« Nos deux pays sont liés par des relations de partenariat étroites et de qualité. Il ne s’agit pas seulement de relations entre les gouvernements. Il s’agit également d’amitié entre nos sociétés », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz lors de la visite du président du Kenya, William Ruto, à la Chancellerie fédérale.

La République fédérale d’Allemagne a été le premier pays à reconnaître officiellement le Kenya après son indépendance. Outre des relations commerciales de longue date, le Kenya partage avec l’Allemagne un intérêt pour le développement des énergies renouvelables. La transition énergétique est donc un thème central de la visite du président William Ruto à Berlin.

« Le Kenya est un véritable champion du climat et un modèle à suivre. C’est pourquoi nous avons convenu l’année dernière d’un partenariat pour le climat et le développement, auquel nous allons maintenant insuffler encore plus de vie », a déclaré le chancelier.

La transition énergétique en point de mire

L’Allemagne et le Kenya ont conclu un partenariat pour le climat et le développement d’un montant de 112 millions d’euros en décembre 2022, en marge de la conférence mondiale sur le climat qui s’est tenue en Égypte. Celui-ci concerne notamment le développement des sources d’énergie, des projets dans le domaine de l’électromobilité et une économie de l’hydrogène vert.

Le Kenya tire son électricité principalement de l’énergie éolienne, de l’énergie hydraulique et des panneaux solaires, ainsi que de la géothermie, qui est abondante dans la région de la vallée du Rift est-africain. La part des énergies renouvelables dans l’approvisionnement en électricité du pays est déjà supérieure à 90 % et devrait atteindre 100 % d’ici 2030.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz a salué le rôle du Kenya en tant que leader africain dans la lutte contre le changement climatique. Le Sommet africain sur l’action climatique et la Semaine africaine du climat prévus à Nairobi apporteront une contribution précieuse au succès de la COP28, a-t-il ajouté.

Le chancelier a invité le Kenya à rejoindre le Club climat, créé en décembre dernier par le G7. Le club est ouvert à tous les pays qui souhaitent prendre des mesures ambitieuses pour lutter contre le changement climatique et promouvoir la décarbonation de leurs industries.

Mardi, le président kényan William Ruto a prononcé un discours à l’invitation de la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock lors du 9^e Dialogue de Berlin sur la transition énergétique. Les entretiens avec plus de 30 entreprises allemandes ont porté sur les investissements au Kenya. La veille, M. Ruto avait été accueilli avec les honneurs militaires par le président fédéral Frank-Walter Steinmeier. Il a ensuite participé au « Kenyan Business Forum » à la Maison du patronat allemand (Haus der Deutschen Wirtschaft).

Approfondir les relations bilatérales

En s’appuyant sur la relation de confiance déjà en place, les deux pays souhaitent regarder vers l’avenir et identifier les domaines dans lesquels l’Allemagne et le Kenya pourraient s’engager ensemble afin de stimuler le commerce dans l’Union européenne et en Afrique, promouvoir la construction d’infrastructures dans des domaines indispensables comme la production d’énergie et d’engrais et renforcer le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, a affirmé M. Scholz.

Des entreprises allemandes veulent investir au Kenya

Le chancelier fédéral souhaiterait que le Kenya devienne membre de l’initiative « Compact with Africa » (CWA) du G20. Celle-ci vise à mobiliser des investissements du secteur privé. Il s’agit d’un format unique de coopération privilégiée entre le Groupe des Vingt et les partenaires africains.

M. Scholz a souligné l’intérêt croissant des entreprises allemandes à commercer avec le Kenya et à investir dans le pays. C’est pourquoi de grands efforts sont mis en œuvre pour faciliter les échanges et les investissements. « J’encourage également vivement la conclusion de l’accord intérimaire de partenariat économique entre l’Union européenne et le Kenya », a affirmé le chancelier, ajoutant qu’« un tel accord serait une étape intermédiaire importante sur la voie d’une zone de libre-échange africaine, que nous soutenons également avec énergie et enthousiasme ».

Personnel qualifié en provenance du Kenya

La migration de travailleurs qualifiés a été un autre thème abordé lors de l’entretien. Le Kenya est intéressé par une coopération renforcée en matière de formation de main-d’œuvre qualifiée kényane pour le marché du travail allemand. En novembre 2022, le gouvernement fédéral a adopté des lignes directrices pour le développement de l’immigration de travailleurs qualifiés. Elles prévoient des élargissements, entre autres en ce qui concerne les professionnels disposant d’une qualification professionnelle. L’obligation de faire reconnaître le diplôme étranger en Allemagne sera éliminée pour les spécialistes de ce groupe exerçant un métier non réglementé.

Le Kenya, médiateur dans les crises régionales

Le Kenya mise traditionnellement sur l’équilibre, les relations de bon voisinage ainsi que le règlement pacifique des différends et a une tradition de médiateur dans les conflits. L’envoyé spécial Uhuru Kenyatta agit en tant que facilitateur dans les conflits en Somalie, au Congo, au Soudan et en Éthiopie. Le pays fournit également des forces de maintien de la paix aux Nations Unies, à l’Union africaine et à des organisations régionales. Le Kenya est donc un partenaire important que l’Allemagne souhaite soutenir encore davantage en vue du renforcement des capacités africaines de maintien de la paix.

« Je suis fermement convaincu que les initiatives menées par les Africains en faveur de la paix et de la stabilité en Afrique seront encore plus importantes à l’avenir. Dans ce contexte, un soutien de la part de partenaires internationaux est indispensable, et nous en avons également discuté ensemble aujourd’hui. Le Kenya s’engage sur le plan international et mise sur le multilatéralisme », a déclaré M. Scholz. Le chancelier considère que les États africains devraient être davantage représentés au niveau international. L’Allemagne soutient donc expressément les efforts visant à augmenter le nombre de sièges africains au Conseil de sécurité des Nations Unies, a-t-il expliqué.

Le président William Ruto s’est également exprimé au sujet de la guerre en Ukraine. Estimant que rien ne la justifie, il a appelé à mettre fin à la guerre en Europe.