La langue est la clé du monde

  • Page d'accueil
  • Archives

  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Programme fédéral « Sprach-Kitas » La langue est la clé du monde

Un bon développement linguistique est crucial pour que les enfants puissent accéder à la meilleure éducation possible. C’est la raison pour laquelle le gouvernement fédéral encourage de plus en plus les « Sprach-Kitas », des crèches ou jardins d’enfants linguistiques spécialisés. Après la pandémie, il devrait y en avoir 1 000 de plus. Un exemple du Bade-Wurtemberg montre ce qu’est une « Sprach-Kita » et à quel point un dialogue intensif est important dans la vie quotidienne des enfants.

Temps de lecture: 6 min.

Photo dans une salle de groupe d’un jardin d’enfants. Au premier plan, un garçon qui rit.

La Fédération finance l’embauche d’un spécialiste supplémentaire pour chaque Sprach-Kita.

Photo : Darius Ramazani

Enfin, des rires d’enfants résonnent à nouveau dans les locaux de la Kita « Brunnenwiesentraße 14 » à Sindelfingen. À partir de cette semaine, l’activité régulière reprend pour la centaine de filles et de garçons qui remplissent de vie l’établissement. Trois enfants d’âge préscolaire se sont rassemblés dans la cour. Gabriele Probst-Liebig observe attentivement la façon dont ces enfants de 6 ans communiquent, en accordant une attention particulière à la prononciation et au vocabulaire. L’éducatrice est soulagée que la longue période d’accueil d’urgence soit terminée : « La pandémie de Covid-19 a poussé de nombreuses familles jusqu’à leurs limites », dit-elle.

Conséquences de la pandémie sur le développement linguistique
La pandémie a également été une période difficile en ce qui concerne le développement linguistique des enfants. Pour les enfants qui parlent une langue autre que l’allemand à la maison, « une période très difficile » commence maintenant, selon Mme Probst-Liebig. « Ils doivent d’abord s’habituer au fait que chez nous – avec tout le respect dû à la langue de la famille –, la langue parlée est l’allemand », souligne-t-elle. La spécialiste du langage a aussi du pain sur la planche. En effet, la proportion d’enfants issus de familles immigrées est élevée dans la Kita: les enfants qui la fréquentent parlent 26 langues maternelles différentes.

Chaque enfant a besoin d’impulsions

En réalité, chaque enfant a besoin d’un soutien linguistique intensif, qu’il soit issu de l’immigration ou non. « Même les enfants qui sont bien développés sur le plan linguistique ont besoin d’impulsions pour avancer », fait valoir Mme Probst-Liebig. L’important est qu’ils pratiquent l’interaction et la communication. « Le but du soutien linguistique est une plus grande égalité des chances. Chaque enfant doit pouvoir suivre son propre parcours éducatif avec succès », déclare Mme Probst-Liebig.   

Le programme fédéral finance l’embauche de spécialistes supplémentaires

L’éducatrice diplômée de 59 ans, spécialisée dans le travail avec les personnes souffrant de troubles du langage, a une longue expérience dans l’accompagnement linguistique des enfants. Elle a travaillé dans des centres d’intervention précoce et dans le domaine de l’orthophonie et a également suivi une formation de multiplicatrice pour l’enseignement linguistique. Depuis 2018, elle travaille en tant que spécialiste supplémentaire à la Kita Brunnenwiesenstraße 14. Son poste est financé par le programme fédéral « Sprach-Kitas ».

Grâce au programme fédéral « Sprach-Kitas: Weil Sprache der Schlüssel zur Welt ist » (« Crèches et jardins d’enfants linguistiques : parce que la langue est la clé du monde »), le ministère fédéral de la Famille encourage depuis 2016 l’enseignement linguistique dans les crèches. Le programme s’adresse principalement aux établissements fréquentés par une proportion supérieure à la moyenne d’enfants ayant des besoins de soutien linguistique. La Fédération finance l’embauche d’un spécialiste supplémentaire pour chaque Sprach-Kita. Outre l’éducation linguistique au quotidien, l’accent est mis sur la pédagogie inclusive, la coopération avec les familles et l’utilisation des médias numériques.

En Allemagne, plus de 6 000 établissements bénéficient du financement fédéral ; environ un établissement sur dix est une Sprach-Kita, ce qui permet à près d’un demi-million d’enfants d’avoir accès à un soutien linguistique supplémentaire. Dans le cadre du nouveau Programme d’action de rattrapage post-Covid du gouvernement fédéral, il est prévu d’octroyer ce statut à 1 000 établissements supplémentaires.    

Accompagner et soutenir l’ensemble de l’équipe

Dans son travail quotidien, Gabriele Probst-Liebig conseille, accompagne et soutient toute l’équipe de la Kita de Sindelfingen, notamment en ce qui concerne le développement linguistique des enfants. Le fait de ne pas avoir la responsabilité des enfants au quotidien en raison de son statut de spécialiste supplémentaire représente un avantage pour elle. Cela la libère pour son travail au sein du programme « Sprach-Kitas ».
Ainsi, Mme Probst-Liebig va dans les différents groupes et observe comment le soutien linguistique aux enfants est mis en œuvre : est-ce que, par exemple, suffisamment d’occasions d’employer le langage sont utilisées à des fins d’éducation linguistique? « Je suis attentive aux besoins et aux signes des enfants. Est-ce que certains d’entre eux ne sont pas inclus, ou ne suivent pas ? », explique Mme Probst-Liebig. Ensuite, elle discute de ses observations avec les éducateurs des différents groupes. D’autres jours, elle joue un rôle actif et fait la démonstration de manières dont on peut travailler avec les enfants. Cela fournit des impulsions importantes aux autres éducateurs.  

Dialogue attentif et échange intensif

« Favoriser et maintenir une attitude attentive de dialogue chez les autres éducateurs représente un fondement important de mon travail », souligne Gabriele Probst-Liebig. Le dialogue attentif et l’échange intensif revêtent une importance particulière pour elle. « Tout le travail des Sprach-Kitas consiste à créer un environnement d’échange. Chez nous, cela s’applique à toutes les interactions : entre les éducateurs et les enfants, avec les parents, et entre nous au sein de l’équipe. »

Maintien du contact avec les familles même pendant la pandémie

Le dialogue ne s’est pas arrêté pendant la longue fermeture de l’établissement en raison de la pandémie de Covid-19. Mme Probst-Liebig et les éducateurs ont régulièrement contacté les familles par téléphone. Au cours de ces conversations, ils voulaient savoir comment les parents et les enfants allaient, ce qui les préoccupait et de quel soutien ils avaient besoin. En outre, l’équipe de la Kita envoyait une lettre hebdomadaire à tous les parents pour les informer, par exemple, des règles sanitaires en vigueur.

Ce grand engagement est également remarqué par les parents, rapporte Sibylle Rehm-Haug, directrice de l’établissement. En particulier, les réactions au travail de Gabriele Probst-Liebig sont très positives, et pas seulement de la part des parents. « Elle occupe ici une position particulière en tant que spécialiste, et son point de vue extérieur est apprécié tant par le personnel éducatif que par les parents des enfants de la Kita », affirme Mme Rehm-Haug.

« Un programme précieux »

La directrice du jardin d’enfants se réjouit que la spécialiste du langage Gabriele Probst-Liebig fasse partie de son équipe. « Le programme "Sprach-Kitas" est extrêmement précieux pour notre travail, et ce n’est pas quelque chose que nous prenons pour acquis », souligne Sibylle Rehm-Haug. Elle souhaite maintenant ancrer les résultats du programme dans le concept de son établissement à long terme.

Pour ce faire, elle peut compter sur l’engagement de Gabriele Probst-Liebig, qui observe maintenant la communication entre deux filles du groupe des tout-petits. « L’objectif est que chaque enfant, peu importe d’où il vient et comment il grandit, puisse dire : "Je suis au cœur de l’action et pas seulement spectateur" », affirme Mme Probst-Liebig.

Afin de soutenir les enfants et les jeunes dans la période suivant la pandémie de Covid-19, le conseil des ministres fédéral a adopté début mai les points clés d’un programme d’action. Celui-ci prévoit des investissements de deux milliards d’euros cette année et l’année prochaine, entre autres pour le rattrapage des retards d’apprentissage et la promotion de l’éducation de la petite enfance. Dans le cadre du programme d’action, il est également prévu d’accorder à 1 000 établissements supplémentaires le statut de Sprach-Kita.