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Insurrection populaire du 17 juin 1953 Garder le souvenir vivant

En cet anniversaire de l’insurrection populaire dans l’ancienne RDA, le gouvernement fédéral a rendu hommage aux victimes. Même 66 ans après ces événements, le 17 juin reste un jour historiquement important. La cérémonie principale s’est tenue à Berlin au mémorial aux victimes de l’insurrection.

Temps de lecture: 3 min.

Le ministre fédéral de l’Intérieur Horst Seehofer et le maire de Berlin Michael Müller déposent des gerbes de fleurs

Le ministre fédéral de l’Intérieur Horst Seehofer et le maire de Berlin Michael Müller déposent des gerbes de fleurs en hommage aux victimes de l’insurrection du 17 juin 1953

Photo : Henning Schacht

« Sans le 17 juin 1953, il n’y aurait sans doute pas eu de chute du Mur le 9 novembre 1989 », a fait remarquer le ministre fédéral de l’Intérieur Horst Seehofer, soulignant l’importance de cette journée du souvenir. Les victimes appelaient à chérir et défendre la liberté et la démocratie. Dans le même temps, le ministre a appelé à renforcer la cohésion sociale et l’unité intérieure du pays et à s’engager en faveur de conditions de vie équivalentes à l’Est et à l’Ouest.

Une puissante étincelle

M. Seehofer a comparé, dans son allocution, les moyens de communication actuels avec ceux d’il y a 66 ans. À cette époque, il n’existait pas encore d’Internet à travers lequel la population pouvait s’organiser à la vitesse de l’éclair pour entamer une grève. « Comme elle a dû être puissante, l’étincelle qui a embrasé les mouvements de contestation le 17 juin 1953 en tant d’endroits simultanément », a insisté le ministre.

17 juin 1953 : un jour historique pour l’Allemagne

À peine quatre ans après sa fondation, la RDA (République démocratique allemande) est déjà au bord du gouffre : la population est mécontente en raison d’un approvisionnement en denrées alimentaires insuffisant, de longues files d’attente devant les commerces et de coupures de courant la nuit. L’amertume croît lorsque le régime du SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands - Parti socialiste unifié d’Allemagne) augmente les quotas de travail, ce qui revient à diminuer les salaires.

Ce sont justement les ouvriers du chantier de la Stalinallee, projet de prestige du SED à Berlin-Est, qui se mettent les premiers en grève. En l’espace de quelques heures, les manifestations s’étendent à plus de 700 endroits, avant de se transformer en grève générale, puis en soulèvement populaire. Ce n’est qu’à l’aide de chars soviétiques que le régime du SED parvient à écraser l’insurrection et, avec elle, les appels à des élections libres et à une réunification de l’Allemagne.

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Commémoration à l’époque de la guerre froide

À l’époque, la République fédérale d’Allemagne déclare le 17 juin « Journée de l’unité allemande » et en fait un jour férié. Une loi à cet effet est promulguée dès le 4 août 1953. Le 17 juin devait honorer la mémoire de celles et ceux qui s’étaient battus pour leurs droits et leur liberté et avaient souffert de la répression du soulèvement. Mais avant tout, il devait rappeler que les deux Allemagnes, l’Est et l’Ouest, formaient une nation.

Dans l’ex-RDA, il n’y a pas d’hommage officiel aux victimes du 17 juin. Les événements de ce jour doivent tomber dans l’oubli, conformément à la volonté des dirigeants du SED.

Commémoration dans l’Allemagne réunifiée

Le traité d’unification, qui est entré en vigueur le 29 septembre 1990, fait du 3 octobre la « Journée de l’unité allemande », fériée. À partir de ce moment, le 17 juin n’est plus un jour férié, mais obtient le statut de journée du souvenir.

Même si le 17 juin n’est plus un jour férié, le soulèvement à Berlin-Est et en RDA compte parmi les événements les plus marquants et les plus importants de l’histoire allemande contemporaine. Sans lui, l’histoire allemande des décennies passées ne peut être comprise.

Il en va de même pour le mouvement d’exil des années qui ont suivi (le « vote avec les pieds »), l’érection du mur, la persécution systématique des dissidents, les manifestations contre le régime et la révolution pacifique. Ne serait-ce que pour cette raison, le 17 juin doit demeurer une journée du souvenir. Mais aussi, ce jour sert à aiguiser la conscience de ce que signifient la liberté, la justice et la démocratie.