« Les familles sont au cœur de notre société »

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Dialogue citoyen numérique de la chancelière « Les familles sont au cœur de notre société »

La chancelière fédérale a mis en avant l’importance particulière des familles dans la pandémie de Covid-19. L’État ne saurait se substituer à « ce qui se vit en famille », a déclaré Angela Merkel lors de son dialogue numérique avec les familles ayant des enfants, dont des familles monoparentales. Dès que le nombre de cas le permettra, les crèches et les écoles rouvriront en priorité.

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’entretient avec des enfants et des parents isolés

La chancelière fédérale Angela Merkel en dialogue virtuel avec des familles : les crèches et les écoles seront les premières à rouvrir dès que les cas de contamination au coronavirus le permettront

Photo : Bundesregierung/Steins

Dès le début de son échange virtuel avec 14 mères et pères, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné à quel point les familles sont frappées par les répercussions de la pandémie de Covid-19 : « Le quotidien s’est radicalement transformé ». Les familles ont un lourd fardeau à supporter en cette période de crise, selon la chancelière. Il était donc d’autant plus important pour elle de recueillir directement auprès des parents, lors de son premier dialogue citoyen au format numérique « Die Bundeskanzlerin im Gespräch » de cette année, leurs retours d’expérience et problèmes rencontrés actuellement.

Une « incroyable considération » pour les familles

La pandémie a rappelé clairement à tous que les « familles sont au cœur de notre société ». Aucun État ne saurait, selon la chancelière, remplacer ce que l’on y vit. Et là où cela ne fonctionne pas, l’État ne peut que tenter d’aider, a constaté la chancelière lors du dialogue. Il serait bon que certaines structures telles que la famille continuent à connaître cette « incroyable considération » même après la crise. C’est en effet le seul endroit où l’on trouve cette cohésion, cette chaleur et cet amour particuliers.

Mme Merkel a plusieurs fois mis en évidence la difficulté qu’elle a eue à prendre les décisions nécessaires, notamment en matière de restriction des contacts : « J’aurais souhaité ne jamais avoir à prendre de telles décisions ». La chancelière a redonné espoir aux mères et aux pères en leur assurant que les crèches et les écoles seraient les premières à rouvrir dès que les chiffres de la contamination le permettraient. Elle a parlé à ce sujet de « lumière au bout du tunnel ».

Il s’agit cependant d’être encore patient, car il n’est pas question d’infliger aux parents des réouvertures et fermetures successives des écoles et des crèches. Face au risque de mutation du virus, il reste très important que le nombre de cas diminue de façon fiable.

Vivre comme « dans une roue à hamster »

La charge qui pèse sur les parents du fait de la dispense de présence dans les écoles ainsi qu’en raison des restrictions de fonctionnement des crèches à un accueil d’urgence a été une priorité au menu de ce dialogue virtuel. Lars Jacobs, de Karlsruhe, qui élève seul deux enfants, a comparé la période de la pandémie à une « roue à hamster » qui ne cesse de rétrécir et de tourner plus vite. Avec la classe à domicile et le télétravail, il ne reste quasiment pas de temps pour soi-même. Depuis longtemps dans l’incapacité d’aller au sport, avec le manque d’activité physique, il se fait l’impression d’être « comme une nouille trop cuite ».

Katharina Bertram, de Francfort, a dit toucher « émotionnellement à ses limites ». Sa fille de sept ans, en CP, est submergée par le travail scolaire à la maison et il lui arrive de pleurer. « Ma fille ne veut pas de moi comme institutrice, mais comme maman », a expliqué cette femme de 43 ans concernant son double rôle d’enseignante et de mère dans la période actuelle.
 
Un autre père de quatre enfants a dépeint la difficulté de vivre longtemps à six dans un petit appartement. Par ailleurs, son benjamin ne possède pas de tablette, ce qui est pourtant indispensable pour suivre les cours sous forme numérique.

De nombreuses familles rencontrent des problèmes financiers

De nombreux parents ont fait état de leurs inquiétudes sur le plan financier. Les dépenses sont souvent accrues par le confinement, car il faut se procurer des appareils numériques. Les coûts de l’énergie augmentent également, notamment parce qu’il faut davantage cuisiner à la maison pour les enfants qui d’ordinaire déjeunent à l’école ou à la crèche. La chancelière a fait référence sur ce point aux prestations financières du gouvernement fédéral, en particulier à une nouvelle prime pour les familles, en prévision pour cette année.

La situation spécifique des parents isolés a constitué une autre priorité. Eva-Maria Vogt, qui travaille à Mayence, a soulevé le fait que les familles monoparentales ne peuvent se répartir des tâches telles que la garde des enfants. Et du fait de cette constellation familiale particulière, il ne reste souvent des aides financières que la moitié. Mme Merkel a annoncé que ce thème allait faire l’objet d’une attention spéciale.

L’isolement social, un problème

L’isolement social et ses effets ont été abordés par presque tous les parents lors du dialogue. Une participante de Zwickau a confessé ses inquiétudes notamment concernant les plus grands et les adolescents, qui sont déprimés par le manque de contacts, de sport et de loisirs. De nombreux jeunes ont vu leurs notes chuter et d’autres s’inquiètent de leur avenir au sortir de l’école.

Jihan Khodr a soulevé un autre aspect. À Bochum, cette mère de quatre enfants s’occupe de familles de réfugiés et de migrants en tant que marraine. Ces familles traversent actuellement de grandes difficultés, surtout lorsqu’elles sont concernées par l’analphabétisme ou quand les parents doivent faire la classe à leurs enfants alors qu’ils maîtrisent eux-mêmes insuffisamment la langue allemande. La chancelière a affirmé que la situation des enfants dans de tels cas était sans aucun doute particulièrement grave. Une solution éventuelle pourrait consister à soutenir ces familles par un nombre accru de bénévoles.

Pas de retour à la normale avant longtemps

Mme Merkel a également accepté la proposition faite par un père de tenir un sommet des familles sur les conséquences du coronavirus. Un tel sommet serait une bonne chose. Même si les écoles et les crèches rouvraient, il n’y aurait toujours pas de retour à la normale car chacun a encore des efforts à fournir. Afin de continuer à soutenir les écoliers, Angela Merkel pense que des bons de soutien scolaire sont en outre envisageables.

En conclusion de cette heure et demie de dialogue, la chancelière a remercié chaleureusement tous les participants pour leur engagement et leur aide dans la maîtrise de la pandémie. « J’en ai été vraiment très impressionnée », a ajouté Mme Merkel. La période que nous vivons restera gravée dans notre mémoire à tous.

Le dialogue citoyen numérique avec les parents d’enfants d’âge préscolaire et scolaire était la cinquième édition du format « Die Bundeskanzlerin im Gespräch ». D’autres dialogues suivront avec des employés de centres d’appel de crise, des acteurs de l’art et de la culture ainsi que des membres d’organisations bénévoles. Il s’agira à chaque fois d’évoquer la manière dont la pandémie de Covid-19 a transformé la situation de ces personnes dans leur environnement et leur quotidien (professionnels).