Rapport annuel sur la recherche et l‘innovation
« C’est une mine d’or pour nous et pour la suite de notre travail », a déclaré la chancelière Angela Merkel à propos du rapport annuel de la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation qui lui a été remis aujourd’hui. Il faut tirer parti de la crise du coronavirus pour aborder des grandes questions d’avenir avec encore plus de détermination, et agir rapidement.
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La numérisation et la protection du climat sont des sujets d’avenir essentiels, a souligné la chancelière fédérale Angela Merkel lors de la remise du rapport annuel 2021 de la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation. Pour que l’Allemagne sorte plus forte de la crise du coronavirus et pour stimuler l’innovation, le gouvernement fédéral a prévu un programme de relance et d’innovation de 60 milliards d’euros dans le cadre de son plan d’avenir.
IA – intelligence artificielle, technologies quantiques et de l’hydrogène
En plus de s’engager dans la numérisation et la protection du climat, le gouvernement fédéral mise notamment sur l’intelligence artificielle ainsi que sur les technologies quantiques et de l’hydrogène. Ici, l’enjeu est aussi « d’agir rapidement, l’argent ne doit pas mettre plusieurs années à arriver mais être vraiment débloqué le plus tôt possible », a mis en avant la chancelière.
De la marge de manœuvre grâce à une politique intelligente
Selon le président de la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation, Uwe Cantner, également professeur à l’université d’Iéna, les défis auxquels la politique allemande est confrontée en matière de recherche et d’innovation sont grands, et ce « indépendamment de la crise du coronavirus ». Mais l’Allemagne est aussi bien préparée : « La politique économique et financière intelligente des vingt dernières années nous a donné de la marge de manœuvre face aux grandes crises économiques, nous permettant de recourir rapidement à l’emprunt durant la pandémie de Covid-19 mais aussi de réaliser de vastes investissements pour l’avenir », estime-t-il.
Renforcer encore la position de l’Allemagne en tant que site d’innovation
Uwe Cantner a souligné que des choses avaient été mises en place récemment pour les technologies d’avenir importantes, et qu’il fallait « s’employer avec force à les faire avancer ». La Commission a salué le fait que le gouvernement fédéral promeuve de manière substantielle des secteurs tels que l’intelligence artificielle ainsi que les technologies quantique et de l’hydrogène. Pour Uwe Cantner, il s’agit d’un élément décisif « pour renforcer encore la position de l’Allemagne parmi les principaux sites d’innovation au niveau international ».
Siégeant à Berlin, la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation (EFI) conseille le gouvernement fédéral depuis 2008 en matière de politique scientifique et rédige un rapport annuel sur la recherche, l’innovation et les compétences technologiques allemandes.
Cinq priorités établies par les experts
La Commission a recommandé au gouvernement fédéral d’axer la future politique en matière de recherche et d’innovation sur cinq priorités essentielles. Ainsi, les grands défis de société et notamment les objectifs de développement durable doivent se voir accorder une importance particulière. Pour le développement de la prospérité, il est également crucial que l’Allemagne rattrape les retards technologiques qu’elle a accumulés et évite d’emblée d’en prendre dans de potentielles technologies clés.
Selon la Commission, pour atteindre ces objectifs, un pays pauvre en matières premières comme l’Allemagne doit disposer d’une solide base de travailleurs qualifiés. En ce qui concerne les investissements réalisés dans les entreprises privées, il est en outre important de renforcer la part consacrée à l’innovation. Enfin, l’agilité politique dans les domaines de la recherche et du développement est essentielle pour réussir les transformations sociales souhaitées.
L’Allemagne se rapproche de l’objectif des 3,5 %
D’après les calculs provisoires de l’Office fédéral de la Statistique, 109,5 milliards d’euros ont été investis en 2019 dans la recherche et le développement, ce qui représente 3,17 % du PIB.
L’Allemagne atteint ainsi encore une fois l’objectif de 3 % minimum du PIB fixé par la stratégie de croissance de l’UE « Europe 2020 ». Pour le président de la Commission d’experts pour la recherche et l’innovation Uwe Cantner, il s’agit d’une « réussite commune des activités privées de recherche et de développement et d’une politique ambitieuse de promotion à l’échelle nationale ».
Hausse de 72 % des dépenses de recherche-développement
Entre 2009 et 2019, les dépenses du gouvernement fédéral en matière de recherche et de développement ont augmenté au total de 72 %, a indiqué la chancelière. La part des dépenses de R&D étant passée de 2,9 % à 3,2 % du PIB entre 2014 et 2019, l’Allemagne s’est considérablement rapprochée de l’objectif des 3,5 % qu’elle veut atteindre d’ici 2025.
« Nous savons que nous avons fait de l’assez bon travail sur certains points », a déclaré Angela Merkel. Mais au vu de la dynamique de certains pays, on ne va pas loin avec seulement « de l’assez bon travail ». Alors, « on comprend que l’on ne pourra jamais en faire assez, et que dans le doute, il faut agir encore plus vite et avec encore plus de détermination ».