Réunion à Bruxelles
Le Conseil européen a ouvert la voie aux négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine et le Moldova (République de Moldavie). Pour Olaf Scholz, c'est « un signal fort de soutien et une perspective pour l'Ukraine ».
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Une bonne nouvelle pour l'Ukraine et le Moldova : le Conseil européen qui se réunissait pour la dernière fois cette année a décidé que les négociations d'adhésion menées par l'UE avec les deux pays débuteraient sous peu. Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du sommet européen, le chancelier fédéral Olaf Scholz a parlé d'une « décision historique ».
La décision prise lors de la réunion du Conseil européen constitue un « signal fort de soutien et une perspective pour l'Ukraine », a commenté le chancelier sur son compte X (ex-Twitter) et souligné : « Ces pays font partie de la famille européenne. » En amont du Conseil européen, le chancelier allemand plaidait déjà pour le lancement des négociations d'adhésion et de nouvelles mesures de soutien pour l'Ukraine.
Des progrès également pour la Géorgie et la Bosnie-Herzégovine
Le Conseil européen a par ailleurs accordé à la Géorgie le statut de pays candidat, pour autant que d'autres réformes y soient mises en place. Concernant la Bosnie-Herzégovine, les dirigeants européens sont prêts à ouvrir des négociations d'adhésion, « une fois que le degré nécessaire de conformité avec les critères d'adhésion sera atteint », peut-on lire dans les conclusions du Conseil européen. « Nous devrions pouvoir prendre une décision à ce sujet au mois de mars lors de notre prochaine réunion », a déclaré Olaf Scholz, confiant.
Le chancelier a dit juger personnellement nécessaire aussi d'accélérer le processus d'adhésion des pays des Balkans occidentaux. En effet, a-t-il fait remarquer, cette région attend déjà ce moment depuis 20 ans.
Consultations sur le cadre financier pluriannuel
Au menu de la réunion des 14 et 15 décembre à Bruxelles figurait également à l'ordre du jour du Conseil européen une révision ciblée à mi-parcours du Cadre financier pluriannuel fixé pour 7 ans. Cette révision vise à décider si des développements imprévus rendent nécessaire une adaptation du cadre financier. À ce sujet, une décision bénéficiant du soutien de 26 États membres a pu être prise. « Un pays s'y refuse jusqu'à présent », a regretté le chancelier. Les cheffes et chefs d'État et de gouvernement des États membres de l'Union européenne se réuniront donc à nouveau en début d'année prochaine. M. Scholz se réjouirait de voir « cette décision alors adoptée officiellement par les 27 États membres ».
L'accord prévoit d'apporter à l'Ukraine un soutien « jusqu'à concurrence de 50 milliards d'euros sous forme de crédits et de subventions pour les quatre prochaines années ». Comme le disait déjà le chancelier avant la réunion du Conseil européen, l'objectif est de fournir une base qui permette à « l'Ukraine de poursuivre sa résistance contre l'agresseur russe ».
En outre, l'Union européenne a décidé de donner plus d'argent pour la lutte contre les migrations et le rapprochement des pays des Balkans occidentaux. Ces projets devraient être financés essentiellement par des transferts au sein du budget actuel. « Cela est important selon moi », a déclaré M. Scholz, « car tous les États membres doivent consolider leur budget à l'heure actuelle ».
Le Cadre financier pluriannuel CFP) est l'instrument de planification permettant à l'UE de limiter ses dépenses à moyen terme. Il détermine pour sept ans les limites des ressources financières dont dispose l'Union européenne. L'actuel CFP couvre la période 2021-2027. Par ailleurs, le CFP établit le montant maximal des dépenses pour chaque année et chaque grande catégorie de dépenses. Il définit ainsi la structure et la répartition des dépenses de l'UE.
Situation au Proche-Orient
Le Conseil européen s'est également penché sur la situation au Proche-Orient. L'Union européenne n'a cessé de condamner résolument les attaques barbares perpétrées contre Israël par le Hamas qu'elle qualifie d'organisation terroriste. Le chancelier fédéral a affirmé être convaincu que la solution à deux États était la seule qui assure aux Israéliens et aux Palestiniens la possibilité de vivre en paix.
Nécessité de s'entendre rapidement sur la réforme de l'asile dans l'UE
Enfin, Olaf Scholz a profité de ce dernier Conseil européen de l'année pour faire avancer la réforme du droit d'asile européen. Tout le monde est d'accord sur le fait que le nombre de migrants irréguliers essayant de rejoindre l'Europe est trop élevé, a-t-il relevé. À son avis, l'accord des ministres de l'Intérieur sur la réforme solidaire du régime d'asile européen représente en cela un grand succès.
Il ne reste plus qu'à obtenir rapidement l'accord du Parlement européen. Sur ce point, Olaf Scholz se montrait optimiste à la fin du Conseil : « Si toutes les parties font preuve d'une volonté de compromis encore un peu plus grande, cela sera possible ! »