Olaf Scholz reçoit le premier ministre de Norvège
Sans les livraisons d’énergie en provenance de Norvège, l’Allemagne serait cet hiver dans une situation bien plus difficile, déclarait le chancelier allemand lors de la visite, mercredi, du chef du gouvernement norvégien Jonas Gahr Støre à Berlin. Olaf Scholz estime nécessaire de protéger ensemble les infrastructures critiques, comme l’ont montré les attaques contre des gazoducs.
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« C’est déjà notre troisième rencontre personnelle cette année. Nous nous sommes vus deux fois ici à Berlin, et une fois chez toi à Oslo. Ce qui reflète bien, je trouve, l’intensité des échanges entre nos deux pays », a relevé le chancelier fédéral Olaf Scholz au cours de la visite, mercredi à la Chancellerie fédérale de Berlin, du chef du gouvernement norvégien.
Jonas Gahr Støre est premier ministre du Royaume de Norvège depuis octobre 2021.
Un regard similaire sur le monde
L’Allemagne et la Norvège partagent les mêmes valeurs et ont des positions communes, en ce qui concerne la démocratie, l’état de droit, le respect des droits de l’homme, ainsi que la foi dans la diplomatie et le multilatéralisme : « Nous portons autrement dit un regard très similaire sur le monde dans lequel nous vivons », précisait encore M. Scholz.
Resserrement des liens
Étant confrontés aux mêmes défis, les deux pays se sont nettement rapprochés, estime M. Scholz. À ce propos, il a évoqué la guerre d’agression russe contre l’Ukraine et ses vastes répercussions, la crise climatique et la menace croissante que font peser sur l’ordre international certains États autoritaires, surtout la Russie en ce moment. « Dans ce contexte, la Norvège est un partenaire particulièrement important pour nous en Allemagne », a-t-il précisé.
Fiabilité des livraisons en provenance de Norvège
Dans de nombreux domaines comme, par exemple, le climat, l’énergie ou la défense, la coopération est intense et basée sur la confiance. Olaf Scholz en a remercié son homologue norvégien dont il considère le pays comme le principal fournisseur d’énergie de l’Allemagne.
Pour le chancelier, il est très clair que sans les livraisons importantes et fiables en provenance de Norvège, l’Allemagne serait cet hiver dans une situation bien plus difficile. « Notre bonne et étroite coopération est très importante pour moi, également sur le plan personnel », a-t-il affirmé.
Freiner la hausse des prix de l’énergie
La Norvège n’est pas seulement le premier fournisseur d’énergie de l’Allemagne, a poursuivi le chancelier fédéral, c’est aussi le principal partenaire quant aux transformations nécessaires dans ce secteur afin de parvenir à la neutralité climatique. « Les prix de l’énergie sont élevés, et même actuellement très élevés. La Norvège est donc également la première adresse pour les efforts européens visant à réduire ces coûts. J’espère que la Commission et la Norvège parviendront à de bonnes solutions dans ce domaine », a-t-il fait remarquer.
Des liens en matière de sécurité
La politique de défense a également fait partie des sujets abordés. Entre l’Allemagne et la Norvège, la coopération en matière d’armement est intense depuis longtemps, « ce que nous comptons poursuivre », a souligné le chancelier.
Dans ce contexte, Olaf Scholz a tenu à le préciser : « L’étroite coopération dans le domaine de l’armement entre les alliés n’est pas qu’un procédé relevant de l’économie de marché. Je la conçois comme une preuve de notre solidarité et de nos liens en matière de sécurité. »
Infrastructures : protéger les artères essentielles
Lors de leur entretien, les deux dirigeants se sont également penchés sur la protection des infrastructures critiques au fond des océans. « Pipelines, câbles téléphoniques et liaisons Internet sont des artères essentielles pour nos pays et doivent bénéficier d’une protection spéciale », a souligné M. Scholz. Récemment, les attaques des gazoducs NordStream 1 et 2 avaient révélé les risques encourus dans ce domaine.
« C’est la raison pour laquelle nous avons réagi ensemble sans tarder après ces explosions. Trois frégates allemandes sont parties effectuer des patrouilles dans les eaux norvégiennes et ont contribué à faire le point sur la situation », a rappelé le chancelier.
Les attaques ne restent pas sans conséquences
Toujours selon M. Scholz, il s’agira à l’avenir d’améliorer encore la coordination internationale afin de faire appel aux capacités des États côtiers concernés. De ce point de vue, l’OTAN est tout indiquée en raison de « ses capacités de coordination éprouvées, de sa présence maritime et de son expertise en la matière ».
L’objectif doit être de parvenir rapidement à une bonne concertation internationale, à la fois permanente et pragmatique, entre tous les acteurs concernés pour protéger les infrastructures critiques et, ainsi, pouvoir réagir rapidement en cas d’urgence. M. Scholz a affirmé partager l’avis du secrétaire général de l’OTAN en ce qui concerne la création d’une instance de coordination pour la protection des infrastructures maritimes.
Pour finir, Olaf Scholz a précisé : « Nous entendons ainsi envoyer un message clair, à savoir que nous prenons la protection de nos infrastructures critiques très au sérieux. Personne ne devrait croire que des attaques puissent rester sans conséquences. »