La Fédération présente un concept global

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Politique d’asile et de réfugiés La Fédération présente un concept global

Trois milliards d'euros supplémentaires pour les Länder et les communes, 3 000 nouveaux emplois au sein de la Police fédérale, une entente sur les pays d'origine sûrs : voilà quelques éléments clés d'un ensemble de mesures adopté par la coalition. La chancelière a également appelé l'Union européenne à intensifier ses efforts.

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Merkel et Gabriel lors du point de presse portant sur les résultats de la réunion de la Commission des responsables des partis de coalition

« Pour la première fois, nous avons un concept global pour relever les défis auxquels nous faisons face », a déclaré Angela Merkel

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Le gouvernement fédéral a présenté pour la première fois un concept global pour faire face à l'afflux croissant de réfugiés, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel lors d'un point de presse commun avec le ministre fédéral de l'Économie Sigmar Gabriel. La Commission des responsables des partis de coalition avait adopté, dimanche dans la nuit, les grands axes d'une stratégie de gestion de la situation en matière de réfugiés.

Au début de sa déclaration, la chancelière a salué le grand engagement de nombreuses organisations, des administrations publiques et de nombreux volontaires qui ont apporté de l'aide aux réfugiés arrivés au cours du week-end dernier, marqué par des scènes des plus émouvantes.

Une Europe des valeurs

L'Union européenne doit avant tout déployer de grands efforts afin de relever le défi de taille qui se pose, a souligné la chancelière. « Ce n'est que grâce à la solidarité européenne que nous pourrons réussir ce tour de force. Nous sommes une Europe des valeurs », a-t-elle dit.

La communauté internationale doit « travailler main dans la main à combattre les causes des migrations, trouver des solutions aux guerres civiles et surmonter les menaces terroristes », a-t-elle affirmé. Le gouvernement fédéral va intensifier son engagement en matière de gestion et de prévention des crises, a annoncé Mme Merkel. Cela concerne tant le ministère fédéral des Affaires étrangères que le ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement.

Dublin III s’applique à tous les États membres de l’UE

La gestion de l'afflux de migrants représente un grand défi européen, a souligné la chancelière, qui a ajouté que « le système de valeurs et l'ordre juridique européens doivent nous servir de référence». Dublin III continue de s'appliquer, indépendamment des décisions prises le week-end dernier, a dit la chancelière, qui s'est également entretenue à ce sujet avec le premier ministre hongrois. « Dublin III s'applique à tous les États membres de l'Union européenne », a-t-elle martelé. Vendredi soir, l'Allemagne et l'Autriche avaient approuvé l'arrivée de réfugiés en provenance de Hongrie au vu de la situation d'urgence.

Les ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE prendront d'autres décisions lors d'une réunion extraordinaire prévue le 14 septembre. La Commission européenne présentera également des propositions mercredi, a précisé la chancelière.

Une répartition équitable en Europe

Dans un groupe de travail sous présidence luxembourgeoise, il sera discuté de la mise en place de centres d’accueil des réfugiés (« hotspots »). « Cela est urgent », selon Mme Merkel. Tous les États de l'Union européenne doivent mettre sur pied des centres d'accueil et d'enregistrement pour les personnes nécessitant une protection, a-t-elle exigé.

Elle a également souligné l'importance d'assurer une répartition solidaire et équitable. Tous les pays de l'UE doivent se conformer aux normes permettant des conditions équitables, a-t-elle affirmé.

La Fédération vient en aide aux Länder et aux communes

En ce qui concerne la tâche de l'Allemagne, Mme Merkel estime que la Fédération, les Länder et les communes forment une « communauté de responsabilité ». La Fédération augmentera ses dépenses de trois milliards d'euros, et les Länder et les communes débloqueront eux aussi trois milliards supplémentaires. Les détails seront convenus d'ici au 24 septembre.

Le gouvernement fédéral a un « calendrier ambitieux » : toutes les mesures législatives nécessaires devront avoir été adoptées d'icifin octobre, a déclaré Mme Merkel. Les procédures d’asile de l’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) devront être accélérées. En outre, 3 000 emplois supplémentaires seront créés au sein de la Police fédérale au cours des trois prochaines années, a déclaré la chancelière.

Mme Merkel a promis aux Länder et aux communes du soutien pour la construction de 150 000 structures de premier accueil « respectant la dignité humaine ». La Fédération contribuera en mettant à disposition des biens immobiliers fédéraux, mais également en fournissant un soutien financier.

Éliminer les incitations inopportunes

Il était important, au sein de la Commission des responsables des partis de coalition, d'exprimer clairement la nécessité de fournir une protection aux personnes qui en ont besoin, a expliqué Mme Merkel. Cependant, « celles et ceux qui n'ont pas de chances de pouvoir rester dans notre pays devront le quitter », a-t-elle déclaré. C'est pourquoi le gouvernement fédéral veut éliminer les incitations inopportunes. Ainsi, dans les centres de premier accueil, les prestations sous forme d'argent liquide devront être remplacées dans la mesure du possible par des prestations en nature. Les prestations en espèces devront être fournies un mois à l'avance au maximum.

Soutenir l'engagement volontaire

Mme Merkel a annoncé que des alternatives à la voie des demandes d'asile seraient créées pour les demandeurs d'asile provenant de pays d'origine sûrs des Balkans occidentaux. Quiconque originaire de ces pays peut prouver qu'il ou elle a un emploi ou un contrat de formation devrait pouvoir profiter de ces alternatives, a déclaré la chancelière. Les logements sociaux jouent également un rôle important, a-t-elle ajouté.

La Fédération soutiendra aussi l'engagement volontaire. « En ce moment, nous avons beaucoup de volontaires, mais il nous faudra de l'engagement sur le long terme », a affirmé Mme Merkel. 10 000 postes supplémentaires doivent être créés au sein du Service volontaire allemand.

En conclusion, la chancelière a déclaré : « Ce que nous vivons en ce moment continuera d'occuper notre pays et de le transformer au cours des années à venir. Nous voulons que ce changement soit positif et nous croyons que nous pouvons faire en sorte qu'il le soit. »

Confiance et réalisme

Le ministre fédéral de l'Économie Sigmar Gabriel a ajouté que la situation actuelle était « l'un des plus grands défis auxquels fait face notre pays, mais aussi toute l'Europe ». Selon lui, la coalition aborde la tâche à laquelle elle est confrontée avec confiance et réalisme. Actuellement, des hommes et des femmes font preuve de solidarité tous les jours en aidant des personnes dans le besoin. « L'Allemagne montre véritablement une image d'elle-même dont elle peut être fière. »

Sa force économique est l'une des raisons pour lesquelles l'Allemagne peut avoir confiance d'être en mesure de relever ce défi, selon M. Gabriel. La consolidation budgétaire s'est avérée importante et la bonne voie à suivre. Des finances solides et une économie stable sont des conditions préalables pour pouvoir débloquer des sommes atteignant des milliards d'euros.

Il ne s'agit pas d'une tâche mineure. Cela était clair dès le début, selon le ministre. L'Allemagne sera en mesure d'accueillir et d'intégrer 800 000 réfugiés cette année. Toutefois, cela ne peut pas se répéter indéfiniment. « Il nous faut une nouvelle politique européenne en matière de réfugiés », a réitéré M. Gabriel. Pour l'instant, seules l'Allemagne, l'Autriche et la Suède accueillent des réfugiés en grand nombre.

L'Europe doit mettre en place des « hotspots » et apporter un soutien financier aux pays concernés. En outre, il faut agir afin de faire en sorte que l'afflux de réfugiés en provenance de régions en crise cesse. De nombreuses personnes vivent dans de mauvaises conditions dans des camps de réfugiés situés dans les États voisins des pays en crise, en Jordanie ou au Liban, par exemple. L'Allemagne souhaite contribuer à ce que le désespoir de ces personnes ne devienne pas si grand qu'elles se voient obligées de chercher refuge en Europe. Mais l'Europe et la communauté internationale doivent apporter de l'aide, a souligné le ministre de l'Économie.

Il importe également de veiller à la cohésion de l'Allemagne, a insisté le ministre. La population doit être rassurée. Le gouvernement fédéral continuera d'assurer le développement économique et culturel de l'Allemagne, comme il l'a fait jusqu'ici, a-t-il promis.