Approfondir les excellentes relations avec l’Amérique latine

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Olaf Scholz en Argentine, au Chili et au Brésil Approfondir les excellentes relations avec l’Amérique latine

Pendant son voyage au Brésil, au Chili et en Argentine, le chancelier fédéral Olaf Scholz a mis en avant le potentiel des relations bilatérales. L’Allemagne entend renforcer sa coopération économique avec ces trois pays d’Amérique latine. Ces derniers sont aussi d’importants partenaires en matière d’énergies renouvelables et de protection du climat.

Temps de lecture: 8 min.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz en compagnie de Luiz Inácio Lula da Silva, président de la République fédérative du Brésil

Le chancelier fédéral Olaf Scholz avec le président de la République fédérative du Brésil Luiz Inácio Lula da Silva, à la résidence officielle du président à Brasília

Photo : Gouvernement fédéral/Zahn

Lors de la dernière étape de son déplacement en Amérique latine, le chancelier fédéral Olaf Scholz a été le premier chef de gouvernement international à rencontrer à Brasilia le président Luiz Inácio Lula da Silva depuis sa prise de fonctions. Au cours de l’échange, outre la relance des relations bilatérales, l’accent a été mis sur les thèmes de l’environnement et du climat.

Importance de la protection de la forêt amazonienne

« Je suis venu au Brésil aujourd’hui pour ouvrir un nouveau chapitre de nos relations », a déclaré M. Scholz. Il a ajouté voir une multitude de thèmes sur lesquels l’Allemagne et le Brésil entendent à l’avenir coopérer plus étroitement. Ainsi, la protection de la forêt amazonienne, poumon vert de la Terre, est cruciale non seulement pour la région, mais aussi pour le climat mondial. « C’est une très bonne nouvelle pour la planète que le président Lula ait réaffirmé son engagement dans la lutte contre le changement climatique, pour la protection de l’Amazonie et pour la fin de la déforestation », a affirmé le chancelier fédéral.

Les deux pays ont des intérêts communs au déploiement des énergies renouvelables et à la fabrication d’hydrogène vert, ainsi qu’à la transformation sociale de l’économie. « Nos relations économiques sont d’ores et déjà très étroites », a souligné M. Scholz. « Il existe dans votre pays près de 1000 entreprises germano-brésiliennes. Ce chiffre est déjà impressionnant, mais nous voulons l’augmenter encore à l’avenir. »

L’accord de libre-échange de l’UE et du Mercosur profite aux deux régions, si bien qu’Olaf Scholz comme Luiz Inácio Lula da Silva ont souhaité que les négociations progressent rapidement. « Cet accord devra ouvrir la voie à la transformation de nos économies et renforcer également les coopérations technologique et industrielle », a précisé le chancelier fédéral. « Il doit aussi consolider la protection environnementale et climatique et élever les normes sociales et du travail. »

À l’issue de son entretien avec le président brésilien, le chancelier fédéral s’est également entretenu avec des représentantes et des représentants des milieux économiques allemand et brésilien. M. Scholz a par ailleurs effectué plusieurs visites à Brasilia, notamment celle du parc national du Cerrado. Il y a échangé avec des représentantes et des représentants de la société brésilienne.

L’Allemagne et le Brésil ont signé une déclaration commune. En outre, le chancelier fédéral a convié le président Luiz Inácio Lula da Silva et l’ensemble de son gouvernement à des consultations intergouvernementales en Allemagne, afin d’y poursuivre la consolidation et l’aménagement des relations bilatérales.

Lutte commune contre le changement climatique

Auparavant, le chancelier fédéral s’était rendu en Argentine et au Chili pendant le weekend. Après son arrivée à Santiago du Chili dimanche, M. Scholz a rencontré le président chilien Gabriel Boric. Lors de la conférence de presse commune qui a suivi l’échange, il a salué « toute la gamme des excellentes relations bilatérales qui unissent nos deux pays depuis de nombreuses années », relations que l’on souhaite désormais approfondir.

Olaf Scholz a souligné l’importance particulière que revêtira à l’avenir la coopération en matière d’énergies renouvelables et en particulier d’hydrogène, gaz de l’avenir. Le Chili possède à ses yeux un haut potentiel et d’excellentes conditions pour produire de l’hydrogène de façon climatiquement neutre.

« Il y a quelques semaines à peine, notre projet pilote commun sur l’hydrogène "Haru Oni" a été lancé en Patagonie », a déclaré le chancelier fédéral au sujet de la fabrication d’hydrogène à partir d’électricité éolienne dans le sud du Chili. « Le gouvernement allemand soutient ce projet et Siemens Energy apporte la technologie nécessaire. »

Les entreprises allemandes sont fortement intéressées par l’évolution du partenariat de longue date avec le Chili sur les matières premières, notamment en ce qui concerne le lithium. « Et nous voulons soutenir le Chili sur la voie d’une activité minière durable », a insisté Olaf Scholz.

Promouvoir les accords commerciaux

En référence à l’accord d’association entre le Chili et l’UE, adopté à Bruxelles en décembre dernier, M. Scholz a relevé : « Avec cet accord, nous posons des jalons pour des accords commerciaux modernes et ambitieux. » Les pays membres de l’UE et le Chili partagent selon lui les mêmes convictions en matière de commerce durable et équitable. Il faut donc que le texte « entre en vigueur le plus rapidement possible ».

Il a en outre été convenu avec le Chili de donner un nouvel élan aux investissements et de continuer à les promouvoir en particulier pour les petites et moyennes entreprises.

L’Allemagne et le Chili ont signé un accord de coopération relatif au partenariat germano-chilien pour l’extraction minière, les matières premières et l’économie circulaire. Par ailleurs, les deux ministères de l’Économie ont signé une déclaration d’intention sur la coopération dans les domaines de la recherche, du développement et de l’innovation.

Un positionnement clair sur la guerre contre l’Ukraine

La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a aussi été abordée lors de l’entretien. « Cette guerre n’est pas une affaire européenne, elle nous concerne tous », a martelé M. Scholz. L’agression russe est « une violation éclatante du droit international et de l’ordre international dont nous sommes convenus ».

Relativement à cette guerre d’agression qui dure depuis presque un an, le chancelier fédéral a répété au Chili qu’elle avait des répercussions à l’échelle mondiale. Ses effets sont particulièrement visibles sur les prix des matières premières et dans le domaine de la sécurité alimentaire.

Toutes les démocraties du monde doivent être solidaires, a estimé le chancelier, et d’aussi graves violations du droit international et de l’ordre mondial ne sauraient être tolérées. La position chilienne, qui condamne très clairement l’agression russe, est donc importante.

Une élucidation commune des violations en matière de droits de l’homme

Se référant au coup d’État militaire du général Pinochet, il y a cette année 50 ans, le chancelier fédéral a mis en lumière l’importance d’élucider les violations des droits de l’homme à cette époque, ajoutant que le gouvernement chilien avait décidé d’ériger un lieu de mémoire doté d’un centre de documentation sur le site de l’ancienne « Colonia Dignidad ». M. Scholz a salué cette initiative, qu’il a assurée de son soutien.

Auparavant, le chancelier avait visité à Santiago du Chili le « Museo de la Memoria y los Derechos Humanos » (musée de la mémoire et des droits de l’homme), qui commémore les victimes de la dictature chilienne.

Infographie de l’Amérique du Sud

Lors de son voyage en Amérique du Sud, le chancelier fédéral s’est rendu en Argentine, au Chili et au Brésil.

Photo : Gouvernement fédéral

Un étroit partenariat avec l’Argentine

Première étape de son déplacement sud-américain, le chancelier s’était rendu samedi en Argentine. Après s’être entretenu avec le président argentin Alberto Ángel Fernández, il avait insisté sur l’importance des relations bilatérales avec l’Argentine, en particulier dans le cadre de la coopération internationale. Il avait notamment souligné le fort potentiel d’approfondissement des relations commerciales, notamment concernant l’accord UE-Mercosur et la promotion ciblée des start-up et des jeunes entrepreneuses et entrepreneurs.

Des déclarations d’intention avaient alors été signées entre l’Allemagne et l’Argentine : la première vise à renforcer la coopération en matière de transition énergétique et à poursuivre le dialogue sur l’énergie, la seconde concerne le déploiement d’un projet pilote du programme « German Accelerator » en République argentine.

Le chancelier fédéral a aussi plaidé pour une coopération consolidée dans le secteur financier et sur le plan de la protection du climat, par exemple dans le déploiement de l’éolien, de l’énergie solaire, de l’hydroélectricité et de l’hydrogène vert. S’agissant de l’approvisionnement en énergie et de l’utilisation des gisements de matières premières, il a exhorté à ne pas mener une politique axée sur les intérêts des seuls pays qui transforment les matières premières pour leur propre compte.

En Argentine également, le chancelier fédéral s’est montré reconnaissant de l’attitude commune vis-à-vis de la guerre russe en Ukraine, y compris par exemple au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies.

À Buenos Aires, M. Scholz avait aussi échangé, en marge de ses entretiens politiques, avec des représentantes et représentants des milieux économiques allemand et argentin et rencontré la jeunesse argentine dans le cadre d’une assemblée publique. Il avait par ailleurs visité l’usine Volkswagen de Pacheco.

Lieu de mémoire des victimes de la dictature

Olaf Scholz avait également visité à Buenos Aires le mémorial « Parque de la Memoria », un « lieu émouvant de mémoire des innombrables victimes de la violence, de la terreur d’État et de la dictature en Argentine », selon ses mots.

Lors de la commémoration des nombreuses victimes de la dictature, le chancelier fédéral a déclaré avoir pensé immédiatement aux jeunes « qui sont actuellement tués en Iran quand ils s’engagent pour leur liberté et pour une vie meilleure ». Il s’est donc dit très reconnaissant envers le travail de celles et ceux qui se sont engagés pour la démocratie, permettant au pays de s’enorgueillir désormais de 40 ans d’histoire démocratique. « Nous serons heureux d’aider à ce qu’il en soit encore ainsi à l’avenir », a-t-il souligné.

« C’est pour nous une exhortation à ne pas tenir pour acquises la démocratie et la liberté, mais à les comprendre comme des biens dont nous devons répondre chaque jour et que nous devons chaque jour assurer à nouveau. » Il nous incombe de veiller à laisser ces temps derrière nous, a rappelé M. Scholz.