Un message fort et clair à la Russie

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Crise ukrainienne Un message fort et clair à la Russie

Le gouvernement fédéral souhaite un « train de mesures fortes » de l'UE vis-à-vis de la Russie et n'exclut pas un embargo total sur les armes. La porte-parole adjointe du gouvernement fédéral, Christiane Wirtz, a insisté sur la nécessité de conclure les consultations à ce sujet demain, à Bruxelles.

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Les drapeaux des États membres de l'UE

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont discuté le 22 juillet, à Bruxelles, de mesures supplémentaires vis-à-vis de la Russie

Photo : picture-alliance / dpa

« Le gouvernement fédéral regrette que des experts internationaux ne puissent toujours pas accéder librement à l'endroit où le vol MH-17 s'est écrasé. Les corps des victimes et leurs possessions doivent encore être récupérés et les circonstances de la catastrophe doivent être éclaircies », a déclaré la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral, Christiane Wirtz, à Berlin.

La situation exige des mesures supplémentaires

L'Allemagne soutient pleinement les efforts déployés en particulier par les Pays-Bas et l'Australie, a déclaré la porte-parole lors de la conférence de presse gouvernementale, le 28 juillet. Le crash de l’avion de ligne de la Malaysia Airlines a « complètement changé la donne », rendant nécessaire l'adoption de mesures supplémentaires.

Lors de la conférence de presse gouvernementale du 28 juillet, la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral a affirmé en outre que le Kremlin semblait « toujours assez peu intéressé à ce que soit élucidée la catastrophe » et qu'il n'usait pas de son influence sur les séparatistes. De plus, les rapports continuent de faire état de l’afflux d’armes russes dans l’Est ukrainien via les sections frontalières contrôlées par les séparatistes. « Ici aussi, Moscou a la responsabilité de s’y opposer », a souligné Mme Wirtz.

Mme Merkel prête à un sommet extraordinaire

Il est donc nécessaire de prendre de nouvelles mesures à l'encontre de la Russie: « La Commission européenne a soumis des propositions touchant à quatre secteurs », a indiqué Mme Wirtz. Le gouvernement fédéral souhaite un « train de mesures fortes, visant des secteurs précis ». « Ce n'est que par le biais d'un tel ensemble de mesures substantielles que le gouvernement fédéral et l'UE peuvent envoyer un signal fort et clair à la Russie », a expliqué la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral.

Les propositions qui ont été présentées incluent des restrictions à l'accès aux marchés des capitaux et des mesures touchant les domaines des biens d’armement, des biens à double usage et des technologies sensibles, c’est-à-dire également dans le secteur énergétique. Le gouvernement fédéral et l'UE sont déterminés à conclure les discussions mardi. « Si nécessaire, la chancelière fédérale se déplacera à Bruxelles pour un Conseil européen », a déclaré Mme Wirtz.

Le gouvernement fédéral soutient sans réserve les décisions prises par le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne.  Les conclusions du Conseil des affaires étrangères prévoient ce qui suit : Si la Russie ne se montre pas immédiatement et pleinement coopérative sur les points connus, qui concernent aussi bien l’évolution de la situation dans son ensemble dans l’est de l’Ukraine que des résultats concrets dans l’enquête sur la catastrophe aérienne, un train de sanctions fortes sera mis en œuvre en application des décisions arrêtées précédemment en Conseil européen.

Les sanctions produisent déjà leurs effets, selon M. Steinmeier

Le Comité des représentants permanents des États membres de l’Union européenne (Coreper) avait déjà décidé jeudi d’étendre les sanctions à l'encontre de la Russie. Les sanctions étendues sont entrées en vigueur le lendemain, lorsque 15 autres personnes ainsi que 18 entreprises et institutions ont été ajoutées à la liste des sanctions. Le vendredi, il a été décidé de mettre en œuvre des sanctions économiques étendues, en vue desquelles la Commission européenne a élaboré des propositions.

Le comité des représentants permanents (Coreper) est composé de représentants des États membres, qui agissent en tant qu'ambassadeurs de leur pays auprès de l'UE. Le Coreper est chargé de la préparation des réunions de niveau ministériel.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a défendu ces instruments contre leurs détracteurs. Si l’on jette un coup d’œil aux chiffres purs et simples, on s’aperçoit que « avant même que les sanctions aient été formulées à l’encontre de la Russie, Moscou avait perdu une centaine de milliards de dollars.  Pourquoi ? Parce que les conditions d’investissement dans le pays ne sont pas sûres », a-t-il relevé.

Concernant la marche à suivre, M. Steinmeier a insisté sur le rôle incombant à la diplomatie.   Si l’on exclut la riposte militaire comme instrument de la « boîte à outils », il reste justement les moyens politiques et diplomatiques, que nous ne devrions donc pas discréditer, a-t-il rappelé, avant de souligner : « c’est un bien précieux avec lequel nous pouvons vraiment opérer ».

Le cessez-le-feu reste l’objectif majeur

Concernant l’Ukraine, l’objectif majeur reste la conclusion d’un cessez-le-feu bilatéral, selon la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral, Christiane Wirtz. « Pour ce faire, le groupe de contact composé de représentants de l’OSCE, de la Russie et de l’Ukraine essaie d’organiser une rencontre avec les séparatistes », a affirmé Mme Wirtz.  Il y a déjà eu plusieurs entretiens par vidéoconférence, a déclaré la porte-parole.

« Il s’agit en fin de compte de mettre en œuvre le plan de paix du président ukrainien Petro Porochenko afin que l’Ukraine soit une démocratie pacifique et stable, entièrement souveraine dans sa prise de décision », a conclu Mme Wirtz.

Mesures de l'UE vis-à-vis de la Russie:
Le 17 mars, le Conseil européen inscrit un total de 21 personnes sur une liste des sanctions (« liste noire »).
Une décision de principe du sommet de l'UE du 16 juillet sert de cadre aux ministres pour des décisions plus concrètes.
Le 22 juillet, les ministres des Affaires étrangères de l'UE réunis à Bruxelles discutent d'un renforcement des sanctions contre la Russie.  Le Coreper se charge de l'élaboration des mesures.
Le 24 juillet, le Coreper décide d'étendre la « liste noire » aux chefs des services de renseignement et de sécurité. Dès le lendemain est publiée au Journal officiel de l'Union européenne une liste des sanctions à laquelle figurent 15 personnalités ainsi que 18 entreprises et institutions supplémentaires. Les mesures entrent ainsi en vigueur immédiatement.
Le 25 juillet, les représentants des 28 gouvernements de l'UE se mettent d'accord au sein du Coreper pour prendre de nouvelles sanctions économiques. Ils chargent la Commission de formuler des propositions de mesures d'ici au 28 juillet.