Politique sociale, relations avec l’Inde et lutte contre la pandémie

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Sommet européen à Porto Politique sociale, relations avec l’Inde et lutte contre la pandémie

Vendredi et samedi, la chancelière Angela Merkel a participé virtuellement à un Conseil européen informel des chefs d’État et de gouvernement qui s’est déroulé à Porto. Outre la lutte contre la pandémie, la politique sociale européenne était au cœur des discussions. Le développement des relations avec la plus grande démocratie du monde a également été abordé au cours d’un sommet UE-Inde.

Temps de lecture: 6 min.

La chancelière Angela Merkel participe virtuellement au sommet UE-Inde depuis la Chancellerie fédérale

Le premier ministre indien Narendra Modi s’est joint au sommet UE-Inde par vidéo. La chancelière Angela Merkel y a également participé virtuellement depuis la Chancellerie fédérale.

Photo : Bundesregierung/Kugler

Le week-end dernier, la présidence portugaise du Conseil de l’Union européenne a organisé un sommet de deux jours à Porto, qui comportait trois volets : un sommet social, un Conseil européen informel et un sommet UE-Inde. Certains invités se sont rendus sur place, d’autres, comme Angela Merkel, ont participé par visioconférence.

Au cours des derniers mois, le Portugal a réussi à maîtriser le taux d’incidence de la Covid-19 grâce à des mesures fortes. Toutefois, Angela Merkel a demandé au premier ministre António Costa à pouvoir participer au sommet de manière virtuelle. La décision de la chancelière a été prise au regard de la situation en Allemagne et des sévères restrictions auxquelles les Allemands sont actuellement soumis.

Renforcer la dimension sociale de l’Europe

La rencontre portait notamment sur la politique sociale européenne, qui constitue une priorité de la présidence portugaise du Conseil de l’UE. Avant que les 27 chefs d’État et de gouvernement ne se réunissent pour de premières discussions vendredi soir, une conférence de haut niveau s’est tenue dans l’après-midi à propos de la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux.

À cette conférence étaient conviés les chefs d’État et de gouvernement, qui avaient la possibilité de se faire représenter par leurs ministres du Travail et des Affaires sociales. C’est le ministre fédéral du Travail des Affaires sociales Hubertus Heil qui y participait au nom du gouvernement fédéral. Les partenaires sociaux européens ont adopté à cette occasion une déclaration sur le renforcement du socle européen des droits sociaux intitulée « Porto Social Commitment » (en anglais).

Les discussions se sont appuyées sur le plan d’action de la Commission européenne sur le socle européen des droits sociaux qui a été adopté au cours du sommet social de 2017 à Göteborg, en Suède. Ce plan d’action fixe trois objectifs principaux à atteindre d’ici à 2030 :
1. Un taux d’emploi d’au moins 78 % parmi la population âgée de 20 à 64 ans
2. Au moins 60 % des adultes participant à des activités de formation chaque année
3. Une diminution du nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale d’au moins 15 millions de personnes, dont 5 millions d’enfants.


Adoption de la déclaration de Porto par les chefs d’État et de gouvernement

Lors du Conseil européen informel qui s’est ensuite tenu samedi, les dirigeants ont également abordé la dimension sociale de l’Union européenne et ont adopté la « déclaration de Porto ». Angela Merkel s’est félicitée du plan d’action de la Commission. Pour la chancelière, les discussions sur l’Europe sociale ont eu lieu au bon moment, car dans tous les pays membres, « un très grand poids pèse notamment sur les jeunes », et des emplois sont aussi en danger. Le socle social de l’Union européenne revêt par conséquent « une importante toute particulière ».

Une politique sociale européenne, pourquoi est-ce important ? 
Avec les conséquences de la pandémie, le changement climatique et la transformation numérique, l’Union européenne est confrontée à des défis considérables. La dimension sociale de l’UE joue là un rôle important. Son engagement en faveur de l’unité et de la solidarité implique aussi de garantir l’égalité des chances pour tous et de veiller à ce que personne ne soit laissé en arrière.

Vue sur Porto

Sur la côté nord-ouest du Portugal, Porto  a accueilli le Conseil européen

Photo : mauritius images / Diversion / Ebiko Wataru

Échanges sur la pandémie

En plus de la politique sociale, les chefs d’État et de gouvernement ont également évoqué la lutte contre la pandémie. La chancelière a salué le nouveau grand contrat conclu par la Commission européenne avec BioNTech/Pfizer, qui prend en considération les vaccinations additionnelles et futures. Le contrat couvre également les prestations fournies par le fabricant pour l’adaptation du vaccin afin de tenir compte des variants. « Nous aurons bien entendu besoin de cette production de vaccins à moyen et à long terme, et d’un soutien à l’innovation et à la science », a déclaré Angela Merkel.

Discussions sur la protection des brevets sur les vaccins au sein du Conseil 

Angela Merkel a rapporté une discussion très équilibrée au sein du Conseil au sujet des vaccins. La chancelière a clairement indiqué qu’elle ne considérait pas la levée des brevets comme une solution pour que davantage de personnes aient accès au vaccin. Ce qu’il faut, c’est plutôt « la créativité et la force d’innovation des entreprises », a expliqué Angela Merkel, avant d’ajouter : « pour moi, cela implique la protection des brevets ». Rien ne permet de douter du fait que les fabricants travaillent « à augmenter les capacités de production, à octroyer des licences et à coopérer ». Le chemin parcouru par BioNTech, qui est passée de start-up à grand producteur, montre « à quelle vitesse des résultats ont été obtenus ici ».

Pour Angela Merkel, il est important que « les vaccins fabriqués soient aussi vraiment de bonne qualité ». En cas de levée des brevets sans que la qualité « ne puisse être soumise à un contrôle efficace et systématique, je vois plus de risques que de chances ». « Nous ferons tout pour augmenter la production de vaccins et donner accès au monde entier à des usines où sont fabriqués ces vaccins », a déclaré la chancelière. La remise en cause de la protection des brevets n’est toutefois « pas le chemin à suivre pour avoir des vaccins meilleurs et en plus grande quantité ».

Renforcer la collaboration avec l’Inde

La chancelière Angela Merkel s’est jointe par vidéo aux discussions de Porto dès vendredi soir pour préparer également le sommet UE-Inde avec les autres chefs d’État et de gouvernement. Celui-ci s’est tenu samedi avec tous les membres du Conseil européen. Le premier ministre indien Narendra Modi y a participé par visioconférence.

Coopération sur la production des vaccins 

Au vu de la hausse importante du taux d’incidence en Inde, la pandémie de Covid-19 figurait parmi les principaux thèmes de discussion. Selon Angela Merkel, tous les pays membres de l’UE « ont essayé d’alléger les souffrances auxquelles l’Inde fait actuellement face en lui fournissant des aides ». Le premier ministre Narendra Modi a exprimé sa gratitude à cet égard.

Au cours de ce sommet, l’Union européenne et l’Inde ont échangé à propos de la collaboration pour la production de vaccins. La chancelière a mis en avant qu’elle pourrait envisager une coopération encore plus étroite en la matière. La production devrait durer encore plusieurs années « afin de vraiment vaincre le virus ».

Discussions sur la protection du climat et le libre-échange

Concernant la protection du climat, l’Union européenne et l’Inde ont préparé ensemble la prochaine conférence mondiale sur le climat (COP 26) qui se déroulera en novembre à Glasgow. L’Inde « a mis sur pied une multitude de projets colossaux pour le développement de l’approvisionnement énergétique à partir d’énergies renouvelables, notamment le solaire », a souligné Angela Merkel. En matière de commerce, le sommet a permis « de donner un nouvel élan à l’accord de libre-échange », a-t-elle mis en avant. Les travaux engagés pourraient à présent « se poursuivre à un rythme bien plus soutenu ».

Pourquoi les relations entre l’UE et l’Inde sont-elles si importantes ?
L’Inde est une des économies les plus grandes et les plus dynamiques au monde. Avant la pandémie de Covid-19, le PIB du pays augmentait d’environ six pour cent chaque année. L’Union européenne est le premier partenaire commercial de l’Inde, qui est quant à elle le neuvième partenaire de l’UE. Un renforcement de leur coopération pourrait avoir des répercussions positives concrètes dans l’UE comme en Inde, en s’appuyant sur des valeurs et des principes communs tels que la démocratie, la liberté, l’État de droit et le respect des droits de l’homme.