Lors de sa visite à Heidenau (Saxe), la chancelière fédérale Angela Merkel a condamné avec la plus grande fermeté les violences xénophobes commises par des manifestants d’extrême droite. « Il n'y a aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d'autrui. »
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Le traitement humain et digne de chaque individu qui arrive chez nous fait partie de notre identité ; c'est ce qui fait de l'Allemagne ce qu'elle est, a martelé la chancelière fédérale Angela Merkel à l’issue de sa visite du centre d’accueil de migrants de Heidenau.
La chancelière fédérale s'y était entretenue avec des réfugiés, des membre des forces de sécurité ainsi que des professionnels et des bénévoles. Mme Merkel était accompagnée du ministre-président du Land de Saxe, Stanislaw Tillich, et du maire de Heidenau, Jürgen Opitz. Lors de son arrivée, la chancelière avait été accueillie par des huées de manifestants.
Le week-end dernier, des émeutes avaient eu lieu devant un centre d’accueil de migrants à Heidenau, dans le Land de Saxe. Des manifestants auraient menacé des demandeurs d'asile et attaqué des policiers. Environ 575 personnes sont hébergées dans le centre d'accueil.
Quiconque est victime de persécutions politiques ou doit fuir une guerre civile a droit à une procédure d'asile ou a le droit d'être reconnu en tant que réfugié de guerre civile, a souligné Mme Merkel.
La chancelière a qualifié de « honteuses » et « abjectes » les violences du week-end dernier. En réponse aux manifestations et aux huées de certains participants, Mme Merkel a déclaré : « Nous allons tout mettre en œuvre afin de montrer clairement que l'Allemagne apporte son soutien là où c'est nécessaire ». Cela doit maintenant être appliqué dans la pratique, a-t-elle ajouté.
Afin de relever les défis qui se posent, la Fédération, les Länder et les communes doivent collaborer efficacement, a exigé Mme Merkel. Des amendements législatifs sont prévus pour septembre. « Nous avons un énorme défi devant nous et nous ne pourrons le relever que si nous en avons la volonté commune et si nous empruntons ensemble de nouvelles voies », a dit la chancelière.
Mme Merkel a remercié les nombreux bénévoles ainsi que les employés de la Croix-Rouge allemande et du THW (Agence fédérale de secours technique) pour leur engagement à Heidenau. « En quelques jours seulement, un tel centre de premier accueil a pu être mis en place. Il y a ici la volonté d'améliorer les conditions et également de traiter rapidement les demandes, et c'est ce que nous devons réussir à faire tous ensemble », a-t-elle affirmé.
La chancelière a rendu hommage au travail des organisations humanitaires. « Je crois que nous pouvons aussi être fiers d'avoir en Allemagne une telle structure d'organisations humanitaires, la Croix-Rouge, le THW », a-t-elle indiqué, ajoutant que le fait que de nombreuses personnes prennent conscience de la situation difficile des migrants et prêtent main forte est également réjouissant. « En tant que chancelière fédérale, je souhaite qu'avec l'ensemble du gouvernement fédéral, des Länder et des communes, nous soyons à la hauteur de cette tâche, même si, bien sûr, cela exige de nous un engagement exceptionnel. »
Se référant aux débordements du week-end dernier, la chancelière fédérale a appelé la population à s'opposer aux attaques contre les réfugiés : « Il n'y a aucune tolérance vis-à-vis de ceux qui remettent en question la dignité d'autrui », a-t-elle déclaré. Il n'y a pas non plus de tolérance vis-à-vis de ceux qui ne sont pas prêts à apporter de l'aide, qu'elle soit juridique ou humanitaire, là où elle est requise, a-t-elle ajouté. Plus nous sommes nombreux à l'affirmer clairement, « plus nous serons forts, et mieux nous pourrons relever ce défi ».
Le ministre fédéral de l’Économie et de l’Énergie Sigmar Gabriel s’était rendu dès lundi à Heidenau en tant que représentant du gouvernement fédéral. Il avait appelé à ne pas « laisser un millimètre à ce ramassis d’extrême droite » et bien insisté sur le fait que tous ceux qui hurlent des slogans et cherchent à mettre le feu ne méritent que ceci pour seule réponse : « Vous n’avez rien à voir avec nous. » Le ministre allemand a rappelé dans ce contexte que nul n’avait le droit de détourner les yeux.
Par ailleurs, M. Gabriel a déclaré que l’on pouvait compter sur l’appui de la Fédération. « En notre qualité de Fédération, nous devons maintenant faire et nous ferons le maximum pour permettre aux Länder d’avoir accès rapidement et sans complications aussi à nos immeubles, afin d’éviter que soient mis en place des centres d’accueil provisoires qui ensuite s’éterniseront », a-t-il affirmé.