Conseil des ministres franco-allemand
La France et l’Allemagne sont des pays amis unis par les valeurs européennes qu’ils mettent en œuvre. Cela a été rappelé par le chancelier fédéral Olaf Scholz lors du Conseil des ministres franco-allemand réuni au château de Meseberg. Le chancelier a remercié le président français Emmanuel Macron pour sa visite d’État historique en Allemagne. Ensemble, ils ont renouvelé leur soutien à l’Ukraine et se sont engagés à continuer de renforcer la sécurité de l’Europe.
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« Merci, cher Emmanuel, d’avoir consacré trois jours complets à ta visite en Allemagne », a déclaré mardi le chancelier Olaf Scholz lors d’une conférence de presse conjointe avec le président français Emmanuel Macron.
À l’issue d’un entretien bilatéral entre le chancelier fédéral et le président français, le château de Meseberg, où résident les hôtes du gouvernement fédéral, a accueilli un Conseil franco-allemand de défense et de sécurité auquel participaient aussi les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays ainsi que le chef d’état-major français et le chef d’état-major de la Bundeswehr.
Télécharger : Consultez ici les conclusions du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité.
Le discours d’Emmanuel Macron, une source d’inspiration
Olaf Scholz s’est félicité de la présence d’Emmanuel Macron aux célébrations du 75e anniversaire de la Loi fondamentale. Le discours prononcé lundi à Dresde par le président français est non seulement un « magnifique plaidoyer pour l’amitié franco-allemande » mais aussi une « source d’inspiration majeure pour notre action commune en faveur d’une Europe forte et souveraine ». La France et l’Allemagne sont « des pays amis unis par les valeurs européennes qu’ils mettent en œuvre et représentent », a souligné le chancelier.
La guerre en Ukraine : souffrance et héroïsme
Pour Olaf Scholz comme pour Emmanuel Macron, la sécurité et la stabilité du continent européen revêtent une importance capitale dans la période actuelle. Le soutien apporté à l’Ukraine est toujours une préoccupation commune primordiale, ce que confirment les récentes attaques de la Russie.
La population civile est la première victime de la « guerre sans merci menée par Vladimir Poutine » à Odessa, Kiev, Lviv et dans de nombreuses autres villes du pays, a dénoncé le chancelier qui qualifie d’« héroïques » les efforts déployés par les soldats ukrainiens pour défendre leur pays contre l’impérialisme russe.
Maintenir notre soutien aussi longtemps que nécessaire
La priorité absolue demeure inchangée : il faut soutenir l’Ukraine autant que faire se peut, notamment en fournissant des systèmes de défense aérienne et en reconstruisant les infrastructures énergétiques sérieusement endommagées. La promesse a été donnée à l’Ukraine de la soutenir aussi longtemps que nécessaire.
Depuis plus de deux ans, les alliés occidentaux ont fortement contribué à ce soutien, sur les plans politique, humanitaire, financier et militaire. Toutefois, le chancelier partage le point de vue du président Emmanuel Macron : « Nous devons maintenant passer à l’étape suivante et fonder ce soutien sur de nouvelles bases », a-t-il déclaré.
Cette question fait actuellement l’objet de discussions approfondies entre les pays du G7 et au niveau de l’Union européenne. Selon M. Scholz, les bénéfices dits « exceptionnels », c’est-à-dire les intérêts issus des avoirs publics russes gelés en Europe, en sont un point central. Ils devraient en effet pouvoir être utilisés pour assurer un financement stable des efforts déployés.
Élargir et réformer l’UE
Parallèlement aux questions internationales, des sujets de politique européenne ont également été soulevés à Meseberg lors des entretiens entre les deux responsables politiques. Le chancelier fédéral a souligné la « volonté commune d’une Europe géopolitique souveraine ». L’élargissement de l’Union européenne, en particulier aux pays des Balkans occidentaux, constitue une condition préalable importante à cet égard. Cependant, il faut aussi entreprendre des réformes internes à l’UE qui, pendant trop longtemps, ont été négligées.
Un tournant historique : la sécurité est essentielle
Le chancelier a ajouté que Berlin et Paris souhaitaient renforcer la sécurité et la défense de l’Europe « aujourd’hui et à l’avenir, contre toute menace ». C’est là la conséquence logique du tournant historique induit par l’attaque russe contre l’Ukraine.
Comme l’a souligné le président Emmanuel Macron dans son discours de la Sorbonne, l’Europe devra, à l’avenir, contribuer davantage au partage des responsabilités au sein de l’Alliance transatlantique, a déclaré Olaf Scholz, faisant part de la volonté commune d’intensifier justement la coopération déjà étroite entre l’Allemagne et la France dans les domaines de la sécurité, de la défense et de l’armement, par exemple pour le développement d’armes de précision à longue portée.
Vives inquiétudes face à la situation au Proche-Orient
Le chancelier fédéral s’est dit extrêmement préoccupé par la situation au Proche-Orient. Plus d’une centaine d’otages israéliens sont toujours aux mains de l’organisation terroriste Hamas qui continue ses attaques, Israël n’est plus en sécurité. « Nos exigences sont claires : les terroristes du Hamas doivent libérer immédiatement tous les otages et accepter un cessez-le-feu durable », a déclaré Olaf Scholz.
Respecter le droit international
Le chancelier s’est exprimé tout aussi clairement à l’égard d’Israël, l’appelant à agir dans le respect du droit international et à garantir l’acheminement de l’aide humanitaire vers les populations en détresse à Gaza. Il incombe au gouvernement israélien de veiller à ce que les biens de première nécessité parviennent à destination.
Après la tragédie de Rafah, où de nombreux innocents ont perdu la vie dans le bombardement d’un camp de réfugiés, le chancelier estime que l’enquête annoncée par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est « aussi justifiée que nécessaire ».
Une visite d’État historique
La rencontre au château de Meseberg a eu lieu à la fin d’une visite d’État historique du président français en Allemagne, a indiqué le chancelier Olaf Scholz. Elle constitue un chapitre majeur de plus à la longue histoire franco-allemande et témoigne de liens de plus en plus étroits entre les deux pays au cours des dernières décennies.
Télécharger : Lors de la rencontre de Meseberg, le chancelier Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron et les membres des gouvernements allemand et français ont adopté un projet commun de nouvel agenda pour renforcer la compétitivité et la croissance dans l’Union européenne (version anglaise).
Une collaboration fondée sur le respect
La rencontre de Meseberg a permis au président français Emmanuel Macron et au chancelier fédéral Olaf Scholz de mettre en œuvre ce dont ils étaient convenus à l’occasion du 60e anniversaire du Traité de l’Élysée : en plus des séminaires en format complet, des réunions en plus petits comités permettront régulièrement d’aborder des sujets d’actualité.