Sommet en format Normandie sur le conflit dans l'est de l'Ukraine
Lors d'une réunion quadripartite à Paris, la chancelière fédérale Angela Merkel et les présidents français, russe et ukrainien se sont mis d'accord sur un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine avant la fin 2019. D'autres mesures visant à désamorcer la situation dans la région ont également été convenues.
Lors d'une réunion en format Normandie ou « N4 » tenue lundi à Paris, la chancelière fédérale Angela Merkel et les présidents Emmanuel Macron (France), Vladimir Poutine (Russie) et Volodymyr Zelensky (Ukraine) ont convenu de la mise en œuvre d'un cessez-le-feu complet dans l'est de l'Ukraine d'ici la fin de l'année 2019.
Les parties se sont également accordées, notamment dans les conclusions du sommet, sur l'objectif de procéder au retrait des armes lourdes de la région et au désengagement des forces et des équipements d'ici à la fin du mois de mars 2020.
Angela Merkel s'est déclarée « très satisfaite » des résultats de la réunion et a déclaré que « des choses réalistes » avaient été convenues. « Aujourd'hui, nous avons relancé le processus », a déclaré la chancelière. « Nous continuerons bien sûr sur cette voie », a souligné Mme Merkel. Il s'agissait de la première réunion en format Normandie depuis trois ans.
Profiter de la nouvelle dynamique
Une nouvelle dynamique s'est installée en 2019. Des progrès concrets ont été réalisés sur le terrain dans l'est de l'Ukraine. Par exemple, un échange bilatéral de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie a eu lieu début septembre. Au cours de cet échange, 35 prisonniers de chaque côté ont été libérés, dont les 24 marins que la Russie avait arrêtés en novembre 2018 dans le détroit de Kertch.
Le dernier sommet en format Normandie (du nom de la première rencontre de ce type le 6 juin 2014 en Normandie) avait eu lieu en octobre 2016 à Berlin. Depuis cette réunion, des consultations intensives ont eu lieu à différents niveaux. Au cours des trois dernières années, toutefois, il n'avait pas été possible de réaliser des progrès décisifs dans le processus de paix en Ukraine et d'achever la mise en œuvre du Paquet de mesures de Minsk de février 2015. Ces mesures portent en priorité sur un cessez-le-feu durable, le retrait des armes lourdes derrière la ligne de contact et la préparation d'élections locales en conformité avec le droit ukrainien et sous la supervision de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
En outre, le désengagement des forces convenu en 2016 a été achevé dans les trois zones pilotes (Stanytsia Louhanska, Zolote, Petrivske). Des progrès humanitaires ont également été réalisés, comme la réouverture du pont sur la ligne de contact près de Stanytsia Louhanska, détruit dans le cadre des affrontements armés. Il est ainsi beaucoup plus facile pour la population civile locale de franchir la ligne de contact, surtout avant l'hiver qui approche.
« Nous sommes parvenus à un résultat dont nous avons discuté ici à Paris il y a plusieurs années, à savoir la mise en œuvre de la formule Steinmeier », a souligné la chancelière, qui a parlé d'une « percée majeure ». La « formule Steinmeier » concerne un volet particulier des accords de Minsk, à savoir la date d'entrée en vigueur du statut spécial.La formule prévoit qu'il entrera en vigueur provisoirement à la date des élections locales et définitivement après confirmation par le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE (BIDDH) que les élections étaient généralement compatibles avec la législation ukrainienne et les normes de l'OSCE.
L'Allemagne reste active
Il s'agit d'une autre étape importante franchie dans l'instauration de la confiance en vue de la mise en œuvre des accords de Minsk. Cela contribue également à l'apaisement de la situation sécuritaire locale.
Le gouvernement fédéral se félicite de toutes ces avancées, car elles ont été précédées de négociations intensives au niveau des conseillers diplomatiques des dirigeants en format Normandie.
Entretiens individuels avec MM. Poutine et Zelensky
Lundi, en début d'après-midi, des entretiens bilatéraux étaient à l'ordre du jour à Paris : après avoir eu un bref entretien en tête-à-tête avec le président russe Vladimir Poutine, la chancelière s’est également entretenue brièvement avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. L'accent a été mis sur des questions bilatérales ainsi que sur des dossiers internationaux.