Le Traité de l’Élysée : un symbole d’amitié

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Relations franco-allemandes Le Traité de l’Élysée : un symbole d’amitié

Il y a 60 ans, l’amitié franco-allemande était scellée par deux signatures : celle de Konrad Adenauer, chancelier de la République fédérale d’Allemagne, et celle de Charles de Gaulle, président de la République française. Depuis, le Traité de l’Élysée symbolise des relations binationales fortes en politique et dans la société.

Temps de lecture: 4 min.

Le chancelier allemand (à g.) et le président français (à dr.) après la signature du Traité de l’Élysée

Le chancelier fédéral Konrad Adenauer (à g.) et le président français Charles de Gaulle signent le Traité de l’Élysée le 22 janvier 1963

Photo : Gouvernement fédéral /Schwahn

Aux 19e et 20e siècles, le voisinage franco-allemand est marqué par de forts contrastes. En raison des conflits militaires et politiques croissants, une hostilité durable s’installe entre les deux pays. Napoléon règne sur les territoires allemands jusqu’en 1813. Après la défaite de la France qui met fin à la guerre franco-allemande, l’Empire allemand est proclamé en 1871 à Versailles lors d’une cérémonie humiliante pour la France.

L’annexion de l’Alsace-Lorraine constitue également une humiliation pour la France et fait naître en France un climat anti-germanique.

Des périodes de conflits armés

La persistance de l’antagonisme franco-allemand ainsi que les désastreuses erreurs de calcul dans les systèmes d’alliance opposés conduisent à la Première guerre mondiale qui se terminera en 1918 par la défaite de l’Allemagne et de ses alliés.

21 ans plus tard, lorsque le Reich national-socialiste d’Adolf Hitler envahit la Pologne, la Grande-Bretagne et la France lui déclarent la guerre en septembre 1939. Des soldats allemands occupent la partie nord de la France et Paris, tandis que le régime de Vichy sous Pétain collabore avec Hitler.

La France est libérée par les Alliés en 1944, l’Allemagne capitule en mai 1945.

Sur la voie du Traité de l’Élysée

Après la fin de la guerre, une réconciliation entre les deux pays voisins semble tout d’abord inconcevable. En 1958, lorsque Charles de Gaulle, alors premier ministre avant de devenir président de la République française, invite le chancelier fédéral Konrad Adenauer en privé dans sa maison de campagne, cela est perçu comme un geste historique unique. L’objectif : relancer les relations franco-allemandes dans les domaines culturel, économique et politique.

Le processus d’unification bilatéral sert de moteur à l’unification européenne et au processus d’intégration qui a débuté en 1957 avec les Traités de Rome et l’institution de la Communauté économique européenne (CEE).

Le chancelier fédéral Konrad Adenauer et le président français Charles de Gaulle debout côte à côte dans la cathédrale de Reims

Le chancelier fédéral Konrad Adenauer (à g.) et le président français Charles de Gaulle (à dr.) le 8 juillet 1962 pendant la messe de l’amitié en la cathédrale de Reims

Photo : Gouvernement fédéral/Steiner

Au cours d’une émouvante messe de réconciliation dans la cathédrale de Reims, lieu de couronnement des rois de France pendant des siècles, Konrad Adenauer et le général de Gaulle expriment publiquement l’amitié franco-allemande : dès lors, la voie est tracée qui mènera au traité d’amitié franco-allemand signé le 22 janvier 1963 au Palais de l’Élysée.

Du traité d’amitié à la réconciliation

En signant le Traité de l’Élysée, les deux dirigeants marquent une étape décisive dans l’histoire de l’Europe. Ils posent la première pierre de la future intégration européenne et d’une étroite coopération bilatérale, entrant ainsi dans l’histoire en tant que figures politiques de la réconciliation européenne.

Le traité prévoit la création d’un mécanisme de consultations avec des rencontres régulières à tous les niveaux politiques. Par ailleurs, les gouvernements sont tenus de resserrer leur concertation dans les domaines de la politique étrangère, européenne et de défense, mais aussi de l’éducation et de la jeunesse.

Ainsi est créé par exemple l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ), qui a permis à ce jour à des millions d’enfants et d’adolescents des deux pays de participer à plus de 320 000 programmes d’échanges.

Un partenariat dans une Europe moderne

Entièrement placé sous le signe de la réconciliation et de la rencontre, le Traité de l’Élysée scelle l’amitié franco-allemande. Désormais, les deux pays et leurs populations travailleront ensemble dans un climat de confiance. Depuis la signature du traité, une étroite collaboration politique et amicale s’est développée qui reste soucieuse de faire avancer le projet européen.

L’ancien chancelier fédéral allemand Helmut Schmidt et l’ancien président de la République française Valéry Giscard d’Estaing en conversation sur un divan de l’Élysée

Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing en 1978 au Palais de l’Élysée

Photo : Gouvernement fédéral/Reinecke

Dès les années 1970, le président Valéry Giscard d’Estaing et le chancelier Helmut Schmidt s’engagent en faveur de la création du Conseil européen et d’un Système monétaire européen pour la Communauté européenne (CE). Ils fondent en outre un événement qui aujourd’hui encore a lieu chaque année : le sommet économique mondial.

Helmut Kohl et François Mitterrand debout main dans la main devant des couronnes mortuaires

Symbole de la réconciliation sur un ancien champ de bataille : le 22 septembre 1984, le chancelier fédéral Helmut Kohl (à dr.) et le président François Mitterrand commémorent à Verdun les défunts des deux guerres mondiales

Photo : Gouvernement fédéral/Schulze-Vorberg

La réunification allemande a lieu au cours de la période de coopération étroite entre le chancelier Helmut Kohl et le président François Mitterrand.

L’Allemagne et la France entendent continuer à assumer des responsabilités communes et à faire avancer l’intégration européenne. À l’occasion du 55ème anniversaire du Traité de l’Élysée en janvier 2018, Emmanuel Macron et Angela Merkel conviennent pour cela d’élaborer un nouveau traité.

Signé en 2019 dans la salle des couronnements de l’Hôtel de ville d’Aix-la-Chapelle, le Traité d’Aix-la-Chapelle complète le Traité de l’Élysée.

Pour le 60ème anniversaire de la signature du Traité de l’Élysée, le chancelier fédéral Olaf Scholz se rend à Paris accompagné de l’ensemble de son gouvernement. Des entretiens bilatéraux entre homologues viendront s’ajouter au Conseil des ministres franco-allemand. Les discours prononcés par Emmanuel Macron et Olaf Scholz à la Sorbonne constitueront un moment fort de ces célébrations.

Le Traité d’Aix-la-Chapelle vise à renforcer la coopération dans le domaine de l’intégration économique ainsi que la coopération entre les sociétés civiles. Il prévoit par ailleurs d’élargir la coopération en matière de politique étrangère, de défense, de sécurité et de développement. Il met l’accent sur les défis mondiaux au 21ème siècle, la compétitivité des deux pays et des questions d’avenir telles que la lutte contre le changement climatique, l’environnement, la santé et le développement durable.