Conseil européen
À la fin des deux jours de sommet européen à Bruxelles, le chancelier fédéral Olaf Scholz a souligné le soutien des pays de l’UE à Israël : « Le message central de l’Union européenne est celui-ci : nous condamnons avec la plus grande sévérité l’attaque terroriste du Hamas contre Israël. » Le Conseil européen a par ailleurs renouvelé encore une fois son soutien à l’Ukraine.
Temps de lecture: 4 min.
Le sommet d’automne du Conseil européen s’est tenu « en des temps troublés et très préoccupants », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz en conclusion de ces deux jours de consultations. La rencontre a été fortement marquée par la politique étrangère, « car l’état du monde l’exige ». Les discussions se sont donc focalisées sur la situation en Ukraine et au Proche-Orient.
Position claire de l’Union européenne sur la guerre au Proche-Orient
Le chancelier a une nouvelle fois souligné que les conclusions concernant le Proche-Orient étaient « très, très précieuses ». Selon lui, il est clair qu’il existe une très grande différence de points de vue et de perspectives. Ce qui compte toutefois est que l’on soit parvenu à des conclusions communes. Il découle de ces conclusions des priorités communes : d’une part, selon M. Scholz, « qu’en plus de soutenir le droit d’Israël à se défendre, nous ferons tout pour ne pas connaître une nouvelle escalade ». Les otages doivent également être libérés sans aucune condition préalable.
Dans le même temps, l’aide humanitaire d’urgence - eau, vivres, produits médicaux - doit parvenir à Gaza, et ce en quantité suffisante et nécessaire. « Notre action se concentre actuellement sur ces choses », selon Olaf Scholz qui s’est dit très satisfait des débats, mais encore davantage de la « position claire adoptée par l’Union européenne ».
Une conférence internationale pour la paix au Proche-Orient, en faveur de laquelle se sont prononcés les cheffes et chefs d’État et de gouvernement dans leurs conclusions, est également un signe positif selon le chancelier, « car il s’agit maintenant d’exploiter aussi les options de la diplomatie ». Cela ne peut toutefois fonctionner que si toutes les parties importantes y prennent part.
Une terrible guerre et un nombre important de victimes en Ukraine
Le Conseil européen s’est aussi saisi de l’évolution de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Il y a « une terrible guerre et un nombre important de victimes en Ukraine », avec des destructions inimaginables et « beaucoup de personnes, jeunes et âgées, qui ont été tuées », a rappelé M. Scholz. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, connecté à la réunion par vidéo, a livré sa vision de la situation actuelle.
Afin que le « plan impérialiste » de Vladimir Poutine pour étendre son empire ne réussisse pas, les pays membres se tiennent fermement aux côtés de l’Ukraine et continuent de la soutenir sur les plans humanitaire et financier « et, pour nombre de pays membres, par des livraisons d’armes également ». À ce sujet, il est clair que le soutien financier à l’Ukraine « doit être assumé en commun », a précisé Olaf Scholz.
Restructurations budgétaires
La question de la dotation du budget à long terme de l’UE, le « cadre financier pluriannuel 2021-2027 », a également été abordée. La Commission avait proposé une révision et une augmentation du budget. Depuis son adoption en 2020, l’UE a dû faire face à de nombreux défis, depuis les conséquences de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine jusqu’à l’accélération de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.
Le chancelier a affirmé que des moyens supplémentaires étaient « bien sûr » nécessaires pour soutenir l’Ukraine. De nouvelles « tâches financières » devraient cependant être permises avant tout par des « révisions de priorités et des restructurations » dans le budget de l’UE. L’on n’a pas encore beaucoup œuvré sur ce plan, il faut selon le chancelier investir encore plus d’énergie dans cette tâche. Il est crucial d’examiner comment les moyens considérables à disposition peuvent être investis différemment et comment gagner de cette façon une marge de manœuvre pour de nouvelles tâches.
Prévenir les entrées irrégulières en Europe
En matière de migrations, l’on s’est largement accordé pour « prévenir les entrées irrégulières en Europe afin de réduire l’immigration irrégulière », a rapporté M. Scholz. Au niveau européen, il s’agit en particulier de mener à bien la réforme du régime d’asile européen au cours de la présente législature du Parlement européen.
Il importe également de trouver des accords avec les pays d’origine et de transit. Il s’agit d’une part d’ouvrir des voies légales d’immigration de la main-d’œuvre qui fait défaut. D’autre part, il faut que ceux qui ne peuvent demeurer dans les pays européens soient repris par leur pays d’origine ou par les pays de transit sans démarche administrative lourde et sans trop d’obstacles. Selon le chancelier, tous les pays qui coopèrent ensemble ont à y gagner. Dans cette mesure, cela constituera aussi pour l’Union européenne « une problématique tout à fait centrale ».
Réduire la charge réglementaire est crucial pour la compétitivité
Enfin, les cheffes et chefs d’État et de gouvernement entendent aussi améliorer l’économie européenne et la compétitivité de l’Union. Pour cela, le chancelier considère que la simplification administrative est un thème d’importance primordiale. Il a dit attendre encore de la Commission européenne des propositions visant à accélérer la planification et les autorisations.
Lors de leur séminaire gouvernemental à Hambourg, les gouvernements allemand et français ont convenu d’envoyer leurs propres propositions à Bruxelles et de « suivre ce thème sans relâche ».