« L'Allemagne est l'un des premiers pays à vous accueillir en votre qualité de premier ministre. Cela témoigne de l'intensité des relations entre la Slovaquie et la République fédérale d'Allemagne. » C'est en ces termes que le chancelier fédéral Olaf Scholz a accueilli, mercredi, le chef du gouvernement slovaque Robert Fico à la Chancellerie fédérale à Berlin.

Selon le chancelier, en particulier les « excellentes relations économiques » entre les deux pays devraient bénéficier de l'approfondissement des relations bilatérales.

Concernant la situation actuelle en matière de politique internationale, Olaf Scholz a dit considérer que « nous traversons une période agitée », estimant que seule une Europe unie peut relever les défis actuels, ce qui fait sa force et son attrait. « Une concertation étroite entre les partenaires au sein de l'Union européenne et l'OTAN est plus importante que jamais. »

Des aides financières prévues pour l'Ukraine

L'entretien du chancelier avec le premier ministre slovaque vise également à préparer la réunion du Conseil européen qui se tiendra la semaine prochaine à Bruxelles, a expliqué M. Scholz. Lors de cette réunion, il est prévu d'adopter, dans le cadre d'un accord entre tous les États membres de l'Union européenne, des aides financières pour l'Ukraine d'un montant de 50 milliards d'euros qui seront versées dans les quatre prochaines années.

Détermination essentielle de l'Europe

En tant que voisin immédiat de l'Ukraine, la Slovaquie est tout spécialement concernée par l'agression russe contre ce pays. « Et je tiens à le dire haut et fort, elle apporte un soutien important en accueillant des réfugiés ukrainiens », a déclaré le chancelier reconnaissant. Il a rendu hommage à l'attitude de la Slovaquie qui, dès le début, s'est tenue clairement aux côtés de l'Ukraine.

Il s'agit de poursuivre avec détermination cette coopération fiable, a insisté M. Scholz : « Nous ne devons pas forcément être d'accord sur le moindre détail, mais la détermination de notre action doit être claire. » Car la guerre russe contre l'Ukraine qui dure maintenant depuis près de deux ans demeure un enjeu crucial de la politique de sécurité pour l'Europe.

La Russie attaque l'existence même de l'Ukraine

M. Scholz a souligné que la guerre d'agression russe était, selon le gouvernement fédéral, dirigée contre l'existence pure et simple de l'Ukraine en tant qu'État souverain.

Il a donc mis en garde contre l'idée « que la poursuite de cette guerre terrible est due uniquement à l'absence de dialogue entre Moscou et Kiev. À cet égard, il a fait remarquer que les entretiens n'avaient en effet sûrement pas manqué en amont de l'agression déclenchée le 24 février 2022, le nombre de réunions en format Minsk et format Normandie se chiffrant à lui seul à plus de 200. « Nous connaissons tous le résultat : l'agression brutale et contraire au droit international lancée par la Russie contre l'Ukraine dans son ensemble », a-t-il constaté.

Vladimir Poutine a la possibilité de mettre un terme à la guerre à tout moment

« Nul autre pays n'aspire plus à la paix que l'Ukraine », a relevé par ailleurs le chancelier. Au bout de deux ans, il faut bien reconnaître cependant qu'il n'y a pas de solution simple en vue. « Le président russe Vladimir Poutine peut mettre un terme à cette guerre à tout moment. Mais si les Ukrainiennes et les Ukrainiens cessent de se défendre, ce sera la fin de l'Ukraine ». C'est donc à Vladimir Poutine de retirer ses troupes d'Ukraine et d'ouvrir la voie à une paix juste et durable.

Augmenter encore les aides

Le chancelier fédéral a renouvelé sa promesse de soutenir tant qu'il le faudra le peuple ukrainien qui se bat pour survivre et pour maintenir sa souveraineté. Il juge que cela doit être le message commun envoyé par l'Ouest à la Russie.

Pour la seule année 2024, l'Allemagne a donc prévu une aide militaire dépassant les sept milliards d'euros. « Je demande à tous les pays membres de l'Union européenne d'examiner eux aussi ce qu'ils peuvent faire de leur côté pour accroître leur soutien à l'Ukraine », a lancé le chancelier.

Robert Fico est né en 1964 à Topoľčany, dans l'ex-Yougoslavie. Depuis octobre 2023, il dirige à nouveau le gouvernement slovaque. Il avait déjà été premier ministre de 2006 à 2010 et de 2012 à 2018.