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Déclaration de politique générale de la chancelière fédérale Poursuivre sur la voie européenne

« Cela vaut la peine de poursuivre cet agenda turco-européen », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel lors de sa déclaration de politique générale prononcée juste avant le sommet de l'UE de Bruxelles.

mercredi 17 février 2016
Déclaration de politique générale de la chancelière fédérale Angela Merkel au Bundestag

Angela Merkel : les acquis européens fondamentaux que sont la liberté de circulation et la non-discrimination ne doivent pas être remis en question

Photo : Bundesregierung/Steins

Elle a affirmé vouloir œuvrer de toutes ses forces en faveur d'une solution turco-européenne à la crise des réfugiés. Mme Merkel a fait preuve de compréhension envers de nombreuses exigences réformatrices du Royaume-Uni.

La chancelière fédérale s'engage dans les négociations avec le Royaume-Uni pour des résultats « qui profitent au final non seulement au Royaume-Uni lui-même, mais aussi à l'Allemagne et à toute l'Europe ». C'est ce qu'elle a souligné dans sa déclaration de politique générale préalablement au Conseil européen des 18 et 19 février à Bruxelles.

Les préoccupations du Royaume-Uni sont selon elle à bien des égards « justifiées et compréhensibles », et il ne s'agit « aucunement du seul intérêt particulier des Britanniques », a souligné Mme Merkel. Elle partage notamment l'avis selon lequel les pays non-membres de l'Eurogroupe ne doivent pas être exclus des questions importantes qui les concernent. Il faut sur ce point éviter la discrimination en même temps que permettre la différenciation.

Ni la liberté de circulation ni la non-discrimination ne sont négociables

Concernant la question migratoire, l'intérêt britannique pour la suppression des incitations inopportunes de son système social est lui aussi justifié. « C'est pourquoi je considère qu'il va de soi que chaque État membre doit être en mesure de protéger son système social contre les abus. » La limite à cela est cependant posée par les acquis européens fondamentaux que sont la liberté de circulation et la non-discrimination. « Ces deux principes ne sont pas discutables. » Cette position de principe doit être harmonisée avec les vœux de réforme britanniques au cours des négociations.

Le Conseil européen ne décidera aucune modification des traités pour le moment. Ces négociations devront être prises en compte lors de la prochaine révision des traités européens, à laquelle le Bundestag prendra également part.

Le gouvernement britannique a annoncé un référendum sur le maintien du pays dans l'Union européenne. En amont du référendum, il a émis des exigences de réforme, que le Conseil européen examinera les 18 et 19 février. Les négociations seront supervisées par le président du Conseil européen, Donald Tusk. Dans un courrier en date du 2 février, M. Tusk avait transmis aux pays membres de l'UE des propositions de compromis qui doivent constituer le socle des négociations de ce sommet.

« Une épreuve historique »

La chancelière voit dans la crise des réfugiés une épreuve historique pour l'Europe. Lors du Conseil européen imminent, il n'est pas question de définir à nouveau des contingents.

La question mise en avant sera plutôt la suivante : « Sommes-nous parvenus, à travers notre approche turco-européenne fondée sur l'agenda turco-européen (…) au point où cela vaut la peine de poursuivre dans cette voie car la migration irrégulière peut grâce à lui être sensiblement endiguée, ce qui est la condition décisive à des contingents légaux ? Ou bien devons-nous abandonner et, comme certains le réclament haut et fort, fermer la frontière Grèce-Macédoine-Bulgarie avec toutes les conséquences que cela comporte pour la Grèce et l'Union européenne dans son ensemble ? »

Réduire durablement le nombre de réfugiés

La chancelière a affirmé soutenir sans réserve une solution turco-européenne. Il s'agit, à travers cette solution, de « réduire sensiblement et durablement le nombre de réfugiés, afin de pouvoir continuer à aider les personnes qui ont réellement besoin de notre protection ». Pour cela, il faut lutter contre les causes des migrations, protéger les frontières extérieures de l'UE, particulièrement entre la Grèce et la Turquie, et ordonner et orienter l'afflux de réfugiés.

« Il ne fait aucun doute que le nombre de personnes qui viennent chez nous ne sera durablement réduit que si nous agissons là d'où elles viennent et éliminons les raisons qui les poussent à prendre la fuite. » Mme Merkel a notamment rappelé les succès de la conférence des donateurs du 4 février à Londres, qui a mis à disposition plus de onze milliards de dollars d'aide humanitaire. L'ampleur de ces aides en fait la conférence des donateurs la plus réussie dans l'histoire des Nations Unies.

Zones de protection en Syrie, protection des frontières maritimes

Angela Merkel s'est exprimée en faveur de zones de protection en Syrie : « Il serait utile qu'il y ait en Syrie un territoire épargné par les attaques aériennes des belligérants. » Si l'on parvenait à un accord concernant une sorte de zone interdite de survol, « de nombreuses vies humaines seraient sauvées et cela servirait aussi le processus politique pour l'avenir de la Syrie ».

La chancelière a également mis en avant l'importance de la protection des frontières maritimes : « Nous devons apprendre à protéger les frontières maritimes au niveau de l'UE », ce qui est plus difficile que de protéger les frontières nationales. « Si nous n'apprenons pas à le faire, alors nous n'y parviendrons pas non plus la prochaine fois entre l'Italie et son vis-à-vis, la Libye. »

Beaucoup a été fait au niveau national. Ainsi, les réfugiés qui arrivent à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche sont désormais enregistrés et contrôlés. Il existe un document d'identification uniforme qui sera introduit progressivement, le « Paquet Asile II » sera débattu cette semaine, le Conseil des ministres fédéral a adopté une décision concernant de nouveaux pays d'origine sûrs. Les conditions sont en outre réunies afin de pouvoir expulser plus rapidement les réfugiés délinquants.

Une étape sur le chemin européen

Le débat sur ces deux thèmes ne sera pas clos avec le Conseil européen des 18 et 19 février, il s'agit seulement d'une « étape ». Jusqu'à présent, l'Europe est toutefois sortie renforcée de chaque crise, « et j'espère que cela pourra encore être le cas cette fois-ci », a précisé Angela Merkel.

La chancelière fédérale Angela Merkel participera les 18 et 19 février au Conseil européen à Bruxelles. Deux thèmes sont à l'ordre du jour : la relation future entre le Royaume-Uni et l'UE et la politique migratoire européenne.