Aujourd’hui en conseil des ministres fédéral
Le nouveau plan d’action national pour la mise en œuvre du programme « Femmes, paix et sécurité » a été adopté mercredi par le gouvernement fédéral. La participation des femmes à la prévention des crises et aux processus de paix ainsi que la protection contre les violences sexuelles dans les zones de conflit seront à l’avenir encore renforcées.
Temps de lecture: 4 min.
Les femmes restent encore trop rarement impliquées dans les négociations de paix formelles. L’Allemagne s’engage donc dans les régions en crise, les organisations multilatérales et à l’échelon régional en faveur de la mise en œuvre du programme « Femmes, paix et sécurité » du Conseil de sécurité des Nations Unies (résolution 1325).
L’implication des femmes accroît les chances de paix durable
Entre 1992 et 2019, seuls 13 % en moyenne des négociateurs dans les processus de paix étaient des femmes, et ce, bien que des études aient démontré qu’une implication des femmes accroissait les chances de paix durable et menait à des accords contenant davantage de dispositions bénéficiant aux femmes aussi bien qu’aux hommes.
La mise en œuvre du programme « Femmes, paix et sécurité » vise à promouvoir les droits des femmes et à atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes, afin de contribuer à des sociétés plus pacifiques et plus stables.
Le troisième plan d’action du gouvernement fédéral pour la mise en œuvre du programme, désormais adopté, définit plusieurs priorités. Les quatre principaux domaines de ce programme sont la prévention des crises, la participation des femmes aux processus de paix, la protection contre les violences sexuelles et le soutien aux rescapés et le renforcement de la participation des femmes dans la gestion des crises. Le programme doit en outre être mieux connu en Allemagne comme dans le monde et bénéficier d’un meilleur ancrage dans le travail du gouvernement fédéral.
Répercussions négatives de la pandémie sur la situation des femmes dans les régions en crise
Le gouvernement fédéral a par ailleurs adopté aujourd’hui le rapport de mise en œuvre du « deuxième plan d’action pour les femmes, la paix et la sécurité » pour la période 2017 à 2020.
Ce rapport décrit les objectifs et mesures du gouvernement fédéral qui, dans le cadre multilatéral et bilatéral, mais aussi national, ont contribué pour la période de 2017 à 2020 à la mise en œuvre du programme « Femmes, paix et sécurité ». Il présente les évolutions cruciales dans ce domaine de la politique allemande en matière de paix et de sécurité, de politique de développement et d’aide humanitaire. Il porte également sur des défis actuels, tels que les tendances réactionnaires à l’échelle internationale concernant les droits des femmes et les incidences dramatiques de la pandémie de coronavirus sur la situation sociale et économique des femmes dans les régions en crise.
La résolution 1325 des Nations Unies a 20 ans
L’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 31 octobre 2000, de la résolution 1325 sur le rôle des femmes dans les processus de paix et de sécurité fut saluée comme un grand progrès : pour la première fois, le Conseil de sécurité confirmait que la participation des femmes était nécessaire à l’instauration et au maintien de la paix. Prévention des conflits, processus de paix et reconstruction étaient ainsi reconnus comme faisant partie des droits des femmes, et donc des droits humains. Et pour la première fois, le Conseil de sécurité affirmait clairement que les violences sexuelles et sexistes étaient un crime devant être systématiquement puni et éliminé.
Le programme « Femmes, paix et sécurité » (Women, Peace and Security - WPS) a pour objectif de créer des sociétés pacifiques et stables en promouvant les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes. En adoptant le 31 octobre 2000 la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, le Conseil de sécurité des Nations Unies reconnaissait pour la première fois la nécessaire participation des femmes à l’instauration et au maintien de la paix. La participation et la prise en compte dans la prévention des conflits, les processus de paix et la reconstruction étaient désormais considérées comme un droit des femmes. Cela confirmait aussi la condamnation internationale des violences sexuelles et sexistes dans les conflits. Au cours des vingt dernières années, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté neuf autres résolutions qui précisent et étendent le programme « Femmes, paix et sécurité ».
Les quatre piliers du programme sont :
1. participation : les femmes doivent être représentées avec les mêmes droits à tous les niveaux de décision dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la maîtrise et la résolution de conflits ;
2. prévention : le programme « Femmes, paix et sécurité » est un programme intrinsèquement préventif qui requiert une conception de la prévention des crises équitable entre les sexes et sensible aux questions de genre ;
3. protection : les pays membres des Nations Unies doivent prendre des mesures de prévention et de protection contre les violences fondées sur le genre, combattre fermement l’impunité et soutenir les rescapées ;
4. aide d’urgence et reconstruction : la réponse aux crises internationales doit être équilibrée entre les femmes et les hommes ; toutes les parties aux conflits armés doivent veiller au caractère civil et humanitaire des hébergements et lieux d’accueil pour les réfugiés. Les acteurs humanitaires doivent aussi prendre en compte les besoins et capacités liés au genre lors de leur installation.