« Faire preuve de discernement durant la sortie de pandémie »

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Déclaration gouvernementale de la chancelière fédérale « Faire preuve de discernement durant la sortie de pandémie »

Durant sa déclaration de politique générale, la chancelière fédérale Angela Merkel a appelé à renforcer la capacité d’action commune de l’Union européenne et à tirer les leçons de la crise du coronavirus. Elle a également abordé les autres thèmes du prochain Conseil européen, à savoir la migration et les relations de l’UE avec la Turquie et la Russie.

Temps de lecture: 6 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’exprime au Bundestag

« À une crise exceptionnelle, nous, l’Union européenne, avons apporté une réponse exceptionnelle. » Il s’agit de la 78e déclaration gouvernementale de la chancelière fédérale.

Photo : Bundesregierung/Schacht

Lors de sa déclaration devant le Bundestag, la chancelière fédérale a tout d’abord évoqué la situation de la pandémie de Covid-19 en Europe. Il y a lieu d’être optimiste compte tenu de la baisse du nombre d’infections et du nombre croissant de personnes vaccinées, a-t-elle indiqué. Néanmoins, face aux nouveaux variants comme actuellement le variant delta, il faut selon elle rester vigilant et faire preuve de discernement durant la sortie de pandémie.

L’accord sur le certificat COVID numérique de l’UE, un signal fort

Le Conseil européen abordera quatre sujets en rapport avec la pandémie dont le certificat COVID numérique de l’UE, qui sera disponible dans tous les États membres à partir du 1er juillet. Pour Angela Merkel, l’accord sur ce point est un signal fort. Avec ce document, l’Union européenne a créé une norme commune pour les personnes vaccinées, testées et guéries. Les États membres décident eux-mêmes des droits qu’ils accordent aux personnes détentrices d’un certificat. En Allemagne, il en a d’ores et déjà été délivré près de 30 millions.

La vaccination, un élément clé dans la lutte cotre la pandémie

À Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement discutent également des progrès de la campagne de vaccination et de la répartition des vaccins dans le monde. « Nous savons que la pandémie ne pourra être vaincue qu’à l’échelle mondiale, et la clé pour cela est la vaccination », a fait valoir Angela Merkel. C’est pourquoi la décision du G7 en Cornouailles de distribuer 2,3 milliards de doses d’ici 2022 dans les pays en développement est importante. 
La chancelière a souligné une nouvelle fois que passer commande collectivement au niveau de l’Union européenne était la bonne décision à prendre. « Toute autre décision aurait peut-être profité temporairement à certains États membres, mais aurait considérablement perturbé la vie au sein du marché unique ».

L’UE, premier exportateur de vaccins

Angela Merkel a mis en avant que l’Union européenne restait le premier exportateur de vaccins au monde. « Nous n’avons pas fermé nos marchés et n’avons dressé aucune barrière. » Elle a également indiqué que l’Allemagne était le deuxième donateur mondial et avait fourni 1,6 milliard d’euros à la seule alliance internationale de vaccination Covax. Pour elle, la production de vaccins doit augmenter grâce à l’attribution de licences. Elle considère en revanche qu’une levée des brevets imposée politiquement constituerait une mauvaise approche.

Tirer les leçons de la crise

Le Conseil européen échangera également à propos des premiers enseignements de la crise. La semaine dernière, la Commission européenne a présenté une communication sur les premières leçons tirées de la pandémie. Lors du premier choc, les efforts nationaux ont d’abord déterminé l’action « avant que ne soit adoptée une approche européenne coordonnée », a déclaré Angela Merkel. Aujourd’hui, nous savons qu’il faut des améliorations sur ce point, a-t-elle ajouté. La capacité d’action européenne doit être renforcée en particulier en ce qui concerne la réponse aux crises, la protection de la santé, l’espace Schengen et le marché unique.
Lors de ce sommet, la chancelière plaidera pour que les États membres se coordonnent mieux au sujet des entrées en provenance de pays tiers, notamment en présence de variants. « Il faut une amélioration, en particulier dans ce domaine qui, comme la libre circulation, fait partie des réalisations les plus importantes de l’unification européenne. »

Le plan de relance constitue une réponse exceptionnelle

Un autre sujet important sera la reprise économique après la pandémie. Avec le plan de relance européen Next Generation EU, l’UE a démontré sa solidarité et sa capacité d’action. « À une crise exceptionnelle, nous, l’Union européenne, avons apporté une réponse exceptionnelle », a déclaré la chancelière.
La plupart des États membres ont maintenant soumis leurs plans nationaux de relance et de résilience. Le plan allemand a été approuvé par la Commission il y a deux jours. La chancelière a averti que les plans nationaux respectifs devaient effectivement être élaborés de manière prudente, prospective et innovante avant que des fonds ne soient versés. « Parce qu’il est important non seulement d’investir avec cet argent, mais aussi de mettre en œuvre des réformes », a-t-elle ajouté.

Dimension extérieure de la migration

La chancelière fédérale a cité la migration comme autre thème important à l’ordre du jour du Conseil européen : « Nous ne devons pas relâcher les efforts en vue de la réforme de la politique européenne commune en matière d’asile et du système d’asile européen », en particulier lorsque cette discussion est difficile, a-t-elle déclaré. Le Conseil européen se concentrera sur la coopération avec les pays d’origine et de transit. Des partenariats migratoires doivent être établis avec des pays clés.

Coopération de l’UE avec la Turquie

L’UE ne peut « résoudre les problèmes migratoires actuels et à venir que dans un dialogue avec la Turquie », a déclaré Angela Merkel. On attend de la Commission européenne une proposition concrète pour la suite du financement de la coopération en matière de migration, a-t-elle indiqué. En outre, l’agenda du dialogue avec la Turquie doit être rapidement mis en œuvre rapidement, par exemple la modernisation de l’union douanière, selon la chancelière. Mme Merkel a également évoqué les graves divergences entre l’UE et la Turquie dans le domaine de l’état de droit et du respect des droits fondamentaux.

Répondre ensemble aux provocations russes

Les relations de l’UE avec la Russie sont un autre sujet de politique étrangère à l’ordre du jour du Conseil européen. Les événements de ces derniers mois ont montré que l’UE devait créer des mécanismes « pour être en mesure de répondre aux provocations de manière commune et unie », a-t-elle dit. 
Dans le même temps, la chancelière a souligné la nécessité de définir « un agenda d’intérêts stratégiques communs », par exemple dans le domaine de la protection du climat, mais aussi de la paix et de la sécurité. L’UE doit « également chercher à établir des contacts directs avec la Russie et le président russe » et créer de nouveaux « formats de dialogue ». 

Impulsions multilatérales du G7 et de l’OTAN

« La multitude de crises dans le monde rend plus nécessaire que jamais une coordination étroite entre les partenaires », a déclaré la chancelière. Par exemple, le G7 veut et doit « travailler avec la Chine pour trouver des solutions aux défis mondiaux ». L’Allemagne, qui prendra la présidence du G7 l’année prochaine, aura un rôle particulier à jouer à cet égard. En ce qui concerne l’OTAN, elle a souligné qu’elle était et resterait « la garantie irremplaçable de la sécurité et de la stabilité en Europe ». Dans ce contexte, une Union européenne souveraine devrait agir en tant que partenaire fort, a-t-elle ajouté.
Les 24 et 25 juin, la chancelière fédérale échangera avec les chefs d’État et de gouvernement de l’UE à Bruxelles. Les relations de l’UE avec la Turquie ainsi qu’avec la Russie figurent à l’ordre du jour du Conseil européen. D’autres sujets seront abordés, notamment la situation actuelle de la pandémie de Covid-19, la reprise économique et les migrations.