveau défi », a déclaré la chancelière. Dès octobre, un ensemble de mesures doit être adopté au Bundestag.
Angela Merkel a exigé dans le même temps une réponse européenne aux flux de réfugiés, car ce n'est pas au niveau national qu'une solution sera trouvée. Une répartition contraignante des réfugiés selon des critères justes s'avère nécessaire. C'est pourquoi l'on ne peut pas non plus fixer de limites en matière d'accueil de demandeurs d'asile. Cela constitue un défi pour chaque État européen. Si l'Europe échoue sur la question des réfugiés, cela causera la perte d'une impulsion fondatrice décisive de l'UE, a déclaré la chancelière.
Il importe également d'améliorer la coopération avec les États africains et la Turquie. En tant que pays voisin de la Syrie, la Turquie assume beaucoup de responsabilités. Et une chose est sûre, c'est que la situation en Syrie, en Érythrée et en Iraq ne changera pas en une nuit. Il existe ainsi un lien net entre politique intérieure, politique étrangère et politique de développement.
La chancelière fédérale a cité les défis fondamentaux suivants :
Mme Merkel s’est montrée convaincue que l’Allemagne doit aller de l'avant pour trouver des solutions européennes. Le défi est de longue durée et de taille. Elle est cependant plus que jamais confiante que l'Allemagne y parviendra.