Réussir le développement, c’est possible !

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Programme 2030 et objectifs du Millénaire Réussir le développement, c’est possible !

Les États membres des Nations Unies se sont accordés à New York sur un « Programme 2030 pour le développement durable ».

Temps de lecture: 12 min.

Des élèves devant une mappemonde

« Assurer l’éducation primaire pour tous » est l’un des OMD

Photo : Photothek/Ute Grabowsky

Le texte, qui doit être adopté officiellement fin septembre par les chefs d’État et de gouvernement, s’inscrit dans le prolongement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des objectifs d’Action 21 (Agenda 21 en anglais).

Les objectifs de ce programme pour l’après-2015 visent à favoriser la transition mondiale vers le développement durable. Parmi eux figurent la lutte contre la faim et la pauvreté ainsi que pour un vivre-ensemble pacifique. Une nouveauté : toutes les économies du monde - pas seulement les pays en développement - sont invitées à changer de cap.

Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont montré qu’il était possible d’améliorer concrètement l’existence de millions d’êtres humains dans presque tous les pays en développement de la planète. Ainsi, au cours des quinze dernières années, la pauvreté a pu être réduite de moitié à l’échelle mondiale et l’accès à l’eau potable et à l’éducation a pu être amélioré. On est parvenu par ailleurs à diviser environ par deux la mortalité infantile et la mortalité maternelle.

Il n’en reste pas moins beaucoup à faire puisque près de 1,3 milliard d’êtres humains vivent encore avec moins de 1,25 dollar US par jour, le seuil officiel de pauvreté des Nations Unies. Mais l’humanité doit également faire face à de nombreux autres problèmes, notamment le gaspillage des ressources naturelles, les dérèglements climatiques et la destruction de l’environnement, le chômage et les inégalités sociales.

Nouveaux objectifs communs

Le Programme 2030 vise à combiner l’approche des OMD et celle d’Action 21. Le programme Action 21 avait été adopté en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Il s’adressait à tous les pays du monde et avait pour but de répondre aux besoins de la génération actuelle par une nouvelle politique économique, environnementale et de développement, sans pour autant compromettre les potentialités des générations futures.

En 2012, vingt ans après le Sommet de la Terre, la communauté internationale avait de nouveau rendez-vous à Rio de Janeiro pour une conférence des Nations Unies sur le développement durable dite « Rio+20 » ou « Rio 2012 ». À cette occasion, les pays s’étaient engagés en faveur d’une bonne gouvernance, en particulier concernant l’ « économie verte ». En outre, ils avaient décidé d’élaborer des Objectifs de développement durable (ODD).

Les objectifs du Millénaire : des réussites concrètes en matière de développement

En septembre 2000, les chefs d’État et de gouvernement de 189 pays réunis à New York avaient adopté la « Déclaration du Millénaire » et huit « Objectifs du Millénaire pour le développement » (OMD) au total.

Le travail fourni ensemble depuis lors par les pays industrialisés et les pays en développement a montré que des progrès concrets et de grande portée sont possibles dans le domaine du développement à condition que pays en développement et pays industrialisés coopèrent systématiquement.

Depuis 2000, l’existence de millions de personnes s’est considérablement améliorée. Si ces améliorations représentent sans conteste un encouragement de taille pour tous, elles sont aussi une incitation à poursuivre les efforts dans cette voie.

Voici quelques exemples des progrès réalisés à ce jour :

Objectif 1 : Éliminer l’extrême pauvreté et la faim

La pauvreté extrême a nettement reculé au cours des deux dernières décennies. Alors que près de la moitié de la population des pays en développement vivait encore avec moins de 1,25 dollar par jour en 1990, cette proportion ne devrait plus dépasser 14 % en 2015, d’après les évaluations.

Le nombre de personnes au monde qui vivent dans une extrême pauvreté a été réduit de plus de la moitié : de 1,9 milliard, il a baissé à 0,8 milliard en 2015. Le progrès le plus marquant a été enregistré à partir de 2000.

Des progrès ont également été réalisés concernant la lutte contre la sous-alimentation. Dans les pays en développement, la proportion de personnes sous-alimentées par rapport à l’ensemble de la population est passée de 23,3 en 1990 à 12,9 %, soit une baisse de près de la moitié.

Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous

Le taux de scolarisation dans le primaire dans les pays en développement est de 91 %. Cela représente un net progrès par rapport à 1990 puisque ce chiffre était alors de 83 %. De plus, le taux d’alphabétisation a nettement augmenté.

C’est en Afrique subsaharienne que l’augmentation est la plus forte. Dans cette région, la proportion d’enfants qui ont accès à l’éducation primaire est passée de 52 % en 1990 à 80 % en 2015, cette augmentation ayant été la plus forte après 2000.

D’ici la fin de l’année, le nombre d’enfants qui ne poursuivent pas leurs études après l’école primaire sera pratiquement réduit de moitié à l’échelle mondiale : alors qu’il était encore de 100 millions en 2000, il atteindra environ 57 millions fin 2015.

Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Depuis 1995, la proportion des femmes au parlement a doublé dans les 174 pays examinés. Néanmoins, les efforts doivent se poursuivre étant donné qu’à l’heure actuelle, seul un député sur cinq est une femme.

Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile

Le taux de mortalité infantile dans le monde a été réduit de moitié. En dépit de la forte croissance démographique, en particulier dans les pays en développement, le nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans est passé à l’échelle mondiale de 12,7 millions en 1990 à 6 millions en 2015.

Des enfants encore plus nombreux pourront à l’avenir être sauvés si l’on parvient à développer encore les mesures de prévention telles que les vaccins.

Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle

Depuis 1990, le taux de mortalité maternelle a diminué de 45 % à l’échelle mondiale, la meilleure progression ayant été réalisée après 2000. En Asie du Sud, cette proportion a même reculé de 64 % entre 1990 et 2013. Un facteur a été déterminant pour cette avancée : le fait que les accouchements aient été suivis par du personnel médical spécialisé. Dans le monde entier, environ 71 % des naissances ont ainsi été suivies en 2014, alors que c’était seulement le cas pour 59 % d’entre elles en 1990.

Objectif 6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

Le nombre des nouvelles infections au virus VIH/sida (syndrome d’immunodéficience acquise) a baissé d’à peu près 40 % entre 2000 et 2013. Une lutte efficace a également été menée contre d’autres maladies telles que le paludisme ou la tuberculose.

En juin 2014, 13,6 millions de personnes atteintes du VIH ont reçu un traitement thérapeutique, ce qui représente une augmentation énorme. En 2003, seules 800 000 personnes avaient suivi un tel traitement. Le traitement a permis d’éviter 7,6 millions de décès entre 1995 et 2013.

Objectif 7 : Préserver l’environnement

Par rapport à 1990 où 76 % de la population mondiale avait accès à un approvisionnement en eau potable, ce pourcentage est de 91 % en 2015. Depuis 1990, 2,6 milliards d’êtres humains ont eu accès à des sources d’eau potable de meilleure qualité. 1,9 milliard d’entre eux ont même accès à l’eau du robinet dans leur habitation.

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

La coopération officielle au développement des pays industrialisés en faveur des pays en développement s’est nettement accrue. De 2000 à 2014, le soutien accordé à ces pays est passé, en données corrigées de l’inflation, de 81 à 135 milliards de dollars US, soit une augmentation de 66 %.

2030 : un programme en devenir

Logo 2015 Année d’action mondiale

Photo : ONU

En décembre 2014 a été publié le Rapport sur le financement du développement (dit « Rapport de synthèse ») du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon. Ce rapport a servi de cadre pour la poursuite des négociations. Auparavant, un groupe de travail des Nations Unies avait soumis une proposition en juillet 2014. Les travaux accomplis par le Groupe d’éminentes personnalités convoqué par Ban Ki-moon ont également servi de base importante pour ce rapport de synthèse. L’ancien président de la République fédérale d’Allemagne, Horst Köhler, en faisait partie.

Le Programme de développement pour 2030 cherche à réaliser d’ici cette date des progrès généraux dans cinq grandes questions d’avenir. L’ébauche actuelle prévoit 17 objectifs pour un développement durable. Ils servent d’orientation générale :

  1. Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ;
  2. Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable ;
  3. Assurer les conditions d’une vie en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges ;
  4. Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ;
  5. Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ;
  6. Garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau ;
  7. Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable ;
  8. Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous ;
  9. Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation ;
  10. Réduire les inégalités entre les pays et en leur sein ;
  11. Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ;
  12. Instaurer des modes de consommation et de production durables ;
  13. Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions ;
  14. Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ;
  15. Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en les exploitant de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité ;
  16. Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes aux fins du développement durable, assurer à tous l’accès à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes ;
  17. Revitaliser le partenariat mondial au service du développement durable et renforcer les moyens de ce partenariat.

La bonne gouvernance, les questions de financement et d’étude d’impacts, une approche multi-acteurs et un mécanisme de révision fort constituent des aspects essentiels d’un développement durable.

Financer le développement

Pour atteindre les objectifs du nouveau Programme de développement, des moyens financiers importants doivent être disponibles en suffisance. C’est la raison pour laquelle une troisième Conférence internationale sur le financement du développement a été organisée en juillet 2015 à Addis-Abeba (Éthiopie). Les participants se sont notamment accordés sur un Programme d’action destiné, entre autres, à assurer le financement des objectifs de développement durable. Les pays émergents et les pays en développement doivent mettre en place de façon renforcée des systèmes fiscaux opérants et lutter avec détermination contre la corruption. Les pays donateurs ont réaffirmé leur engagement volontaire de consacrer 0,7 % de leur PIB à l’aide publique au développement.

Le sommet du G7 qui s’est tenu à Elmau, en Bavière, a lui aussi contribué à préparer l’Assemblée générale des Nations Unies, qui sera chargée d’adopter les nouveaux objectifs de développement. Les dirigeants participants ont clairement montré qu’ils soutenaient le nouveau pacte pour l’avenir du monde (« Weltzukunftsvertrag »), c’est-à-dire les nouveaux objectifs mondiaux de développement durable pour l’après-2015. L’engagement qui a été pris de consacrer 0,7 % du produit intérieur brut à l’APD est explicitement mentionné dans la Déclaration finale. C’est un signal important pour les pays en développement et les pays émergents.

Charte pour l’avenir en tournée

La réussite du Programme de développement pour 2030 dépend aussi en grande partie de la participation de tous en Allemagne : les entreprises, groupes de la société civile, milieux scientifiques, citoyennes et citoyens. En 2014, le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement a mené pour cela un vaste débat auquel ont pris part de nombreux groupes sociaux, des organisations humanitaires, des organisations non gouvernementales ainsi que le monde économique et politique. Ce débat a débouché sur l’adoption d’une Charte pour l’avenir.

Sur une soixantaine de pages, cette charte intitulée « Un monde, notre responsabilité » (EINE WELT – unsere Verantwortung) donne des recommandations en vue d’une action durable dans les domaines les plus variés, aussi bien la politique que l’économie ou la vie de chacun au quotidien. La Charte pour l’avenir effectue actuellement une tournée à travers l’Allemagne. Grâce aux événements organisés et aux formats interactifs, les thèmes de la charte se concrétisent. Les citoyens peuvent continuer de soumettre leurs idées à ce sujet et participer à la discussion.

Paris Climat 2015

Pour finir, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) se tiendra fin novembre et en décembre 2015 à Paris. La lutte contre les dérèglements climatiques est essentielle pour un développement durable. Les participants au sommet du G7 se sont clairement engagés à limiter le réchauffement de la planète. Les pays du G7 se sont par ailleurs mis d’accord sur des objectifs contraignants en matière de réduction des gaz à effet de serre, qui doivent être adoptés lors de la conférence de Paris. Ils ambitionnent de renoncer totalement à l’utilisation du pétrole, du charbon et du gaz avant la fin du XXIe siècle.

Stratégie nationale de développement durable

Comment les objectifs internationaux peuvent-ils être mis en œuvre en Allemagne ? Le gouvernement fédéral entend y parvenir dans le cadre de la stratégie nationale de développement durable qu’il a adoptée en décembre 2014.

La stratégie allemande de développement durable existe depuis 2002. Elle est actualisée tous les quatre ans et demeure le fil conducteur de la politique de développement durable à l’échelle de la Fédération. Elle contient des objectifs et des indicateurs permettant d’identifier les progrès accomplis mais aussi de déceler tout arrêt du développement. Le prochain rapport d’avancement paraîtra à l’automne 2016.

Quelles priorités la stratégie de développement durable doit-elle fixer ? Comment les indicateurs peuvent-ils être encore développés ? Le gouvernement fédéral souhaite également discuter de ces questions avec les citoyens. Les conférences qui se tiendront à Berlin, Dresde, Stuttgart, Bonn et Hambourg lui en fourniront l’occasion. Les résultats seront pris en compte en vue de l’amélioration de la stratégie de développement durable et consignés dans le rapport d’avancement. Les Länder et les associations participent à son élaboration.