La Fédération double les aides financières pour les réfugiés

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La chancelière fédérale Angela Merkel en conversation avec le ministre-président de Saxe, Stanislaw Tillich, et le Premier maire de Hambourg, Olaf Scholz

La chancelière fédérale en conversation avec le ministre-président de Saxe, M. Tillich, et le Premier maire de Hambourg, M. Scholz

Photo : Bundesregierung/Denzel

Des entretiens sont prévus par ailleurs pour discuter du cadre dans lequel la Fédération pourra prendre des responsabilités à l’avenir, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel à l’issue de sa rencontre avec les chefs de gouvernement des Länder.

« Nous nous sommes accordés sur une proposition de décision qui tient en un mot, à savoir que nous nous considérons comme une communauté de responsabilité », a résumé Mme Merkel après avoir reçu à la Chancellerie fédérale les ministres-présidents des Länder. La Fédération, les Länder et les communes entendent contribuer à « résoudre ce problème d’un caractère exceptionnel », a-t-elle ajouté à propos des migrants.

La chancelière a remercié tous ceux qui participent aux activités en faveur des réfugiés et qui s’engagent pour les hommes, les femmes et les enfants qui ont dû fuir la guerre et le terrorisme, avant d’ajouter : « Nous sommes toutefois bien d’accord sur la nécessité de faire la distinction entre ceux qui ont droit à une protection et ceux qui n’y ont pas droit et qui ne peuvent donc pas pouvoir compter rester dans le pays. »

L’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) a calculé que plus de 400 000 demandes d’asile seraient déposées d’'ici à la fin de l’année, soit deux fois plus qu’en 2014. Il est selon lui difficile de prévoir comment le nombre des demandeurs d’asile en provenance des Balkans occidentaux va évoluer, comme l’avait expliqué dès début mai le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière. Il faudra à l’avenir faire une plus grande distinction entre les différents demandeurs, à savoir ceux qui ont de bonnes chances de recevoir asile ou protection en Allemagne et ceux qui devront probablement quitter le territoire allemand.

Un milliard d’euros d’aides fédérales

Angela Merkel a notamment annoncé que la Fédération prendrait diverses mesures, de même que les Länder. Pour commencer, la Fédération doublera le volume de ses aides financières pour cette année. Au lieu de l’engagement pris à hauteur de 500 millions d’euros, les aides allouées s’élèveront à 1 milliard d’euros. Cet argent servira à alléger les charges croissantes qui pèsent sur les Länder et les communes du fait du traitement des dossiers des demandeurs d’asile et des réfugiés.

« Il importe cependant de voir que cela ne constitue pas pour nous un point final mais que nous engageons ainsi un dialogue entre la Fédération et les Länder sur la façon d’assumer à l’avenir, en tant qu’État fédéral, des responsabilités sur le plan structurel et indépendamment du nombre de réfugiés », a souligné Mme Merkel. Un groupe de travail Fédération-Länder a été créé à cet effet. Il sera coprésidé par le chef de la Chancellerie fédérale et le ministre fédéral de l’Intérieur. Les Länder seront pour leur part représentés par les chefs des chancelleries d’État. « Un pas important », a estimé la chancelière.

La Fédération et les Länder adoptent un plan d’action

Lors de leur rencontre, la Fédération et les Länder se sont entendus sur un plan d’action. Celui-ci prévoit d’accélérer le traitement des demandes d’asile et de réduire les procédures en cours. Pour ce faire, du personnel sera recruté dans de nombreux domaines.

La chancelière fédérale et les chefs de gouvernement des Länder ont également adopté des mesures d’intégration et de soutien linguistique destinées à ceux qui peuvent espérer voir accepter leur demande d’asile. « Ceux qui ont de bonnes chances de pouvoir rester en Allemagne doivent être intégrés vraiment rapidement », a commenté la chancelière.

Dans ce contexte, les cours de langue jouent un rôle important. Mme Merkel a précisé par conséquent que la Fédération s’était engagée « à ouvrir avant tout les cours d’intégration aux demandeurs d’asile et aux étrangers en suspension temporaire d’expulsion qui ont de bonnes chances d’obtenir le droit de rester et ce, en priorité et à hauteur de 300 heures ». Le nombre d’heures accordées sera porté à 600 lorsque le droit à protection aura été reconnu.

« Je crois qu’il nous reste beaucoup de travail à faire mais que dès maintenant, à travers ce document que nous venons d’adopter, l’esprit de communauté a pris corps », a conclu Mme Merkel. Néanmoins, l’effort devra être poursuivi selon elle car « le problème est de taille ».

Conseil européen

Les résultats de la réunion extraordinaire du Conseil européen du 23 avril 2015 et le Conseil européen qui se tiendra les 25 et 26 juin à Bruxelles étaient également au programme de la rencontre.

Dans sa déclaration de politique générale prononcée le matin même devant le Bundestag, Angela Merkel avait brossé dans ses grandes lignes l’ordre du jour de ce prochain Conseil, à savoir la politique migratoire, la lutte contre le terrorisme international, la situation en Ukraine et les réformes au sein de l’Union européenne. Et elle avait constaté que « l’Europe se trouve face à des défis considérables, aussi bien intérieurs qu’extérieurs ».

La Conférence des ministres-présidents des Länder (MPK) permet aux Länder de coordonner leurs positions. À cette occasion, ils se consultent et prennent des décisions sur des questions essentielles qui concernent exclusivement les Länder et qui ne sont réglées ni au Bundestag ni au Bundesrat. Les chefs de gouvernement des 16 Länder présentent les positions acquises au cours de cette conférence au gouvernement fédéral. C’est ce qui se passe précisément deux fois par an lorsqu’ils rencontrent la chancelière fédérale à l’issue de la Conférence des ministres-présidents des Länder. Il incombe traditionnellement à la Conférence des ministres-présidents des Länder de conclure des traités d’État et des accords entre les Länder ou entre les Länder et la Fédération, par exemple le traité d’État sur la radiodiffusion. Les sujets ayant trait à l’éducation sont eux aussi souvent à l’ordre du jour. Les chefs de gouvernement des Länder se réunissent en règle générale quatre fois par an pour cette conférence.