• Conflit ukrainien
• Les réformes renforcent la cohésion sociale
• Éducation et recherche
• Retraite et soins de longue durée
• Énergie
• Infrastructures de transport
• Proche-Orient
• Relations germano-américaines
• Une plus grande responsabilités internationale de l'Allemagne

La chancelière fédérale Angela Merkel a dressé un bilan positif du travail du gouvernement de la grande coalition depuis son entrée en fonction.

Au sujet du crash aérien en Ukraine, elle a déclaré : « Une enquête indépendante doit être lancée le plus rapidement possible. »

La chancelière a abordé la catastrophe aérienne survenue dans l'Est ukrainien dès le début de la conférence de presse. « Je suis en pensée avec les familles des victimes. » Quatre Allemands figurent parmi celles-ci. Mme Merkel a eu un entretien téléphonique avec le premier ministre néerlandais Mark Rutte et lui a présenté ses condoléances, car les Pays-Bas déplorent de très nombreuses victimes.

À présent, il s'agit de faire en sorte que la catastrophe fasse l'objet d'une enquête indépendante le plus rapidement possible. Selon des indices, l'appareil aurait été abattu.

Conflit ukrainien

Mme Merkel a appelé la Russie et le président russe à apporter une contribution en vue d'une solution politique au conflit. Un cessez-le-feu bilatéral demeure la condition d'une désescalade. Mme Merkel a souligné qu'il n'y avait pas d’autre choix possible.

Elle a également constaté qu'aucune désescalade n'avait eu lieu jusqu'ici. Le geste de bonne volonté du président ukrainien Petro Porochenko, qui avait proclamé un cessez-le-feu unilatéral, n'a pas été mis à profit. La paix ne sera possible que si les séparatistes et le gouvernement ukrainien entrent en dialogue. Lors du dernier Conseil européen de Bruxelles, un nouveau pas a été franchi dans la qualité des sanctions à l'encontre de la Russie. À présent, les mesures restrictives peuvent être étendues aux entreprises impliquées dans les activités en Crimée et la déstabilisation du pays.

Selon elle, les événements récents en Ukraine nous rappellent à quel point nous avons de la chance de vivre dans la paix et la liberté en Allemagne.

Les réformes renforcent la cohésion sociale

Au sujet de la politique intérieure, la chancelière a déclaré : « Nous avons déjà accompli beaucoup au cours des derniers huit mois. » À titre d'exemples, elle a cité la réforme de la loi sur la priorité aux énergies renouvelables, le salaire minimum, la réforme de la retraite et l'augmentation des ressources affectées à l'éducation et aux infrastructures en Allemagne. « Ce sont des réformes importantes qui renforcent la cohésion sociale. » En outre, il s'agit de projets qui favorisent l'innovation.

Pour l'avenir, il importe en particulier d'avoir un budget équilibré. « Nous avons présenté pour 2015 un budget équilibré pour la première fois en 46 ans. » Les données économiques pour la période à venir sont très positives, a-t-elle indiqué. Il pourrait en découler des perspectives d'avenir optimistes. « Beaucoup de choses ont déjà été mises en route », selon Mme Merkel. Cependant, de nombreuses tâches restent à accomplir dans les prochaines années.

La chancelière a mentionné tout spécialement la mise en œuvre, avec les Länder, des mesures favorisant l'accès des enfants de familles défavorisées à l'éducation (connues sous le nom de « Bildungspaket »). La réforme de l'aide au financement des études (BAföG), l'agenda numérique avec le développement des réseaux à large bande, les infrastructures de transport, y compris le développement d'un système de péage routier, ainsi que les tâches à accomplir au sein de l'Union européenne et la présidence du G7 constituent également des chantiers importants. Mme Merkel s'est cependant dite confiante que « nous parviendrons à les relever dans l'avenir, comme nous l'avons fait dans le passé ».

Éducation et recherche

Dans le domaine de l'éducation, c'est la mise en œuvre, avec les Länder, des mesures du « Bildungspaket » de six milliards d'euros et la modification de la Loi fondamentale en ce qui concerne le financement des universités qui sont à l'ordre du jour. Au sujet de la réforme de l'aide au financement des études, Mme Merkel a en outre rappelé que « la prise en charge du BAföG par la Fédération contribue à ce que tous les paliers de notre État conservent leur capacité d'action. »

C'est grâce à ses innovations que l'Allemagne sera en mesure de faire face à l'avenir. Voilà pourquoi le prochain « entretien sur l'avenir », qui réunira les partenaires sociaux au château de Meseberg le 2 septembre, et le « dialogue sur l'innovation » prévu le 13 octobre seront axés sur cette thématique.

L'Allemagne entend lutter à plusieurs niveaux à la fois contre la pénurie d'experts. Ainsi, le prochain sommet sur l'intégration accordera une importance particulière au thème de la formation des immigrants.

Dans le domaine de la recherche, a expliqué Mme Merkel, la Fédération continue de garantir une augmentation annuelle des ressources allouées aux instituts de recherche extra-universitaires dans le cadre du Pacte pour la recherche et l'innovation. La Fédération se chargera aussi à l'avenir de la contribution fournie auparavant par les Länder.

Retraite et soins de longue durée

Mme Merkel a souligné que la retraite à 67 ans continuait de s'appliquer. La réforme de la retraite permet aux salariés ayant travaillé pendant 45 ans de partir à la retraite plus tôt, à savoir à 63 ans. Il s'agit là d'une réglementation transitoire. En effet, l'âge de départ sera ensuite progressivement relevé à 65 ans.

« Concernant le système des soins, nous avons décidé d'introduire la réserve démographique », a déclaré Mme Merkel. Cette initiative ne suffira pas à long terme, mais elle est un premier pas indiquant clairement que le domaine des soins est particulièrement concerné par l'évolution démographique.

Énergie

La chancelière fédérale a également parlé de la réforme de la loi sur la priorité aux énergies renouvelables (EEG), qui constitue un autre projet marquant pour l'avenir. La loi a été approuvée par le Parlement et doit entrer en vigueur le 1er août.

Le tournant énergétique reste un thème permanent, a souligné Mme Merkel. Dans ce domaine, il est question surtout d'efficacité énergétique, du développement des réseaux et de la poursuite de la promotion des énergies renouvelables en conformité avec les normes de l'UE.

Infrastructures de transport

Concernant la taxation des voitures particulières pour l'usage des infrastructures routières, la chancelière a indiqué que cette mesure devait être conforme au droit européen et ne pas représenter une surcharge pour les conducteurs allemands. C'est ce que prévoit l'accord de coalition. La généralisation de cette taxe à toutes les routes du pays présente l'avantage de parer aux risques de trafic d'évitement.

« Je ne vois pas en quoi cela mettrait en danger la communauté européenne », a-t-elle ajouté. Le projet fait l'objet d'une étroite concertation avec la Commission européenne. En cas d'approbation par l'UE, les éventuelles plaintes de pays voisins tels que l'Autriche et les Pays-Bas s'avéreront inutiles.

Proche-Orient

Y compris dans le contexte de la toute récente offensive terrestre d'Israël dans la bande de Gaza, Mme Merkel a réaffirmé comprendre Israël. La chancelière fédérale a constaté que, malgré l'initiative égyptienne, aucune trêve n'avait pu être conclue jusqu'ici. Elle a souligné que tout pays a le droit de se défendre lorsqu'il est attaqué.

L'Allemagne est présente aux côtés d'Israël lorsqu'il s'agit de son droit de légitime défense. La nouvelle dimension dans l’armement des islamistes radicaux du Hamas est inquiétante, a affirmé Mme Merkel. Le gouvernement fédéral demeure convaincu qu'il faut parvenir à une solution à deux États pour la région.

Relations germano-américaines

La chancelière fédérale a souligné que les États-Unis et l'Allemagne étaient liés par un partenariat solide. Les États-Unis sont le plus important allié de l'Allemagne. Des divergences de vues existent néanmoins en ce qui concerne la coopération des services de renseignement.

Cependant, il est important que l'UE et les États-Unis continuent à coopérer étroitement. La chancelière fédérale a donné comme exemple les négociations avec l'Iran sur le nucléaire ainsi que le Proche-Orient. Elle a ajouté que la confiance perdue devait être rétablie grâce à un dialogue et des concertations. Le cyber-dialogue constitue un « fil de dialogue » qui doit être exploité.

La chancelière a souligné que les intérêts de l'Allemagne en matière de sécurité étaient servis par la nécessaire coopération entre les services de renseignement : « En politique, on constate souvent l'importance d'un travail de longue haleine. Nous voulons maintenir notre ordre juridique et défendre nos intérêts. » La promotion des intérêts allemands en matière de sécurité n'est pas possible sans la coopération avec d'autres services de renseignement. « Et nous ne devons pas oublier que les États-Unis ne sont pas le seul pays intéressé à obtenir des informations provenant d'Allemagne », selon la chancelière.

Une plus grande responsabilités internationale de l'Allemagne

La chancelière fédérale a salué le débat en cours portant sur une plus grande responsabilité de l'Allemagne dans la politique étrangère. « Il est important et pertinent, car il n'est pas seulement mené dans la sphère politique, mais aussi au niveau de la société », a affirmé Mme Merkel. L'Allemagne ne pourra vivre à long terme dans la paix et la démocratie que si nous nous occupons des foyers de crise ailleurs. La présence croissante de l'Allemagne en politique extérieure témoigne de l'engagement de l'Allemagne.

L'Allemagne fait partie des plus grands contributeurs au budget des Nations Unies et elle accorde beaucoup d'importance aux activités multilatérales et aux projets européens. L'Allemagne ne peut se porter bien à long terme que si l'Europe se porte bien, a affirmé la chancelière.

Après son entrée en fonction en 2005, la chancelière fédérale a donné sa première conférence de presse estivale devant la Conférence de presse fédérale (BPK) en 2006. Pour les journalistes de la capitale, la traditionnelle conférence de presse estivale constitue une bonne occasion de poser des questions à la chancelière avant son départ en vacances. Association des correspondants parlementaires , la Conférence de presse fédérale existe depuis 1949.