Interdiction de la milice terroriste de l'EI en Allemagne

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Des salafistes manifestent devant la porte de Brandebourg, à Berlin.

L'interdiction rend plus difficile l'utilisation abusive de la religion et des symboles religieux, selon le ministre.

Photo : picture alliance / Wolfram Stein

L'interdiction comprend toute participation à l'organisation, que ce soit sur les médias sociaux ou lors de manifestations, ainsi que le recrutement de fonds et de combattants, a déclaré le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière, à Berlin.

« L'utilisation en public de signes et symboles de l'"État islamique" (EI) est également interdite dès aujourd'hui. » Sont interdits la promotion de l'EI, l'affichage de ses symboles et toute activité de soutien, comme la collecte de fonds et de matériel ou encore le recrutement de combattants », a poursuivi le ministre fédéral de l'Intérieur. Toute infraction à cette interdiction d'activités constitue un délit.

L'organisation terroriste de l'« État islamique » représente aussi une menace pour la sécurité publique en Allemagne. « Aujourd'hui, nous nous opposons fermement à cette menace », a annoncé le ministre.

Une propagande faisant fi de la dignité humaine

L'organisation terroriste de l'« État islamique » appelle des personnes dans le monde entier à participer à la guerre en Syrie et en Iraq et à jurer fidélité à leur chef de file, a expliqué le ministre. En Allemagne, la propagande inhumaine est également disponible sur Internet.

M. de Maizière a développé : « L'organisation terroriste de l'"État islamique" utilise aussi la langue allemande pour recruter des partisans de façon ciblée et agressive. Elle exhorte de jeunes hommes et femmes en allemand à se rendre dans la région du jihad, à se battre et à tuer. Depuis un certain temps déjà, les déplacements de jeunes radicaux (jihadistes) quittant l'Allemagne et l'Europe pour la Syrie et l'Iraq nous préoccupent. »

Sur les 400 Allemands ayant désormais quitté le pays, une importante proportion s'est ralliée au pouvoir de l'organisation terroriste. Selon des informations, plus de 40 personnes auraient trouvé la mort dans leur lutte aux côtés de l'EI, certaines d'entre elles dans des attentats-suicides en Iraq.

De retour avec une expérience de combat

Plus de 100 islamistes sont rentrés jusqu'ici, dont bon nombre étaient frustrés mais avaient aussi acquis une expérience de combat. « Ils ont appris à haïr et à tuer. Ils font partie de réseaux, ils sont bien formés et éventuellement disposés à partager leurs connaissances avec d'autres partisans. »

Thomas de Maizière a souligné : « Nous devons empêcher que ces combattants radicaux apportent leur jihad dans nos villes. Cependant, nous devons également empêcher que des hommes et des femmes originaires d'Allemagne combattent des Kurdes, des yézidis, des chrétiens et des musulmans aux côtés de l'organisation terroriste de l'"État islamique". »

Détecter la radicalisation le plus tôt possible

« L'Allemagne est une démocratie forte, il n'y a aucune place ici pour une organisation terroriste comme l'"État islamique" qui s'en prend à notre ordre constitutionnel », a souligné le ministre de l'Intérieur. Cependant, l'interdiction ne se substitue pas à une réflexion sur les causes de la radicalisation de ces jeunes hommes et femmes. Les autorités de sécurité ne pourront pas, à elles seules, gagner la lutte contre la radicalisation islamiste.

La radicalisation s'opère souvent à l'insu de la société dans son ensemble, parfois même dans l'isolement et « dans l'ombre », par le biais d'Internet. C'est pourquoi tous doivent être vigilants : parents, frères et sœurs, amis, voisins. « Il est important que nous comprenions quels sont les facteurs qui favorisent une telle radicalisation. Nous devons les détecter le plus tôt possible, afin de pouvoir agir à temps. »

Un pas important pour la liberté et la sécurité en Allemagne

« L'interdiction d'aujourd'hui constitue un pas important dans le combat contre le terrorisme international, un pas important pour la liberté et la sécurité en Allemagne. Elle cible exclusivement les terroristes qui utilisent abusivement la religion à des fins criminelles », a affirmé M. de Maizière.

« Des musulmans du monde entier se sont indignés contre la terreur barbare de l'organisation terroriste de l'"État islamique" », a-t-il ajouté. Les grandes confédérations musulmanes d'Allemagne ont elles aussi condamné le détournement de leur religion, qui nuit à l'image de l'islam.

Il s'agit d'un signal juste et important. « L'interdiction d'aujourd'hui rend plus difficile l'utilisation abusive de la religion et des symboles religieux par les extrémistes et les terroristes proches de l'organisation terroriste de l"État islamique". Cela est dans l'intérêt des musulmans vivant ici, cela approfondit la cohésion de notre société et cela renforce la liberté et le droit », a conclu le ministre de l'Intérieur.

L'organisation terroriste de l'« État islamique » menace de mort les non-croyants et les personnes d'autres confessions. Des volontaires originaires d'Allemagne et d'autres États européens ont rejoint les rangs des milices de l'État islamique. En Allemagne, l'EI cherche à recruter des partisans principalement par le biais des réseaux sociaux. L'interdiction de l'« État islamique » se fonde sur l'article 3, alinéa 1, ainsi que l'article 15, alinéa 1 et l'article 18, phrase 2, de la loi sur les associations, puisque l'organisation s'oppose à l'ordre constitutionnel ainsi qu'à l'idée d'entente entre les peuples. L'interdiction prononcée par le ministre fédéral de l'Intérieur concerne l'utilisation en public, dans des rassemblements ou dans des documents écrits, sonores ou visuels, de signes et symboles de l'EI.