En amont de la Conférence mondiale sur le climat, les États du G20 réunis à Antalya se sont accordés sur un objectif climatique ambitieux. «
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Après de longues négociations, nous avons enfin réussi à nous entendre sur l'objectif de deux degrés », a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel.
Lors de la réunion du G20 à Antalya, la chancelière fédérale Angela Merkel a déclaré au sujet de la Conférence sur le climat qui aura lieu bientôt à Paris : « Nous avons entendu de nombreuses, voire de très nombreuses contributions qui inspirent l'espoir ; tous affirment : nous voulons que Paris soit un succès. » Cependant, Mme Merkel a également rappelé que de nombreux pas allaient devoir être franchis afin de progresser dans ce dossier.
Lors de la Conférence des Nations Unies sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre, environ 190 États négocieront en vue de parvenir à un traité de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Plus de 120 chefs d'État et de gouvernement sont attendus aux consultations. L'objectif est de limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Entre-temps, 161 pays ont indiqué aux Nations Unies comment ils entendent lutter contre le changement climatique. Cependant, les objectifs climatiques soumis par les États ne suffiraient qu'à ramener le réchauffement mondial à 2,7 degrés, selon les données des Nations Unies.
La ministre fédérale de l'Environnement Barbara Hendricks considère aussi que la Conférence mondiale sur le climat a de bonnes chances d'être un succès. La communauté internationale n'a « jamais été aussi proche qu'elle ne l'est aujourd'hui » de la conclusion d'un accord de suivi du Protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, a-t-elle déclaré jeudi dernier au Bundestag. Mme Hendricks a cité en tant qu'objectif à long terme l'abandon complet de la production d'énergie à partir de combustibles fossiles d'ici la fin du siècle.
Il faut des règles solides garantissant la transparence et l'équité, a-t-elle affirmé. De plus, les contributions nationales devront être révisées régulièrement. L'Allemagne vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d'ici 2020 et de 95 % d'ici 2050, par rapport à 1990.
La politique climatique est une politique de réfugiés
Ce sont souvent les régions les plus pauvres du monde qui sont touchées par le dessèchement des lacs, le tarissement des rivières ou encore les pluies torrentielles. « Un accord contraignant sur le climat contribuerait donc de manière considérablement plus efficace que n'importe quelle clôture frontalière à limiter les flux migratoires», a écrit le ministre fédéral de la Coopération économique et du Développement Gerd Müller fin octobre dans une tribune au quotidien « Handelsblatt ».
La ministre de l'Environnement Barbara Hendricks constate elle aussi que les pays en développement sont particulièrement touchés par les conséquences du changement climatique. « Il est clair que de vastes zones arides et de vastes zones inondées se développeront si nous ne parvenons pas à maintenir le changement climatique dans des limites maîtrisables », a déclaré Mme Hendricks dans une interview parue le 10 novembre dans le magazine « Focus ». Cela risquerait d'entraîner une nouvelle vague de réfugiés.
Aide financière aux pays en développement
Le financement de la lutte contre le changement climatique doit être assuré afin que le sommet de Paris puisse être un succès. Il est prévu que les pays industrialisés fournissent aux pays pauvres, à partir de 2020, 100 milliards de dollars par an afin de les aider à s'adapter au changement climatique. Selon un rapport intermédiaire de l'OCDE, les financements publics et privés mobilisés pour le fonds totalisent actuellement 62 milliards de dollars. L'Allemagne entend verser jusqu'à 4,5 milliards de dollars par an.
Au sujet du financement de l’adaptation au changement climatique, le ministre fédéral du Développement Gerd Müller a déclaré : « Il était juste et important de mettre en place, pour la première fois, une compensation climatique au niveau mondial aidant les pays en développement à se protéger de l'élévation du niveau des océans et des mers, des sécheresses prolongées et des inondations. »
L'objectif du Fonds vert pour le climat est de soutenir les pays en développement, en particulier les plus pauvres, sur la voie d'un développement sobre en carbone et résilient au changement climatique. Il fournira donc des subventions et des prêts pour financer des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Le fonds doit en outre aider à mobiliser des investissements privés dans la protection du climat.