Soutien dans la lutte antiterroriste

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Après les attentats de Paris Soutien dans la lutte antiterroriste

Le gouvernement fédéral est prêt à apporter à la France un soutien militaire dans son combat contre le groupe État islamique, sous forme de composantes de protection, de reconnaissance et de logistique. C'est ce qu'ont annoncé la ministre fédérale de la Défense, Ursula von der Leyen, et le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. On table parallèlement sur un processus politique.

Temps de lecture: 3 min.

La frégate Sachsen F 219 à son entrée dans le port

L'Allemagne fournit à la France une frégate et des avions de reconnaissance Tornado pour l'aider à combattre le groupe État islamique

Photo : BUndeswehr/Wolff

« Le gouvernement a décidé aujourd'hui de mesures difficiles, mais justes et nécessaires », a déclaré Mme von der Leyen à Berlin à l'issue de réunions extraordinaires des groupes parlementaires CDU/CSU et SPD au Bundestag.

Ce soutien se composera d'une part de la protection du porte-avions français Charles de Gaulle par une frégate allemande, a précisé la ministre. La France pourra ainsi mener des raids aériens depuis le porte-avions. L'Allemagne met par ailleurs à disposition un satellite franco-allemand et des avions Tornado équipés pour la reconnaissance afin d'évaluer exactement la situation, a poursuivi Mme von der Leyen. L'Allemagne entend également soutenir la France en envoyant des avions spéciaux qui assureront le ravitaillement en vol de chasseurs.

« Nous faisons dès maintenant partie de la coalition étant donné que nous nous occupons déjà, dans le nord de l'Iraq, d'équiper et de former des Peshmergas. Et c’est au sein de cette coalition que nous prendrons les mesures suivantes dont nous avons parlé aujourd'hui », a fait savoir la ministre au cours d'une interview télévisée.

Impossible de vaincre le terrorisme par les seuls moyens militaires

Frank-Walter Steinmeier et Ursula von der Leyen plaident également en faveur d'une solution politique. Au final, les moyens militaires ne pourront à eux seuls vaincre le terrorisme, c'est pourquoi le gouvernement fédéral table sur un processus politique, a expliqué M. Steinmeier.

« Et pourtant, nous ne parviendrons pas en Syrie à éviter un affrontement militaire avec le groupe État islamique, le Front el-Nosra et d'autres groupes terroristes », a concédé le chef de la diplomatie allemande. Mme von der Leyen a elle aussi affirmé : « Il nous faut également des moyens militaires pour vaincre le groupe EI. »

Solidarité avec la France

Au lendemain des attentats terroristes de Paris, l'Allemagne s’était engagée à soutenir la France dans son combat contre le terrorisme. M. Steinmeier a déclaré que le président de la République française avait demandé au cours de son entretien avec Mme Merkel que l'Allemagne lui accorde son soutien.

« Nous n'avons pas seulement manifesté de la compassion, mais aussi de la solidarité. Ce ne serait pas un bon geste de la part de l'Allemagne si nous ne restions pas crédibles. » Or, être crédible, cela veut dire « fournir concrètement ce que nous pouvons et ce dont nous pouvons porter la responsabilité politique », a déclaré M. Steinmeier.

Mme von der Leyen a souligné pour sa part : « Les horribles attentats du groupe État islamique ont atteint la France au plus profond de son être. Mais nous savons tous que ces agissements inhumains peuvent à tout moment nous viser nous aussi et d'autres sociétés. »

Fondements juridiques

Pour le gouvernement fédéral, cet engagement de l'Allemagne et le processus d'attribution du mandat reposent sur le plan juridique sur le droit de légitime défense de la France - droit que lui confère l'article 51 de la Charte des Nations Unies - en liaison avec l'appel lancé par le Conseil de sécurité des Nations Unies à tous les États membres de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le groupe État islamique en Syrie (résolution 2249 du 20 novembre). L'engagement allemand s'inscrit par ailleurs dans le cadre du devoir d'aide et d'assistance mutuelles des États membres de l'Union européenne aux termes de l'article 42-7 du Traité de l'Union européenne.

« Dès lors, nous considérons notre décision de fournir à la France des composantes de soutien possibles comme établie sur le fondement du droit et du droit international », a constaté M. Steinmeier.

Le processus parlementaire en vue de l’attribution de ce mandat est engagé, le Conseil des ministres se réunira dès mardi pour en débattre.

Le Bundestag disposera ensuite dans les plus brefs délais d’une base de décision pour procéder au vote.