L'Allemagne augmente le financement de la protection du climat

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Dialogue de Petersberg sur le climat L'Allemagne augmente le financement de la protection du climat

L'Allemagne entend augmenter son soutien aux pays les plus pauvres du monde devant faire face aux conséquences du réchauffement climatique. C'est ce qu'a annoncé la chancelière fédérale Angela Merkel lors du Dialogue de Petersberg sur le climat, à Berlin.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel montre au président estonien Toomas Hendrik Ilves la salle du conseil des ministres de la Chancellerie fédérale

Les participants au Dialogue de Petersberg sur le climat ont préparé le sommet sur le climat qui se tiendra à Paris fin 2015

Photo : Bundesregierung/Bergmann

L'Allemagne prévoit de doubler sa contribution au financement de la protection du climat d'ici à 2020, par rapport aux sommes qui y ont été consacrées en 2014. Le budget de l'aide au développement augmentera de 8,3 milliards d'euros au total pour la période allant de 2016 à 2019, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel dans son discours prononcé lors du Dialogue de Petersberg sur le climat.

Pendant la rencontre de deux jours, des ministres de quelque 35 pays ont avancé dans la préparation de l'accord international sur le climat qui doit être adopté en décembre 2015 à Paris.

L'Allemagne tient ses engagements

La chancelière fédérale a souligné que l'Allemagne avait multiplié par quatre, depuis 2005, son financement de la lutte contre le changement climatique provenant des fonds publics, le portant à plus de 2 milliards d'euros au total en 2013. À cela s'ajoutent les crédits de la KfW-Bankengruppe (groupe bancaire KfW) consacrés à la protection du climat et à l'adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement. Ces pays ont besoin d'aide afin de faire face aux conséquences du changement climatique, telles que la sécheresse et les inondations, selon la chancelière. « Ils ne peuvent y parvenir par leurs propres moyens », a-t-elle souligné.

Augmenter le financement international de la lutte contre les dérèglements climatiques 

La question du financement international de la lutte contre le changement climatique constitue un élément essentiel dont dépendra en partie le succès du sommet de Paris, a relevé Mme Merkel. Des engagements de plus de 10 milliards de dollars américains ont été pris par le biais du Fonds vert pour le climat. À présent, les premiers projets devront être choisis et mis en route afin de renforcer la confiance des pays qui ont besoin de ces fonds, a précisé Mme Merkel.

Lors du sommet sur le climat de Copenhague, en 2009, les pays industrialisés ont créé un « Fonds vert pour le climat », qui doit mettre à la disposition des pays en développement, chaque année à partir de 2020, 100 milliards de dollars américains (87 milliards d'euros) provenant de sources tant publiques que privées. Cependant, seulement un tiers environ des ressources ont été mobilisées jusqu'ici, selon la Banque mondiale. Il manque donc encore environ 70 milliards de dollars américains. « Les pays doivent faire un effort supplémentaire », a insisté la chancelière, ajoutant qu'il faudrait une feuille de route claire afin de remédier à ce problème. Tant des fonds publics que des capitaux privés font défaut, a-t-elle précisé.

Viser un accord juridiquement contraignant à Paris

La chancelière fédérale a souligné à quel point il était important de faire en sorte que la conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris à la fin de l'année, soit un succès. Un accord juridiquement contraignant constituerait l'élément central du succès de la conférence. « L'objectif de 2° C demeure ici un point de repère ». Ce n'est que si l'on parvient à limiter à deux degrés le réchauffement climatique au niveau mondial que ses conséquences pourront être, dans une certaine mesure, maîtrisables.

L'hôte de la conférence de Paris sur le climat, le président français François Hollande, a souligné que les objectifs nationaux annoncés jusqu'ici en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre n'étaient toujours pas suffisants afin de permettre de limiter à deux degrés le réchauffement de la planète. Mme Merkel a donc appelé à un « sprint final » ambitieux. Les contributions nationales de l'ensemble des 194 États contractants doivent être dévoilées avant la conférence de Paris. Jusqu'ici, seuls 40 États ont présenté les leurs. 

Réussir la décarbonisation au 21e siècle

Mme Merkel et M. Hollande ont défendu le point de vue selon lequel l'humanité devrait se détourner complètement du pétrole, du gaz et du charbon dans les prochaines décennies. Les besoins énergétiques devraient alors être comblés entièrement par des énergies renouvelables. « Nous devons réussir la décarbonisation au 21e siècle », a insisté Angela Merkel. L'instrument le plus important pour y parvenir devrait être la mise sur pied d'un système mondial d'échange de droits d'émissions. « Notre objectif doit être un marché du carbone global avec un prix du CO2 robuste ». 

L'Union européenne (UE) a déjà un marché des droits d'émission. Toutes les entreprises qui produisent du dioxyde de carbone doivent acheter des droits d'émission pour chaque tonne du gaz à effet de serre émise. Cependant, les années de crise économique ont entraîné une chute des prix. C'est pourquoi l'UE a adopté une réforme visant à faire remonter les prix des droits d'émission.